2 Octobre 2013
Les sénateurs tentent d'amender le texte du Grand Paris
Deuxième acte pour la métropole du
Grand Paris au Sénat. Après avoir été
rejeté le 3 juin par les sénateurs, puis
adopté en juillet dans une version
remaniée par les députés, le texte
revient ce soir au palais du
Luxembourg. Il prévoit la
constitution en 2016 d'un
établissement public de coopération
intercommunale (EPCI) regroupant
Paris et les trois départements de
petite couronne. Un projet toujours
combattu par de nombreux élus
toutefois obligés de changer de
tactique au Sénat.
Pourquoi les opposants
changent-ils de stratégie?
Plus question pour les sénateurs de
torpiller le texte en bloc comme ils
l'avaient fait en première lecture.
«Nous souhaitons qu'un texte, certes
différent de celui qui nous est
présenté, puisse sortir des débats »,
assure ainsi le sénateur (PC)
Christian Favier, également président
du conseil général du Val-de-Marne.
Il faut dire que, même s'ils sont
majoritaires, les sénateurs opposés au
texte n'ont plus le choix. Car s'ils ne
proposent pas de projet alternatif,
l'Assemblée tranchera en dernier
recours. «Le texte est perfectible
mais j'espère que notre travail ne
sera pas saccagé, prévient le député
(PS) des Hauts-de-Seine Alexis
Bachelay, grand artisan du texte.
Sinon on devra passer en force. »
Comment comptent-ils peser?
Les opposants du Sénat comptent
essayer de remodeler le texte le plus
possible. Pas moins de
180 amendements ont ainsi été
déposés concernant la partie « Grand
Paris» de la loi créant les
métropoles. «On refait la bataille,
sourit le sénateur (UMP) des
Hauts-de-Seine Roger Karoutchi,
dynamiteur en chef en première
lecture. Mais cette fois-ci, il y a des
avancées par rapport au texte qu'on
nous avait présenté. Nous, on dit
d'accord pour la métropole, mais on
ne veut pas qu'elle se substitue aux
intercommunalités.» Serait ainsi
proposé un simple établissement
public dénué du pouvoir de lever
l'impôt plutôt que l'EPCI
actuellement prévu. «On veut faire
en sorte que la métropole soit un
outil de coopération entre les
structures déjà existantes », confirme
Christian Favier. L'examen du texte
doit durer au moins jusqu'à vendredi.
Louis Moulin