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Pierre Mansat et les Alternatives

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> dans VILLE & VELO, la parole à Pierre Mansat sur la marche

Entretien – Revue Ville & Vélo

 

1/ Quels sont les enjeux autour du développement de la pratique de la marche en ville ? 

 

La marche est le plus ancien et le premier moyen de locomotion, mais c’est paradoxalement un mode d’avenir. Au-delà des enjeux évidents de santé publique et de respect de l’environnement, je suis convaincu que c’est de la qualité de nos villes dont il est question à travers la réflexion sur la marche.

Dans le cadre de la révision du Plan de Déplacement Urbain d’Ile de France (PDUIF), j’ai considéré en tant que Président du Comité thématique des partenaires modes doux, qu’il fallait mettre l’accent sur ce sujet, en faire un sujet politique.

Les chiffres sont éloquents. Représentant 54% des déplacements, la marche est le premier mode utilisé à Paris mais ce chiffre passe à 30% en Ile-de-France. Privilégiée pour les distances inférieures à 1 km, elle est souvent délaissée au profit de la voiture pour celles entre 1 et 3 km, où l’on passe à  48% de déplacements en voiture. Son potentiel de développement est donc considérable pour les déplacements de proximité.  Poser la question de la marche, c’est interroger le modèle de la Ville que l’on souhaite construire. Le développement d’une nouvelle culture des déplacements dans laquelle les modes actifs sont au cœur du système de mobilité implique de concevoir différemment l’aménagement urbain. Acteur urbain sensible, le piéton est exigeant sur la qualité des espaces publics et les ambiances de la ville qu’il parcourt. Favoriser la marche implique donc de concevoir une ville belle, dense, durable et mieux partagée. D’une certaine manière, je crois que le développement de la marche participe à l’émergence d’une nouvelle urbanité.

 

2/  La réflexion autour du Grand Paris a-t-elle permis d'évoquer la question de la marche à l'échelle métropolitaine ? 

 

La réflexion autour du Grand Paris s’est traduite pour l’instant par une loi d’urbanisme qui a beaucoup déçu par son contenu. En se focalisant sur un projet de transport lourd, le débat a occulté plusieurs aspects essentiels du problème : l’évolution des besoins de déplacement qui implique de réfléchir en termes de bouquet de mobilités, la complexité du fonctionnement des réseaux, l’articulation des échelles locale et globale … Sans contester bien sûr la nécessité d’investir pour améliorer la situation des transports collectifs en Ile de France, après les enseignements retirés de la consultation internationale, on aurait souhaité une vision « holistique » à la hauteur des enjeux de la métropole parisienne.

Dans ce contexte, la question de l’intermodalité, du lien avec d’autres modes de déplacement dont la marche n’a pas été traitée. Pour autant, une autre démarche a permis de faire progresser l’idée de développer la pratique de la marche à l’échelle métropolitaine. Ainsi, le travail important mené tout au long de la révision du PDUIF, se traduit par des propositions d’actions concrètes. Aujourd’hui, il appartient aux élus locaux de s’en saisir pour amender et enrichir ces propositions à l’occasion de la concertation à venir autour du projet de nouveau PDUIF. 

 

3/ Quels sont les dispositifs permettant de passer à une métropole « marchable », en particulier dans les territoires périphériques ?

 

Deux types de dispositifs peuvent accompagner le développement d’une métropole «marchable». Les dispositifs « soft » destinés à faire évoluer les mentalités, comme la promotion de la marche, sont évidemment nécessaires. Mais au-delà, une transformation des pratiques professionnelles s’impose afin de garantir la prise en compte des piétons dans la manière de faire la ville. C’est le préalable nécessaire à toute intervention plus lourde, notamment la résorption des coupures, qui ancrera durablement cette métamorphose dans l’espace urbain.

Par la reconquête de nos marges urbaines, les espaces périphériques autrefois délaissés deviennent les cœurs de la ville de demain. Paris s’est déjà lancée dans d’ambitieuses opérations d’urbanisme qui participent à recréer du lien avec les villes riveraines. Je pense par exemple à Paris Rive Gauche avec l’allée Paris-Ivry consacrée aux modes actifs. Il faut dépasser les fractures que constituent certaines infrastructures mais aussi assurer une certaine vitalité économique et commerciale. On est plus enclin à marcher dans un environnement animé et cela permet de mutualiser le temps du déplacement avec d’autres usages. Des formes plus perméables sont également à inventer puisque trop souvent, la partition de l’espace public se fait à partir et au profit de la route. Ces changements doivent être accompagnés par une signalétique adaptée, destinée à améliorer la lisibilité des cheminements piétons. A ce titre, l’exemple du walking plan de Londres est intéressant. Le développement des nouvelles technologies devrait sûrement jouer un rôle au profit de mobilités plus intelligentes.

Repères

 

 

Pierre Mansat est adjoint au Maire de Paris chargé de Paris Métropole et des relations avec les collectivités territoriales d'Ile-de-France.

Administrateur du STIF, il a présidé le comité des partenaires de la révision du PDUIF consacré à la thématique Modes Actifs.

 

www.pierremansat.com/

 

http://pdu.stif.info/

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