10 Octobre 2011
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L'université du plateau de Saclay, le Cancéropôle de Villejuif, le territoire de la création à Saint-Ouen, mais aussi des logements, des gares, deux nouvelles boucles de transport ferré… En quatre ans, une vingtaine de projets d'envergure sont nés dans le sillage de la consultation lancée par Nicolas Sarkozy sur le Grand Paris. «Dans l'histoire des villes, il y a des périodes où se cristallisent les préoccupations sur l'aménagement urbain. Haussmann a fait place aux besoins de transport, d'hygiène, de parcs ressentis dans Paris. Jean Claude Nicolas Forestier, à l'orée du XX e siècle, a fait entrer la question du développement de la ville dans sa proximité avec la nature. Le Grand Paris est la première consultation sur la ville prenant en compte les principes de développement durable définis dans le protocole de Kyoto», assure François de Mazières, président de la Cité de l'architecture et maire de Versailles.
Le «pari du Grand Paris» a permis aux architectes de faire part de projets qu'ils mûrissaient depuis des années. Et a donné l'impulsion de penser la ville noblement et organisé la rencontre entre les maires, qui jusqu'ici s'en remettaient aux promoteurs, et les stars de l'aménagement urbain. «Toutes les équipes répondant à la consultation ont présenté non pas des projets réduits à un bâtiment mais une approche globale et environnementale, raisonnée de concert par des architectes, des urbanistes et des paysagistes», souligne François de Mazières.
Pour les maires, cette approche globale est l'occasion de se repentir des entrées de ville massacrées parce qu'on y rejetait tous les bâtiments inavouables. Et d'intégrer, pour la sauvegarde du paysage, l'impossibilité de continuer à miser sur l'étalement urbain. Quatre ans plus tôt, rares sont ceux qui auraient accepté de considérer ces principes. Ils semblent désormais acquis. Cette prise de conscience des maires semble d'autant plus constructive que l'avenir du Grand Paris repose largement sur eux. Lancé sous les auspices de la «gouvernance», le Grand Paris s'en est vite émancipé: le ministère de la Ville, en charge du Grand Paris, n'a véritablement concentré ses efforts que sur les transports, et les ministères sur les grands projets de leur ressort. Les maires ont fait le reste, dépassant les luttes fratricides de l'État et de la région, ainsi que leurs propres clivages politiques, pour s'allier autour de projets d'envergure: ainsi au Bourget, avec l'aménagement de quartiers sur lesquels travaillent Roland Castro, Christian de Portzamparc et Jean-Marie Duthilleul, ou à la Cité Descartes, à l'Est de Paris. Ils sont aidés dans cet élan par les mesures d'intercommunalité (communautés de communes, d'agglomération…) dans lesquelles les villes sont tenues de s'inscrire d'ici à 2014: plus fort est ce lien choisi par les communes, plus fortes sont les aides octroyées par l'État aux projets. Quatre ans après avoir été lancé, le défi du Grand Paris semble parti pour mener à bien une véritable métamorphose de la ville.