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Pierre Mansat et les Alternatives

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Itv de D.Perraulta propos du village olympique sur Le Monde.fr. Problème pour la commande publique

 
Dominique Perrault : « Un quartier durable accueillera le village olympique »
Par Isabelle RegnierU

Urbanisteen chef du site de Seine-Saint-Denis qui hébergera les athlètes en 2024, l’architecte en détaille les caractéristiques.

Dominique Perrault sera mardi 12 mars au Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim), à Cannes (Alpes-Maritimes), aux côtés la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo – aussi présidente de la Solideo (organisme interministériel responsable de la réalisation des ouvrages durables nécessaires à la tenue des Jeux olympiques et de leur reconversion) –, de Valérie Pécresse, présidente (Les Républicains) de la région Ile-de-France, et de Patrick Braouezec, président de l’établissement public territorial Plaine Commune.

Il dévoilera les grandes lignes du projet de village olympique, dont il est l’urbaniste en chef : 51 hectares, traversés par la Seine, à cheval sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et de L’Ile-Saint-Denis, une capacité d’accueil de 17 000 athlètes olympiques et paralympiques. Il détaille les enjeux de cette transformation urbaine durable, inédite pour ce type de projet.

Le village olympique des Jeux de 2024 va s’inscrire dans un tissu urbain existant. C’est une nouveauté en la matière ?

Jusqu’à présent, le dispositif consistait à libérer des terrains. Pour Tokyo 2020, par exemple, une avancée sur la mer a été construite pour accueillir le village.

Le projet que nous avons proposé dans le cadre de la candidature est à l’opposé. On ne construit pas ex nihilo. L’idée est de transformer un morceau de territoire en un quartier durable, métropolitain, qui accueille le village olympique.

Qu’entendez-vous par « quartier métropolitain » ?

C’est un quartier qui assume ses racines, qui les révèle. On est sur un site qui a été traversé, depuis le Ve siècle, par des axes qui ont été contrariés par les infrastructures, les autoroutes, le canal de l’Ourcq même… Il s’agit de faire en sorte que le quartier retrouve son histoire et sa géographie. Pour cela, nous prévoyons de relier la route de la Révolte, le grand axe historique qui reliait Paris à la basilique de Saint-Denis, à la Seine. Les gens qui vont venir habiter ici auront ce lien au lieu et à la Seine.

Ce qu’ils n’ont pas aujourd’hui…

Les accès ont été obstrués. On va tracer des allées, des cours, des places, perpendiculairement à la Seine. A partir des sorties de métro du carrefour Pleyel, on descendra en pente douce vers la Seine. Les nouveaux ensembles pour vivre et travailler seront comme des grands bateaux à quai, ouverts sur la Seine, bordés de grands jardins.

Un des enjeux du village sera les retrouvailles de l’Ile-de-France avec son fleuve, dans une relation apaisée entre infrastructure, paysage et architecture.

Cela veut dire détruire de l’existant ?

A certains endroits, oui. Mais on s’appuie aussi beaucoup sur ce qui existe. La Cité du cinéma, par exemple, et la halle Maxwell seront intégrées au village olympique. Le lycée Marcel-Cachin va être transformé pour devenir un lycée spécialisé dans le sport, et bordé d’une longue bande de terrains de sport qui va relier le cœur de Saint-Ouen à Saint-Denis.

Un quartier, cela veut-il dire des logements, des bureaux ?

2 400 logements environ. 120 000 m2 de bureaux et d’activité.

Un quartier durable, qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?

Faire attention à la biodiversité. Utiliser du béton recyclé. Produire sur place, avec des fermes urbaines notamment, des plates-formes logistiques liées à ces nouveaux quartiers. L’utilisation du bois dans la construction pourrait conduire, en outre, à développer une filière active sur place.

Il y a tout un travail sur la mobilité douce. La question du tout-électrique sera à l’étude. L’usage de la Seine certainement aussi. On a fait des études de réversibilité, par ailleurs, pour reconvertir les logements des athlètes en logements familiaux, le parking en parc… C’est ce que j’appelle l’héritage. Les villages olympiques de l’époque moderne ont inspiré des expériences urbanistiques plus ou moins heureuses, mais ce qu’il en reste, c’est l’architecture. Ici, le legs, c’est le processus de transformation.

Si c’est réussi, on aura un quartier de référence qui permettra de transformer d’autres quartiers de la métropole. Un quartier connecté aux territoires environnants, innervé par eux, porteur des usages et des activités attendues par leurs populations…

L’avenir du village est au-delà de lui-même. Pour le penser, nous avons besoin d’un atelier d’urbanisme qui prenne en compte les éléments de débat des dix années à venir.

Cet atelier n’entre pas dans le programme des JO…

Non, mais il est nécessaire. Il doit aussi répondre à une chronologie qui aujourd’hui ne fonctionne pas. La Solideo, notre maître d’ouvrage, a pour mission de préfigurer le quartier avant les Jeux. Et d’en faire fructifier l’héritage. Mais il nous manque le plan guide de la période olympique. C’est le COJO (Comité d’organisation des Jeux olympiques) qui est chargé de cette phase-là. C’est sa mission, c’est normal.

Mais l’événement est une étape dans le processus d’un quartier qui doit être capable de s’adapter organiquement, d’accueillir des transformations, des populations nouvelles, etc. L’atelier permettrait d’assurer la continuité avant, pendant, après les Jeux.

Comment seront recrutés les architectes ?

Pour chacun des « grands bateaux », il y aura un porteur de projet (investisseur ou promoteur) et un architecte qui va coordonner une équipe d’architectes, qui en réaliseront chacun des parties. La société Vinci possède déjà deux des macrolots, depuis plusieurs années. Le Mipim va permettre aux porteurs de projets de déclarer leur flamme pour ceux qu’on va lancer.

C’est à eux que reviendra de choisir les architectes…

Oui. Le village s’inscrit dans une transformation de la commande publique. La commande publique qui nous a littéralement portés, les architectes de ma génération et moi-même, a aujourd’hui disparu. Elle est suppléée par une commande privée éclairée.

Qu’est-ce qui garantit qu’elle soit éclairée ?

On peut en faire l’hypothèse…

Qu’est-ce que cela change pour les architectes ?

Ça modifie la relation avec le commanditaire. La logique de la commande publique est celle de l’intérêt général. Le commanditaire privé développe un produit. C’est nouveau pour la France, mais la commande privée est majoritaire dans le monde entier.

Comment vous débrouillez-vous dans ce nouveau contexte ?

La façon dont on travaille, c’est la façon dont on réfléchit. A l’agence, nous mettons en place des plates-formes de recherche qui nous permettent d’étendre le champ de l’architecture. La plate-forme sur le sous-sol comme lieu de ressource, par exemple, nous permet aujourd’hui de développer un projet comme la transformation de l’aérogare des Invalides et de son dessous… Notre plate-forme sur les questions suburbaines nous a conduits à travailler à Genève (Suisse) sur la naissance d’un nouveau quartier, mais aussi sur les rives de la Garonne à Bordeaux, sur l’île de Nantes, sur le village olympique…

Ces plates-formes nous donnent une expertise qui permet de faire des propositions centrées sur des compétences et des intérêts, historiques, intellectuels, techniques… Ça permet de faire référence, de capitaliser ce qu’on a appris. On ne crée pas notre commande mais on crée les sujets sur lesquels on souhaite être appelés

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