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Pierre Mansat et les Alternatives

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Dans Libération: Thon rouge: l'UE stoppe l'hémorragie

Thon rouge: l'UE stoppe l'hémorragie

Pêche. Les quotas sont déjà presque atteints. L'Europe met fin à la campagne 2008.

De notre correspondante à Bruxelles (UE) JULIE MAJERCZAK
Sale temps pour les pêcheurs en Europe. Déjà ébranlés par la flambée des prix du pétrole et la hausse du gazole, les voilà qui vont devoir arrêter prématurément la capture du thon rouge. La Commission européenne a annoncé, vendredi, la fermeture anticipée de cette pêche à partir du 16 juin. Face à la diminution inquiétante des stocks, constatée chaque année par les scientifiques, elle avait prévenu qu'elle ne tolérerait aucun dépassement de quotas. Or, ils sont sur le point d'être atteints, selon Bruxelles. La colère des professionnels, relayée par plusieurs pays, n'a pas attendu pour se faire entendre, alors que les défenseurs de l'environnement, eux, demandaient des mesures plus radicales encore.

«Arbitraire». L'interdiction décidée vendredi par l'exécutif européen ne concerne que les thoniers-senneurs, de grands chalutiers qui pratiquent une pêche industrielle à l'aide d'immenses filets, appelés sennes, qui encerclent les bancs de poissons. Ils sont responsables à eux seuls de 70 % des captures totales de thon rouge dans les eaux européennes. La fermeture sera effective à compter du 16 juin pour la Grèce, la France, l'Italie, Chypre et Malte. Soit quinze jours avant la fin de la saison. Ce qui ne paraît pas dramatique pour les pêcheurs à première vue, sauf que juin, c'est le mois où ceux-ci réalisent la quasi-totalité de leurs prises, à raison de 550 tonnes par jour. L'Espagne a, elle, obtenu sept jours de rab, sa flotte ne comprenant que 6 thoniers-senneurs sur les 134 que comptent les Européens. La France dispose, elle, de 36 navires de ce type.

Les principaux pays pêcheurs de thon rouge en Europe sont immédiatement montés au créneau. Rome a exigé de la Commission européenne qu'elle suspende sa décision, tandis que Paris réclamait une réunion «en urgence» du comité d'experts de la Commission. Le syndicat français des thoniers de Méditerranée a de son côté dénoncé une «décision arbitraire», affirmant que «la flotte des thoniers-senneurs français n'a même pas atteint 25 % du quota de thon rouge pour 2008».

Mais ces voix ont peu de chances d'être entendues. Quinze années de pêche intensive ont amené l'espèce au bord de gouffre. Et les scientifiques ont beau tirer la sonnette d'alarme depuis longtemps, les quotas autorisés sont quasiment deux fois supérieurs à leurs recommandations. A cela s'ajoute la pêche illégale qui est aussi montrée du doigt comme une cause importante du déclin de cette ressource. L'Agence européenne de contrôle des pêches a reconnu, il y a trois jours, que 28 avions étaient soupçonnés d'avoir effectué des repérages illégaux de bancs de thon rouge.

Reconversion. Cette année, la Commission avait prévenu qu'elle serait intransigeante. Elle a mis en place une campagne de contrôle sans précédent et surveille au jour le jour les prises. A Bruxelles, trente personnes consacrent leur temps à décortiquer les données qui leur sont transmises. En 2007, les pays européens avaient dépassé leurs quotas de pêche de 4 400 tonnes et la Commission avait mis fin totalement à la pêche au thon rouge au mois de septembre.

Il faut des mesures beaucoup plus radicales disent en cœur les défenseurs de l'environnement. Le WWF et Greenpeace ont réclamé un moratoire de plusieurs années, une véritable lutte contre la pêche illégale et une réduction «drastique» de la flotte. Depuis quelque temps, la Commission tente d'encourager la reconversion des thoniers industriels. Mais ces derniers ne sont pas intéressés. Avec la mode des sushis, le marché est devenu plus lucratif que jamais.

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/332056.FR.php

© Libération

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