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Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

Laghouat, crime de guerre et les armes chimiques par Lazhari Labter

HISTOIRE ET MÉMOIRE.
Evocation du crime de guerre commis contre la population de Laghouat le 4 décembre 1852
À VRAI DIRE
COMMÉMORATION DU 172e ANNIVERSAIRE DE LA RÉSISTANCE HÉROIQUE DE LA POPULATION DE LAGHOUAT FACE À L’ARMÉE COLONIALE FRANÇAISE QUI AVAIT PERPETRÉ UN CRIME DE GUERRE CONTRE SES HABITANTS
À propos de ce crime de guerre, de la thèse de l’utilisation d’une supposée arme chimique et de l’initiative à l’origine de la plaque commémorative et explicative de la rue de Laghouat à Paris 18e
Par Lazhari Labter, écrivain
Le 4 décembre 2024, à Paris 18e à côté de la plaque portant l’appellation « Rue de Laghouat », dans le quartier où ont été groupés des noms de « campagnes d’Algérie », apposée le 28 août 1864 pour commémorer la prise sanglante de Laghouat, ma ville natale, sera apposée une plaque commémorative et explicative. Cette plaque vient replacer enfin ce « brillant fait d’arme » dans son véritable contexte, celui de la colonisation brutale de l’Algérie, et révéler sa vraie nature : un crime de guerre commis contre une population désarmée.
À cette occasion a refait surface la thèse de l’utilisation de « gaz chloroforme » contre la population de Laghouat avancée, sans preuves tangibles, par un « historien » de la ville en 2010, reprise depuis par des universitaires et des médias en mal de sensationnalisme, sans vérification ni retour aux sources des archives.
Histoire d’une « révélation » sans fondement historique
Le 4 décembre 2024, la ville de Laghouat commémorera le 172e anniversaire de la résistance de sa population contre sa prise violente par les troupes françaises qui y ont commis un véritable crime de guerre le 4 décembre 1852, en assassinant par le feu et le fer plus de 3500 de ses habitants sur les 4500 environ que le ksar comptait alors. Ce crime de guerre est depuis connu sous le nom de « Âm el-Khalia », autrement dit l’année de l’anéantissement sans recours à d’autres armes que les canons, les fusils et les baïonnettes, comme le prétend un « historien », qui a évoqué pour la première fois la thèse de l’utilisation de gaz chimique contre la population, relayé par des médias en mal de sensationnalisme.
C’est sur son blog qu’on trouve l’évocation, dans un compte rendu écrit dans un français approximatif et confus, de ce qu’il appelle « Première bataille chimique expérimentale au monde : bataille de Laghouat », posté le 10 décembre 2010. (1)
Sur quels documents ou quelles sources s’appuie-t-il pour affirmer cela ?
S’appuyant sur des lectures mal comprises ou interprétées tendancieusement pour étayer sa thèse complètement farfelue, cet universitaire, en mal de reconnaissance et de notoriété, qui lit aussi mal le français qu’il le lit, a lancé ce pavé dans la mare de l’histoire de la prise de Laghouat, affirmant que les militaires français avaient eu recours pour la première fois au « chloroforme », un produit utilisé depuis sa découverte comme anesthésiant en chirurgie de guerre et civile, pour neutraliser les habitants de la ville et les massacrer, sans apporter l’ombre d’une preuve. (2)
Genèse de la falsification d’une histoire de résistance héroïque
C’est le 9 décembre 2010 à l’université Amat Telidji de Laghouat, devant un parterre d’universitaires et de personnalités de la ville, que cet « historien » a présenté sa « thèse » fumeuse en se basant essentiellement sur les ouvrages des écrivains français parmi lesquels Eugène Fromentin, auteur d’ « Un été dans le Sahara », publié en 1857 à Paris, Jean Mélia, auteur de « Laghouat ou les maisons entourées de jardins », publié en 1923 à Paris. Ainsi que sur des écrits d’officiers français ayant participé à la bataille qui les a opposés aux résistants laghouatis.
Dans son ouvrage, le plus proche de la réalité, Fromentin, arrivé six mois après la boucherie commise par Pelissier, Yusuf et consorts, n’évoque à aucun moment l’utilisation d’un quelconque gaz chimique, mais décrit dans le détail la prise sanglante de la ville et la résistance acharnée de ses habitants. C’est à lui qu’on doit l’expression « la ville assassinée ».
Des phrases hors de leur contexte et mal comprises
S’appuyant sur la phrase imagée de Fromentin : « On sentait que le courant était entré par ici et n’a fait que se répandre ensuite jusque là-bas », extraite de son contexte, il en conclut, en mauvais lecteur et en mauvais connaisseur du style du peintre-auteur, qu’il s’agit du gaz qui se répand alors que l’auteur d’un « Été dans le Sahara », en tant qu’écrivain et peintre qui utilise des images dans ses écrits décrivait l’avancée irrésistible, tel le courant puissant d’un fleuve ou d’un torrent, des troupes françaises rentrées par la brèche faite dans les remparts du côté Ouest de la ville et qui se déversaient le long de la rue principale du ksar qui aboutissait au côté Est. Un courant formé par 6000 soldats français qui foncent donc de Bab el-Gharbi par où se sont engouffrés les troupes conduites par le général Pélissier, à Bab Chargui, par où s’est déversé le reste des troupes d’invasion sous la conduite du général mercenaire Yusuf, de la porte de l’Ouest à la porte de l’Est.
Voici maintenant dans son contexte la phrase de Fromentin qui était entré le 3 juin 1853 au soir à Laghouat par la porte de l’ouest : « Nous suivions à peu près le chemin tracé par les balles et les baïonnettes de nos soldats. Chaque maison témoignait d’une lutte acharnée. C’était bien pis que vers la porte de l’Est. On sentait que le courant (autrement dit un flux ou un flot, un mouvement de grande ampleur, un flux de foule NDA) était entré par ici et n’avait fait que se répande ensuite jusque là-bas.
" Tout cela n’est rien, me dit le lieutenant ; Dieu merci, vous ne connaîtrez jamais une chose pareille !"
Ce que le lieutenant ne me dit pas, je le savais. On marchait dans le sang ; il y avait des cadavres par centaines, les cadavres empêchaient de passer. » (3)
Si les soldats français impliqués dans le carnage, marchaient dans le sang et enjambaient les cadavres pour se frayer un passage, cela suppose que des centaines de résistants laghouatis furent achevées au sabre et à la baïonnette, souvent dans la fureur et la furie du corps à corps. Par conséquent, la mort par étouffement ou asphyxie ne tient pas route et la thèse de l'utilisation de gaz chimique toxique serait une pure extravagance. Soulignant aussi que les Cavaignac, les Yusuf, les Saint Arnaud, les Canrobert, les Montagnac, qui sont des sabreurs tristement célèbres n'ont jamais fait référence dans leurs prolifiques comptes rendus à l'utilisation d'un quelconque gaz chimique et Dieu sait combien sont innombrables et sanglantes leurs expéditions punitives lancées contre les tribus algériennes rebelles ou mêmes pacifiques.
Tous les témoignages recueillis par Fromentin et ses descriptions témoignent d’une lutte sans merci, pied à pied, au corps à corps, des résistants contre les soldats français, des résistants mal armés certes, mais conscients, en pleine possession de leurs facultés, et déterminés, qui avaient choisi de mourir en martyrs pour leur ville plutôt que d’en livrer les clefs à un ennemi en surnombre et surarmé.
On est loin de la thèse farfelue d’hommes assommés par le gaz, hébétés au point de se laisser massacrer, hommes, femmes, enfants et vieillards, armés ou non armés, sans offrir de résistance, ce que démentent tous les témoignages de témoins directs.
Parlant de la ville « assassinée » selon la formule de Fromentin, le général Du Barail dans son ouvrage « Mes souvenirs » (4), témoigne : « Elle (la ville) subit toutes les horreurs de la guerre. Elle connut tous les excès que peuvent commettre des soldats livrés un instant à eux-mêmes, enfiévrés par une lutte terrible, furieux des dangers qu'ils viennent de courir, furieux des pertes qu'ils viennent d'éprouver, et exaltés par une victoire vivement disputée et chèrement achetée. II y eut des scènes affreuses. (…) Les rues et les maisons étaient remplies de cadavres d'hommes, de femmes et même d'enfants que les balles aveugles n'avaient point épargnés. (…) Pendant le carnage, les fuyards étaient venus donner dans le filet de cavalerie. On sabrait tous ceux qui résistaient, et on envoyait ceux qui faisaient leur soumission rejoindre le troupeau lamentable formé par toute la population de Laghouat, hommes, femmes, enfants, tout cela prisonniers, à la merci du vainqueur, sans qu'aucune convention protégeât les vies ni les biens. »
Citant le général Du Barail, au lieu du général Pélissier, le soi-disant historien qui se targue d’être un connaisseur dans le domaine militaire ignore en fait ce que signifient, dans le jargon militaire français, les mots « arme » et « train ». Sans parler de son ignorance de la signification de l’expression « Sainte Barbe ».
« Aux éloges que j'ai donnés à l'infanterie, je dois ajouter surtout celui des armes spéciales, l'artillerie a dignement fêté la Sainte-Barbe, et les sapeurs du capitaine Schœnnagel, qui étaient en tête de l'attaque du général Yusuf, ont été les dignes émules du capitaine Brunon. Le train a rendu de vrais services. La cavalerie du colonel Rame du 2e de chasseurs d'Afrique et celle du lieutenant-colonel Lichtlin du 1erde chasseurs d'Afrique poursuivent les fuyards au moment où je vous écris, et j'aurai sans doute à vous signaler les services de cette arme. (le train) » (4).
L'arme du train consiste à organiser et coordonner la logistique et le transport en appui de l’armée de terre. « Le train est l’arme qui organise et coordonne la logistique, le transport (matériel, munitions, ravitaillement) et l’appui au mouvement (notamment la circulation routière) de l'Armée de terre française. Cette arme a été créée en 1807 par Napoléon Ier sous le nom de train des équipages militaires. Auparavant, ces fonctions étaient assurées par des moyens ou des sociétés privées sous contrat ou réquisitionnées. » (Wikipédia).
« Les armes spéciales » dont parle Pélissier dans son rapport, rédigé à la hâte après la prise sanglante de la ville où les troupes d’assaut françaises avaient perdu des dizaines d’officiers et de soldats sans parler des très nombreux blessés, ne font pas référence à des armes chimiques comme le croit faussement l’auteur de cette thèse, mais aux forces spéciales composées de l’artillerie (1er, 3e et 4e régiments d’artillerie), des sapeurs et du train dont « les vrais services » rendus sont interprétés comme « la vaporisation ou sublimation d’un état solide à un état gazeux expédié à l’aide de boulets et obus », dont ce n’est d’ailleurs pas le rôle, mais celui de l’artillerie chargée de « l'ensemble des armes collectives ou lourdes servant à envoyer, à grande distance, sur l'ennemi ou sur ses positions et ses équipements, divers projectiles de gros ou petit calibre : obus, boulet, roquette, missile, pour appuyer ses propres troupes engagées dans une bataille ou un siège. » (Wikipédia).
Un Christophe Colomb de l’Histoire ?
Il est absolument nécessaire de rappeler que sept ans avant le carnage de Laghouat, le 19 juin 1845, le même Pélissier avait fait exterminer la tribu des Ouled Ryah par « enfumade », en bouchant les issues de la grotte où hommes, femmes et enfants s’étaient réfugiés et en y mettant le feu pour laisser périr des centaines de familles algériennes par asphyxie.
Alors une question mérite d'être posée : si les gaz chimiques existaient à cette époque, pourquoi donc Pélissier ne les aurait-il pas utilisés auparavant dans les deux enfumades et les deux emmurements du Dahra ?
L’auteur de cette thèse aurait dû se poser la question au lieu de se lancer dans des approximations et des affirmations foncièrement vagues qui ne reposent sur aucune preuve tangible ou indications formelles que nous auraient léguées les auteurs du carnage eux-mêmes ou encore rapportées par des historiens et chercheurs sérieux tels par exemple Olivier Le Cour Grandmaison et Gilles Manceron, méticuleux et scrupuleux dans leurs investigations. Thèse qui n’est même évoquée dans la mémoire populaire qui évoque sous le terrible qualificatif de « ‘Am el-Khalia » cette année de l’anéantissement qui a marqué la population de Laghouat.
Il est pour le moins étonnant et paradoxal que ce sujet grave ne soit traité que par cet historien et lui seul, un Christophe Colomb de l'Histoire, si l'on ose l’affubler de cette comparaison pour applaudir à sa « découverte », qui met en échec des historiens de renom qui l'ont précédé !
Il avait fallu la mobilisation et l’engagement d’une force considérable de 6000 soldats, composée des détachements des 1er, 3e et 4e régiments d’artillerie, du détachement du 3e du génie et de celui des tirailleurs indigènes de Constantine, des 50e et 60e de ligne, des 1er et 2e régiments de zouaves, du 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique et du bataillon de tirailleurs indigènes d’Alger ainsi que de quatre escadrons du 2e de chasseurs d’Afrique, deux escadrons du 1er de chasseurs d’Afrique, deux escadrons du 1er de spahis et deux escadrons du 2e de spahis, pour venir à bout d’un millier d’hommes mal armés mais déterminés à défendre leur ville assiégée quoi qu’il en coûte.
Quant à la Sainte-Barbe, « patronne des pompiers, des artilleurs, des sapeurs, des canonniers, des artificiers, des ingénieurs de combat, des métallurgistes, des démineurs et autres corporations liées au feu ou au travail souterrain », « dignement fêtée » comme le dit Pélissier, il s’agit tout bonnement de la coïncidence entre la date de la prise de Laghouat le 4 décembre et la commémoration de la Sainte Barbe le… 4 décembre, cette jeune fille chrétienne de 16 ans, torturée à mort et décapitée par son propre père en 235, III siècle après J.-C. parce qu’elle avait refusé d’abjurer sa foi. (6)
Concernant Jean Melia, auteur chrétien par excellence, il utilise le mot « holocauste », dans cette envolée lyrique : « Il fallait ce digne et sublime holocauste pour prouver à toutes les tribus guerrières de ce sud algérien, les stoïques vertus de la patrie Française », au sens de massacre ou grande destruction de personnes pour venger les nombreux morts et blessés dans les rangs des troupes de l’armée française et servir d’exemple à tous les habitants du Sahara qui seraient tentés de résister à la conquête.
En utilisant l’expression de « ‘Am el Khalia », l’année de la destruction totale de leur ville et de l’anéantissement des 3/4 de sa population, les survivants ont trouvé exactement le nom approprié, le seul qui pouvait qualifier ce crime de guerre.
Une thèse qui déprécie la résistance de Laghouat et de ses habitants sous la conduite du valeureux Benacer Benchohra.
On ne trouve nulle référence dans les ouvrages d’aucun historien ou chercheur en histoire, étrangers ou Algériens, de l’utilisation de gaz chimique qui aurait pu être d’ailleurs utilisé d’abord contre les habitants de l’oasis de Zaatcha dont le siège a eu lieu du 16 juillet au 26 novembre 1849 soit plus de 4 mois, 3 ans avant la prise de Laghouat, et qui s’est terminé par la prise de l’oasis et de son fort et par le massacre de centaines de résistants qui avaient infligé des pertes considérables aux troupes françaises.
Le journaliste et chercheur en histoire Amar Belkhodja, qui a écrit de nombreux ouvrages sur les crimes coloniaux n’évoque dans aucun d’eux l’utilisation de gaz chimique.
Quant à historien Charles-André Julien, qui a manipulé des cartons entiers d’archives, n'évoque nulle part l'utilisation de gaz chimique. On ne saurait douter de la rigueur de l'auteur du monumental « Histoire de l'Afrique du Nord : Des origines à 1830 », qui est loin d'être un amateur en matière de recherche en histoire. Evoquant l'épisode des enfumades du Dahra, Charle-André Julien, affirme, sans équivoque, que l'armée française eut recours à « l'enfumade » comme méthode d'extermination des tribus algériennes. Il n'a jamais mentionné l'utilisation d'un quelconque produit chimique dans le carnage de Laghouat.
Il va sans dire que l’auteur de cette thèse voulait faire un « scoop » avec une question grave qu’il aborde avec une légèreté déconcertante, sans avoir avancer à ce jour l’ombre d’une preuve sérieuse basée sur des sources fiables ou des faits avérés tirés d’archives authentiques.
Les résultats de nos recherches dans ce domaine nous conduisent à évoquer l'utilisation des gaz chimiques par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale ou La guerre des gaz (1915-1918). « De nombreux composés chlorés ont été employés pendant la Première Guerre mondiale comme gaz de combat : l'hexachloréthane, l'hexachlorobenzène et le chlorure de titane ». Puis, pendant l'insurrection du Rif marocain, conduite par L'Emir Abdelkrim El Khetabi (1921-1926). L’Allemagne avait fourni aux Espagnols et aux Français, coalisés contre Abdelkrim, des gaz phosgènes, diphosgènes et surtout l'ypérite connue sous le nom de gaz moutarde. Les escadrilles espagnoles et celles de Philippe Pétain avaient alors largué des bombes chimiques sur les tribus rifaines pour écraser le soulèvement du vaillant résistant marocain.
Les Anglais avaient, eux aussi, utilisé l'arme chimique contre l'Irak. Plus tard, pendant la guerre d'Algérie, l'armée française, avec des moyens « sophistiqués », avait gazé une centaine de djounoud à l'intérieur d'une grotte à Ouled Maâla, dans la région de Mostaganem, en 1959. D'autres populations furent gazées en 1959 à Ghar Layachine dans la région de Lazharia (Bordj Bounaâma). Durant la même année, d'autres habitants, une centaine de femmes et d’enfants, réfugiés dans une grotte, furent gazés à El Kouif, dans la région de Tébessa. Sans parler du napalm utilisé à vaste échelle.
Ce sont là des faits avérés qui doivent inciter l’auteur de cette thèse et ses adeptes à mieux se renseigner sur le dossier de cette méthode d'extermination, au lieu de faire un abcès de fixation sur l’utilisation contre la population de Laghouat de « chloroforme » pour l’endormir avant de la massacrer, eu égard aux sources vagues, imprécises, mises en avant et exploitées à des fins douteuses, fruit d'une manipulation d’écrits maladroite et peu conforme aux règles de la déontologie imposées par la recherche de la vérité historique, la vérité, seulement la vérité.
En avançant cette thèse sans aucune preuve tangible, on ne fait en vérité que déprécier l’héroïque et exemplaire résistance des habitants de Laghouat sous la conduite des valeureux Benacer Ben Chohra, Mohamed Ben Abdallah, Telli Ben Lakehal et Yahia Ben Maâmar.
Le fait de rétablir une vérité historique ne change rien au fait, têtu lui, que l’armée française avait commis un véritable crime de guerre à Laghouat le 4 décembre 1852 et ne l’absout pas des crimes innombrables commis contre les populations algériennes de 1830 à 1962. Et honore, par contre, et grandit davantage les vaillants habitants patriotes de Laghouat et leur résistance farouche dont le 172e anniversaire de sa commémoration sera fêté l’année cette à Laghout le 4 décembre 2024, comme chaque année, et à Paris où une plaque commémorative et explicative sera apposée à côté de la rue de Laghouat dans le 18e arrondissement de la capitale française.
Et cela grâce au travail acharné et désintéressé et à la persévérance de quelques patriotes de Laghouat dont je m’honore de faire partie et d’amis de l’Algérie français comme Pierre Mansat, Sandrine-Malika Charlemagne et Mina Kaci du comité Laghouat France, soutenus par de nombreux intellectuels et par le Groupe communiste et citoyen du Conseil de Paris à l’origine du un vœu relatif à la reconnaissance officielle du massacre de la population de la ville de Laghouat en Algérie en 1852, déposé au Conseil de Paris par Nicolas Bonnet Oulaldj, Raphaëlle Primet et les élu•e•s du Groupe communiste et citoyen et adopté le et le 17 mars 2023.
Attribuer cette initiative couronnée par cette première victoire à Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, et à l’historien Benjamin Stora comme l’on fait certains médias est une honteuse contre vérité qui ne change rien aux faits.
Lazhari LABTER, auteur de « Laghouat, la ville assassinée ou le Pont de vue de Fromentin », Alger, 2018 et « Laghouat vue par chroniqueurs, écrivains, peintres, voyageurs, explorateurs et conquérants », Alger, 2021.
(3) Eugène Fromentin, « Un été dans le Sahara », page 136 de l’édition de l’Enag, Alger, 2001
(4) Du Barail, « Mes souvenirs », tome II-1851-1864, Plon, Paris, 1898.
(5) Rapport du général Pélissier adressé au Gouverneur général Randon le 4 décembre 1852, publié dans le quotidien « Le Moniteur du soir : journal officiel de l’Empire français » du 14 décembre 1852.
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