Une erreur politique ? Peut-être bien. En évinçant Pierre Mansat de la liste du XXe arrondissement pour les municipales, Anne Hidalgo vient de prendre une décision politiquement étrange. Adjoint de Bertrand Delanoë à la Métropole, Mansat, ex-PC, est celui qui a porté l’idée métropolitaine depuis 2001. Une croisade suffisamment efficace pour avoir amené à la création d’une métropole du Grand Paris, en cours de discussion au Parlement.

C’est donc au moment où cette structure, dans laquelle Paris pèsera lourd, voit le jour que la candidate PS choisit d’écarter son principal artisan et cela, alors même qu’elle vient de cosigner avec Claude Bartolone une tribune intitulée «Oui à la Métropole du Grand Paris». Comprenne qui pourra.

L’intéressé, lui, a bien du mal à comprendre. «Je ne m’y attendais pas du tout. Anne me l’a dit vendredi. Elle avait l’air embarrassée.» D’autant que la décision ne s’appuie, semble-t-il, sur aucune divergence de fond concernant la métropole elle-même. «Je suis victime des batailles au sein du PS du XXe arrondissement», suppose Mansat. Qui estime que «politiquement, ce n’est pas très futé».

Dans l’équipe d’Anne Hidalgo, Rémi Féraud, premier secrétaire de la fédération PS, défend pour sa part que l’on est là dans le processus tout à fait normal de désignation des candidats. «Les listes sont constituées par les partis politiques. Ce n’est pas Anne Hidalgo qui les constitue. Elle peut avoir son mot à dire mais elle ne peut pas obliger le parti à prendre sur son quota quelqu’un qui n’en est pas membre.» Il y avait une place pour un candidat d’ouverture et c’est Hamou Bouakkaz, adjoint chargé de la démocratie locale et de la vie associative, qui a été préféré par les socialistes à Mansat. Quant au signal envoyé par rapport à la question du Grand Paris, Féraud est catégorique : «Il n’y en a aucun.»

Sibylle VINCENDON