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Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

Rue de Laghouat, reconnaissance du crime de guerre, intervention de Pierre Mansat [Comité Laghouat-France]

Rue de Laghouat, reconnaissance du crime de guerre, intervention de Pierre Mansat [Comité Laghouat-France]
Rue de Laghouat, reconnaissance du crime de guerre, intervention de Pierre Mansat [Comité Laghouat-France]
Rue de Laghouat, reconnaissance du crime de guerre, intervention de Pierre Mansat [Comité Laghouat-France]
Rue de Laghouat, reconnaissance du crime de guerre, intervention de Pierre Mansat [Comité Laghouat-France]
Rue de Laghouat, reconnaissance du crime de guerre, intervention de Pierre Mansat [Comité Laghouat-France]
Rue de Laghouat, reconnaissance du crime de guerre, intervention de Pierre Mansat [Comité Laghouat-France]

Qu'il est long dans notre pays le temps de la reconnaissance des crimes, de la violence coloniale
une plaque commémorative 172 ans après  ce funeste 4 décembre 1852
Un geste qui en  prolonge d'autres:   la plaque au Pont Neuf   du 17 octobre 1961, la place Maurice  Audin, la débaptisation de l'avenue Bugeaud.
Un geste de la municipalité parisienne que je veux remercier ( Raphaëlle Primet  et Laurence Patrice)
Mais le crime de guerre commis sur la population de Laghouat ne peut être effacé par une plaque commémorative.
L'action devra donc se poursuivre pour la reconnaissance par la France de la violence coloniale.
Malheureusement le travail mémoriel_ nous le savons est déterminé par les contigences politiques.
Quel a été le cheminement qui a conduit à cette cérémonie ?
Mon ami le  journaliste et écrivain algérien Lazari Labter originaire de Laghouat a publié 2 ouvrages consacrés à sa ville et depuis de nombreuses années agit pour la reconnaissance du crime de guerre.
Lettre ouverte au président de la République française pour la restitution de la clé d'une porte de la ville qui a été dérobée par un soudard français et les étendards des combattants algériens.Objets propriétés du musee de l'Armee , la clé est exposee au musee de l'Emperi a Salon de Provence Lettre restée sans réponse.
Puis il a initié une pétition signée par de nombreux acteurs de sa ville.
Il faut dire que la prise et la destruction de Laghouat a été célébrée en France comme une grande victoire : Te Deum à Saint Louis des Invalides et en 1864 le nom de Laghouat a été donné à une rue du 18e arrondissement.
Avec la journaliste Mina Kaci et l'auteure - realisatrice  Sandrine Malika Charlemagne nous avons créé le comité pour relayer ici les exigences des Laghouatis. Une tribune a été publiée dans le monde en février 2023 , la restitution est dans les objectifs  de la commission d'historiens algériens et français .
Message Lazhari
Minute de silence
Permettez moi un dernier mot mais très important notre combat pour la reconnaissance des crimes commis par la France coloniale est inséparable d'un combat pour la liberté d'expression, la liberté de penser, la liberté d'écrire, la liberté de se réunir, d'agir, de manifester, En ce moment particulièrement fort notre pensée va à tous les détenus d'opinion.

LE MOT DE LAzHARI LABTER AU NOM DES HABITANTS DE LAGHOUAT EN CE JOUR historique DE L’INSTALLATION D’UNE PLAQUE COMMÉMORATIVE ET EXPLICATIVE « RUE DE LAGHOUAT » À pARIS 18e

J’aurais tant aimé être avec vous à Paris en cette journée historique où, enfin, une plaque commémorative et explicative est apposée rue de Laghouat, mais, ne pouvant faire le déplacement pour des raisons indépendantes de ma volonté, du cimetière des martyrs du 4 décembre 1852, où je me trouve pour me recueillir à leur mémoire, je vous salue, en mon nom personnel et au nom des habitants de Laghouat, et vous dis ma reconnaissance pour ce geste hautement symbolique.

Il y a 172 ans, le 4 décembre 1852, un siècle avant ma naissance, Laghouat, ma ville natale, après des semaines de siège sous ses remparts, était prise d’assaut par une armada de 6000 soldats de l’élite de l’armée française, aguerris et surarmés, conduits par les généraux criminels de guerre Pélissier, Yusuf et Bouscaren de sinistre mémoire. En dépit de l’héroïque résistance de quelques centaines d’hommes munis d’armes de fortune sous la conduite du valeureux Benacer Benchohra et ses trois lieutenants, ses habitants furent massacrés par le feu et le fer.

Près de 3000 habitants sur environ 4000 âmes, selon le rapport fait « à tête reposée » par Pélissier lui-même, femmes, enfants et vieillards, juifs et musulmans qui vivaient là, côte à côte, en parfaite harmonie, depuis des siècles, périrent ce jour-là.

Si mon arrière-grand-père n’avait pas survécu à ce massacre, je ne serai pas là aujourd’hui pour écrire cette lettre et célébrer cet événement avec vous, même loin de vous, par l’esprit et le cœur.

Les 500 survivants, essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards, furent traités comme des bêtes, emmenés deux fois par jour à l’oued pour s’abreuver, maintenus en vie grâce à un biscuit sec par jour.

Le gouverneur général Randon, dans une lettre adressée à son ministre de la guerre, exprime en ces termes sa satisfaction : « L’Empire vient d’être proclamé à Laghouat par une brillante victoire. Je vous envoie, sans perdre un seul instant, le rapport émouvant de M. le général Pélissier sur ce brillant fait d’armes. Je n’attendais pas moins de mes braves bataillons, du courage et de l’intrépidité de leurs chefs, de la valeur de mes généraux, enfin de la vigueur et de la haute intelligence de M. le général Pélissier. » Tous furent décorés, officiers, sous- officiers et soldats pour ce « brillant fait d’arme ».

Pélissier ordonna ensuite à ses soudards non seulement de détruire à la dynamite tout le ksar, d’abattre les milliers de palmiers et d’arbres fruitiers qui faisaient de Laghouat l’une des plus belles et des plus prospères oasis du sud algérien, mais d’en disperser les derniers survivants dans les mots de l’Atlas Saharien.

Pélissier ordonna aussi à ses soldats assoiffés de sang et ivres de vengeance, d’enfermer une quarantaine de prisonniers dont une femme dans des sacs de jute et de les brûler vifs pour donner l’exemple aux populations du Sahara et les dissuader de toute velléité de résistance ou de soulèvement.

Arrivé six mois après le massacre, en juin 1853, l’artiste-peintre et écrivain rochelais Eugène Fromentin nous a légué un livre témoignage important sous le titre Un été dans le Sahara où il parle de ville assassinée, en italique dans le texte.

Voici ce qu’il écrit le 3 juin 1853, au soir : « L’aspect même de la ville, le silence des rues, l’air d’abandon des maisons, la solitude des marchés, je ne sais quoi de menaçant encore et de sombre vous avertit que ce lieu vient d’être le théâtre d’événements terribles, et même aux endroits les moins maltraités tout indique une ville à moitié morte, - et de mort violente ; - j’allais dire assassinée. »

Ce jour funeste est passé dans la mémoire populaire des habitants de Laghouat, à ce jour, sous l’appellation de « ‘Am el-Khalia » ou l’année de l’anéantissement.

En France, pour fêter ce «haut fait d’arme », un tedeum fut célébré en la cathédrale Saint Louis des Invalides, et 1864 le nom de Laghouat fut donné à une rue de Paris.

J’espère que ce geste qui honore les anticolonialistes, sera suivi de bien d’autres concernant des massacres de populations comme celles de Constantine, de l’oasis de Zaâtcha à Biskra et des enfumades du Dahra par... Pélissier.

Lazhari Labter

Journaliste, poète et écrivain, auteur de Laghouat, la ville assassinée ou le Pont de vue de Fromentin, Alger, 2018 et Laghouat vue par chroniqueurs, écrivains, peintres, voyageurs, explorateurs et conquérants, Alger, 2021.


 

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