9 Novembre 2007
Pour une gestion publique à 100 %
Les élus communistes de Paris se battent depuis des années pour une gestion municipale de l'eau dans la capitale. Pour Pierre Mansat, adjoint au maire, l'eau doit échapper au profit.
En 1984, les élus communistes de la capitale s'étaient déjà engagés contre la délégation au privé de la gestion de l'eau. Ils préparent dès maintenant la fin des contrats de délégation, qui arriveront à leur terme en 2009.
Faut-il remunicipaliser le service de l'eau à Paris et ailleurs?
Pierre Mansat. Remunicipaliser n'est pas le terne qui me convient. Ça fait un quart de siècle que la distribution de l'eau à Paris est privatisée, il n'est pas question de revenir à ce qui existait auparavant. Pour aboutir dela meilleure façon à une gestion publique à 100 %, il nous faut inventer une nouvelle forme de service public qui intègre la question environnementale. C'est un défi important et complexe qui nous amène à réfléchir au contrôle social sur ce service public. Celui-ci doit poser de manière différente les questions des coûts, de l'économie de la ressource, de son état sanitaire ... dans l'esprit d'une coresponsabilité. La force des grandes sociétés privées est d'avoir mutualisé l'eau en France, nous devons nous réapproprier des techniques, des méthodes, de la gestion ...
Qu'est-ce qui fonde votre démarche? Pierre Mansat. L'eau n'appartient pas à la Ville de Paris, ni aux individus,elle appartient à une collectivité humaine et citoyenne, nationale et internationale. C'est un bien commun, vital, plutôt rare et extrêmement fragile. Il ne peut pas être géré par le privé pour dégager des profits. Il doit être géré de façon économe, respectueuse et de la manière la plus collective et démocratique possible. C'est pour ça que l'eau doit revenir dans un système totalement public.
Est-ce que la question du prix tient une place importante dans votre réflexion? Pierre Mansat. Oui, mais ce critère ne peut être le seul, ni même être dominant. Ainsi, même à Paris, nous avons du mal à savoir réellement la part, assez conséquente sans doute, des profits réalisés par les sociétés privées. Les mécanismes sont extrêmement pervers l'eau a augmenté ici alors que la consommation a baissé. Il est indispensable de faire naître de la mobilisation citoyenne sur ces questions, donc d'agir sur la prise de conscience de ce que représente l'eau pour l'avenir, pour la vie en collectivité, en société. Cela étant, il y a des économies considérables à faire: il y a un système de production et de distribution qui est propre à Paris, la première couronne en a un autre ... On pourrait envisager de mutualiser. Ne pas rester chacun chez soi et porter des réflexions citoyennes à cette échelle. Et, pourquoi pas, jusqu'à celle de la planète ...
Entretien réalisé par Dany Stive
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