Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA
28 Avril 2014
« Il faut penser le Grand Paris à différentes échelles»
Pour l'architecte et urbaniste Christian Devillers, membre du comité éditorial de
l'Observatoire de la Ville, instaurer de la proximité sera une condition de réussite de la
métropole. Il suggère de développer un nouvel échelon d'organisation, en phase avec le
quotidien des citoyens : le bassin de vie
Parler de proximité dans le Grand Paris, n'est-ce pas contradictoire?
Non puisque le Francilien est à la fois habitant d'un quartier, d'une commune, d'un territoire et
de la métropole. Il est donc essentiel de penser le Grand Paris à ces différentes échelles, de
leur permettre de coexister et de réfléchir à l'aménagement de l'espace en fonction de chacune
d'elles. Aujourd'hui, le niveau de la commune et celui, à l'autre extrême, de la métropole
existent bien, mais l'échelon intermédiaire fait défaut. Cela aurait pu être les départements
mais ils n'ont jamais su imposer leur identité.
La tendance actuelle est plutôt à la simplification de l'organisation territoriale. En
quoi un niveau supplémentaire est-il nécessaire?
Aujourd'hui, la mégapole représente une masse critique idéale aux yeux des économistes,
notamment en terme de compétition internationale. L'Île-de-France génère le tiers du PIB
français et forme un immense bassin de main-d'oeuvre. Mais elle est aussi synonyme de temps
de trajets longs, d'accès inégal aux équipements, aux commerces ou aux services. De plus, le
déséquilibre est patent entre Paris et la périphérie. Il existe bien quelques centres-villes
animés, mais la capitale demeure jusqu'ici la seule vraie centralité de la métropole.
Équipements culturels de prestige, établissements scolaires d'excellence, réseau dense de
transports etc. Paris concentre tout ce que la métropole peut offrir de meilleur, ce qui explique
d'ailleurs la hausse des prix de l'immobilier. Il y a un problème d'équité territoriale.
Quelle échelle intermédiaire permettrait de mieux répartir les forces
métropolitaines?
Cette échelle existe déjà dans les faits. Dans le cadre des recherches de l'Atelier International
du Grand Paris (AIGP), mon équipe s'est penchée sur les « bassins de vie ». Leur cartographie
est difficile à dessiner car ce sont des zones imbriquées qui, en réalité, ne se définissent pas
par leur périmètre mais par les flux qui les sillonnent. Nous avons en effet étudié les
déplacements domiciletravail des Franciliens et les trajets qu'ils effectuent pour leurs loisirs ou
leurs achats et nous avons identifié des territoires où une grande partie de la population vit,
travaille, sort et consomme. C'est par exemple le cas de l'ensemble
Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (350.000 habitants, 460.000 avec les communes
environnantes). Nous avons ainsi découpé l'Île-de-France en 40 bassins de vie, qui jouissent
d'un certain degré d'autonomie.
Ces bassins de vie doivent-ils absolument avoir une existence officielle?
Cette échelle doit être reconnue et dotée d'une gouvernance propre qui serait un moyen
puissant d'améliorer le territoire et d'instaurer un nouveau lieu de débat démocratique. Ainsi,
la communauté d'agglomération Plaine-Commune, en Seine-Saint-Denis, a fait du territoire de
Saint-Denis et de ses communes riveraines le deuxième pôle économique de l'agglomération
parisienne. Certes, la récente loi concernant la métropole a supprimé les intercommunalités
mais elles peuvent devenir des territoires dotés d'un statut juridique, de moyens et de
compétences propres. Ces territoires seront, par exemple, mieux à même d'organiser les
transports de proximité qui manquent aujourd'hui : il est partout plus rapide de se rendre à
Paris en transport en commun que dans la commune voisine. Cette échelle intermédiaire
pourrait aussi avoir des prérogatives en matière d'aménagement, de logement, d'équipements,
de développement économique, de lutte contre l'exclusion sociale et de développement des
services de centralité.