20 Juin 2014
Grand Paris : rififi à l’UMP
Patrick Devedjian et Patrick Ollier se déchirent pour prendre le leadership de la droite sur le Grand Paris. Une primaire vient de désigner le premier, son adversaire dénonce une "mascarade".
Le Grand Paris attise les convoitises à l’UMP, depuis que la droite y est majoritaire, au sortir des municipales. D’ici au 1er janvier 2016, la future Métropole du Grand Paris (MGP) devra se doter d’un super patron, qui règnera sur la capitale et les trois départements de la petite couronne (92, 93 et 94). En attendant, l’association d’élus franciliens Paris Métropole doit désigner – à la fin de l’année – son nouveau président, pour succéder à Daniel Guiraud, maire PS des Lilas (93). Un poste qui permet d’être en bonne position pour l’étape suivante, celle de la Métropole du Grand Paris. Patrick Ollier, le député-maire UMP de Rueil-Malmaison (92) se voyait déjà dans le fauteuil. Problème : son meilleur ennemi, Patrick Devedjian, président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, est en train de lui piquer la place.
"Ce vote est totalement illégitime!"
Une réunion des élus UMP de Paris Métropole s’est tenue ce vendredi à Nanterre, présidée par Pierre Bédier, à la tête du département des Yvelines (78). Une primaire interne y a été organisée – "improvisée", disent ses détracteurs – afin de désigner le prochain président du syndicat mixte. Paris Métropole compte 88 UMP et 11 divers-droite, sur 208 membres. Selon Pierre Bédier, 50 élus étaient présents ou représentés à cette réunion ; 43 se sont exprimés, 36 voix se sont portées sur Patrick Devedjian, 3 voix sur Patrick Ollier.
Or, Ollier dénonce une "mascarade". Une dizaine d’élus auraient "claqué la porte" lors de la réunion litigieuse, dont Pierre-Christophe Baguet (maire de Boulogne, 92), Jacques J.P. Martin (Nogent-sur-Marne, 94), Jacques Gautier (Garches, 92) ou encore Xavier Lemoine (Montfermeil, 93). "Ce vote est totalement illégitime! Il n’y avait que 25 personnes présentes et 39 votants. Le quorum n’était pas réuni. En plus, Devedjian n’a jamais été mandaté pour organiser une primaire", s’étrangle l’entourage de Patrick Ollier, qui ne compte pas en rester là.
Bertrand Gréco - Le Journal du Dimanche