24 Juin 2014
Il a remporté vendredi dernier la primaire UMP face au maire de Rueil, Patrick Ollier, pour la présidence du syndicat Paris Métropole. Patrick Devedjian livre son point de vue sur le processus de création de la métropole du Grand Paris.
Votre candidature à la primaire UMP pour la présidence du syndicat Paris Métropole a créé la surprise. Pourquoi vous êtes-vous présenté ?
PATRICK DEVEDJIAN. Cette élection a fait l'objet d'une convocation en date du 19 mai, un mois avant la tenue de la réunion, le 20 juin. Je n'avais pas envisagé d'être candidat à cette date-là.
Mais ce qui s'est passé à Paris Métropole mardi dernier a tout changé. Le vote de Patrick Ollier et Jacques Martin (NDLR : maire de Nogent-sur-Marne)avec le PS et le PC contre le report du vote pour le lancement de la mission de préfiguration de la future métropole, report pourtant voulu par la majorité de droite, a provoqué l'indignation de la plupart des membres de l'UMP. Ils m'ont demandé d'être candidat face à Patrick Ollier. Autoproclamé, il ne pouvait plus prétendre à la présidence alors qu'il se positionne à l'inverse du groupe UMP.
J'ai fait acte de candidature le 18 juin, au lendemain de la séance de Paris Métropole, et j'ai été élu à une large majorité, avec 36 voix contre 3.
Quelle est précisément votre position sur la métropole ?
Je suis favorable à la métropole. Mais à une condition essentielle : que les élus de terrain, qui connaissent bien les problèmes locaux et sont proches des habitants, gardent une certaine autonomie. Je souhaite que des garanties soient données en faveur de l'existence des territoires, qui doivent remplacer les intercommunalités dans la loi.
Le Premier ministre se dit prêt à modifier la loi pour donner un statut aux territoires et donc une forme d'autonomie aux élus de terrain, mais il refuse toujours que ces derniers conservent une compétence fiscale. Ce qui revient à dire qu'ils seront sous tutelle. Sans autonomie financière, ils dépendront de l'administration centrale de la métropole. Nous ne voulons pas devenir des maires d'arrondissements parisiens.
Que va-t-il se passer aujourd'hui au bureau de Paris Métropole ?
Nous avons demandé un report de quinze jours avant d'adhérer à la mission de préfiguration pour permettre de faire évoluer les discussions avec le gouvernement sur la question de l'autonomie financière. Nous allons mettre à profit ce délai pour avancer.
Ma démarche est complètement désintéressée. Je n'avais pas envie d'être candidat à la présidence de Paris Métropole, mais il fallait y aller. La présidence de la métropole du Grand Paris elle-même ne figure ni dans mes ambitions, ni, de toute façon dans mes possibilités (NDLR : la présidence n'est pas ouverte aux présidents de conseils généraux).
Je suis farouchement décentralisateur. Ma seule ambition est de défendre les libertés locales