17 Janvier 2008
«Paris Métropole» « Grand Londres », «Communauté autonome de Madrid», «Province de Rome»… et Paris ? La préparation de l’avenir implique de raisonner à la bonne échelle. Historiquement en effet, Paris a longtemps considéré son environnement proche comme un lieu d’implantation de tout ce dont la capitale ne voulait pas : décharges, cimetières, logements sociaux, stations d’épuration… Les communes qui forment l’agglomération se sont donc construites dans une forme de méfiance, voire de défiance à l’égard de Paris.
C’est pourquoi, dès 2001, nous avons souhaité impulser une dynamique dans les relations entre Paris et les autres collectivités de l’agglomération. Des actions de partenariat ont ainsi été concrètement engagées avec plus de 80 communes d’Île-de-France, des protocoles de coopération signés avec des communes de la première couronne, de toutes sensibilités politiques. En juillet 2006, notre cité a contribué à la naissance d’une conférence métropolitaine : espace informel de dialogue mais surtout lieu d’élaboration collective sur des enjeux aussi lourds que le logement, les déplacements ou le développement économique, cette conférence offre un cadre inédit qui réunit maintenant régulièrement une cinquantaine de collectivités de l’agglomération parisienne.
Aujourd’hui, la question de la création d’une structure de coopération intercommunale, à l’échelle de l’agglomération parisienne est clairement posée. Nous sommes favorables à la naissance future de «Paris Métropole».
En effet, sur de grands enjeux comme le logement ou le développement économique, l’agglomération parisienne manque incontestablement d’une organisation qui lui permette d’agir avec plus de force et de cohérence. C’est une faiblesse par rapport à d’autres grandes métropoles européennes et cela fait perdurer des inégalités inacceptables entre communes riches et communes pauvres.
Face à un tel enjeu, il serait inconcevable que les représentants des collectivités concernés ne soient pas au coeur de l’élaboration de cette nouvelle donne institutionnelle. C’est pourquoi nous proposons avec la Région Île-de-France que les élus désignés en mars 2008, se réunissent dans le cadre d’assises de l’agglomération parisienne afin de déterminer, en concertation avec les représentants de l’Etat, un nouveau cadre institutionnel ainsi qu’un calendrier.
Dès le lendemain des élections municipales, nous proposons donc de passer à la vitesse supérieure, dans une perspective résolument collective et respectueuse de chaque élu. L’évolution législative à venir découlera donc ainsi d’un vrai processus démocratique. Il n’existe pas de solution toute faite, ni de modèle type à transposer pour répondre à la situation si particulière d’un espace urbain de 6 millions d’habitants couvrant le territoire de 4 départements et regroupant la moitié de la population francilienne.
Cette nouvelle instance de pilotage devra, pour répondre aux enjeux, répondre à quatre obligations :
•constituer un lieu d’action et de régulation performant pour répondre plus efficace aux enjeux clés de notre métropole (logement, mobilité, compétitivité, culture, innovation);
•reconnaître la place majeure que la Région Île-de-France doit jouer dans l’aménagement et le développement de l’agglomération parisienne, ce qui suppose qu’elle puisse être partie prenante de la future institution;
•repenser radicalement les mécanismes de solidarité financière et fiscale au sein d’une agglomération où 80% des produits de la taxe professionnelle se situent dans deux départements (Paris et les Hauts-de-Seine);
•constituer un lieu de décision reconnu et légitime, ce qui suppose que les modalités de sa création et de sa gouvernance soient lisibles, connues et acceptées par nos concitoyens.