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Pierre Mansat et les Alternatives

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> Culture, récit dans la métropole du Grand Paris, intervention de Pierre Mansat

Intervention Pierre Mansat le 9 mars au MAE – Forum sur l’attractivité culturelle de la France, organisé par Olivier POIVRE D’ARVOR

(Transcription, ce texte n’était pas écrit)

Pour évoquer la métropole du Grand Paris - on fera le rapprochement avec les autres métropoles françaises -, il y a une singularité de cette métropole : dès aujourd’hui, elle est mondiale. Elle est profondément insérée dans les réseaux, dans les flux d’échanges, qu’ils soient physiques, matériels ou immatériels, et cela, c’est unique en France. C’est la seule métropole mondiale que possède le pays. Ça lui donne une responsabilité singulière au regard du destin national, ça donne au Pays une responsabilité singulière vis à vis de cette métropole, c’est ma première remarque.

Ma deuxième remarque : si j’osais, j’essayerais d’introduire un peu de dialectique dans l’affaire de la métropolisation parce que, la métropolisation est un phénomène qui est global mais il est profondément contradictoire. Et jusqu’à maintenant, j’ai l’impression, dans notre débat, que l’on a parlé que d’un aspect de ce phénomène qui est l’immense potentiel que recèle la métropolisation. La métropolisation c’est une promesse… l’intensité des échanges est exceptionnelle dans la métropole. C’est ce qui nous différencie de la ville traditionnelle. Il y a un potentiel de création d’échelle de toute nature qui est tout à fait exceptionnel, lié à ces capacités d’échanges, et, en même temps, il y a une difficulté dans la métropolisation : la condition métropolitaine, et c’est souvent le cas dans notre métropole, est souvent faite de problèmes de ségrégation, d’hyper-spécialisation, de ‘ghettoïsation’ d’une certain façon, même si le mot est peut être excessif. Les effets de la concurrence absolument folle qui existe au sein de la métropole entrainent des difficultés singulières pour une part importante des habitants de cette métropole. Il faut trouver les termes de l’arbitrage entre ces deux termes du phénomène global : la promesse et la condition métropolitaine. Pour y répondre il y a effectivement les grands projets comme le métro, mais le Grand Paris est caractérisé par un foisonnement absolu de dizaines de projets : des petits, des moyens, des gros. Le projet est très important et pour contribuer à répondre à cet arbitrage, il faut écrire un récit métropolitain, il faut dire au citoyen vers quoi nous désirons aller. Quel est le sens de la ‘république urbaine’ que nous voulons mettre en place. Quel est l’espoir que nous voulons faire lever avec cette organisation, ses projets et ses institutions. Ecrire un récit métropolitain, un récit polyphonique, pas unique : le métro du GP est un élément fondamental du récit métropolitain aujourd’hui, c’est d’ailleurs le seul peut-être même que connaisse les habitants et les citoyens. Il est essentiel. Il faut en construire un qui soit global et polyphonique. Dans cette construction du récit, évidemment la culture est le ferment essentiel. C’est ce qui nous permet de vivre ensemble et je crois que c’est cet élément qui peut permettre de construire le récit métropolitain. Récit métropolitain qui doit nous aider à faire les arbitrages entre les promesses et les difficultés engendrés par cette même métropolisation. C’est pour ça que je suis très heureux que la métropole institutionnelle ait décidé de se donner une vice-présidente chargée du développement culturel. On verra bien par la suite si le contrôle de légalité pose des problèmes aux décisions prises par la Métropole, mais si on est tous d’accord avec l’idée qu’il n’y a pas de métropole sans culture et que la culture a besoin du GP, il faudra que la métropole institutionnelle prenne des initiatives dans le domaine de la culture et pas seulement dans la gestion de quelques grands équipements. Je pense que des actes très forts vont être posés dès le prochain conseil métropolitain qui décidera du budget le 1er avril, prendre des initiatives dans le domaine culturel car se serait l’un des éléments constitutifs de ce récit auquel j’appelle.

La deuxième remarque, sur la gouvernance : évidemment c’est compliqué, opaque même, la caractéristique de la construction institutionnelle, c’est que les citoyens ont été tenus à l’écart de cette construction et ça ne peut pas durer car on sait très bien ce qui arrive aux institutions qui ne sont pas identifiées, repérées auxquelles les citoyens ne participent pas. Il y a donc une urgence à faire quelque chose autour de ça. Une urgence de connaissance, de popularisation, de publicisation de la métropole et de trouver les formes pour faire émerger une citoyenneté métropolitaine. Ça ne peut pas être uniquement l’addition des intérêts communaux… la métropole. On a démontré que c’était tout autre chose.

Quant à la complexité institutionnelle, je suis assez optimiste. Je me dis que tout ça prend du temps, mais je me demande si on n’est pas en train d’inventer une réponse institutionnelle qui serait très adapté à la singularité de la métropole. Singularité liée au poids extrêmement dominant de Paris dans l’ensemble métropolitain de tous les points de vue : symbolique, patrimonial, touristique, culturel, économique. Les études de Laurent Davezies montre que les emplois sont en train de se reconcentrer dans le cœur des métropoles et particulièrement dans la nôtre. Paris n’est pas Venise, elle n’est pas en train de se muséifier. Paris est une ville extrêmement dynamique et qui doit beaucoup apporter à la construction métropolitaine. Je me dis que l’on est en train d’inventer un système métropolitain… parce que l’on parle beaucoup de Londres, mais qui exclut et ne construit pas pour ses habitants. Le système politique de Londres n’est pas aussi évident que cela, la confrontation avec les borroughs est extrêmement forte. New York se confronte avec les Etats voisins. Milan n’a pas réussi sa métropolisation institutionnelle. Barcelone a explosé la métropolisation institutionnelle… Il n’y a pas de modèle institutionnel dans les métropoles car la métropole est quelque chose d’extrêmement compliquée qui est soumis au flux, elle bouge en permanence, elle est à géométrie variable. On est peut-être en train d’inventer un système qui est à la fois souple, qui a besoin d’être solidifié, consolidé mais qui permettrait -avec des rapports entre la métropole du GP et la région, qui est une autre instance métropolitaine- qui permettrait donc de faire émerger quelque chose qui est indispensable pour que l’on vive mieux dans cette métropole, car il n’y a pas que l’attractivité économique. Et que l’on est en train de trouver une forme qui mettra 5 ans, 10 ans, 15 ans peut être à émerger, mais qui est profondément adaptée, il me semble, à la richesse, à l’identité locale qui est profondément ancrée, à la diversité des communes et en même temps au destin commun qui réunit tous ces gens dans le Grand Paris.

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