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Pierre Mansat et les Alternatives

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> Dans Libération mon portrait signé Sibylle Vincendon: Pierre Mansat, le métropolitain

Dans Libération samedi 18 juillet un portrait, signé  Sibylle Vincendon, ...à vous de voir



Pierre Mansat

Le métropolitain

Date de parution: 18.07.2009

Communiste, cet adjoint de Bertrand Delanoë est la cheville ouvrière et rassembleuse du projet d'un Grand Paris.

 


Qui est derrière le Grand Paris? Non, ce n'est pas Nicolas Sarkozy. C'est un

obscur adjoint du maire de Paris qui travaille l'affaire depuis 2001.

Personne ne le connaît dans le grand public, ça n'a pas l'air de le soucier

beaucoup, mais on va réparer ça quand même.

Pierre Mansat, adjoint aux relations avec les collectivités territoriales d'Ile-de-France, communiste, est à l'origine de Paris Métropole, regroupement de 99 collectivités allant de la commune à la région. La structure vient d'élire son président, Jean-Yves Le Bouillonnec, maire socialiste de Cachan (Val-de-Marne).

A l'honneur aussi, quatre viceprésidents. Deux de droite, Jacques JPMartin, maire UMP de Nogentsur- Marne (Val-de-Marne) et Philippe Laurent, maire divers droite de Sceaux (Hauts-de-Seine). Mais, surtout, deux poids lourds de la gauche locale : Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, et Jean-Paul Huchon, président PS de la région. Là-dedans, pas de place semble-t-il pour l'abeille ouvrière Mansat, qui s'est pourtant farci les visites à tous les maires voisins de Paris au début du premier mandat. C'était une telle nouveauté qu'il voyait qu'ils se disaient «Mais qu'est-ce qu'il me veut ?», raconte-t-il. Bref, il est parti de zéro.

Pour la faire courte, Mansat a constitué en douceur un petit club d'élus locaux devenu au fil des années la Conférence métropolitaine, en 2005, transformée en Paris

Métropole en 2008 et publiée au Journal officiel le mois dernier. 80 % d'élus de gauche certes, mais aussi quelques pionniers de droite. Le conseil général des Hauts-de-Seine, présidé par Patrick Devedjian, chipote encore un peu pour adhérer mais même Neuilly-sur-Seine, exville de Nicolas Sarkozy, est membre de Paris Métropole.

Joli travail, dira-t-on, surtout sans se fâcher avec personne. Mais ça sert à quoi? A ne pas laisser le champ libre au président de la République quand il a présenté ses projets le 29 avril dernier. L'existence de Paris Métropole lui rappelait qu'on ne gouvernait plus l'Ile-de-France sans les élus, comme au bon temps de l'aménagement par De Gaulle et Delouvrier. A côté de ça, la structure n'a pour l'instant produit aucune proposition d'envergure. Elle a juste rassemblé. Ce «Grand Paris des petits pas», comme dit le chercheur Philippe Estèbe, géographe, «dans les milieux de la recherche, on disait ça vaut pas tripette, c'est pas des grands projets». Puis les spécialistes ont été déçus par la faiblesse des travaux de Christian Blanc, le nouveau secrétaire d'Etat à la Région capitale. «Au bout du compte, le seul truc qui reste, c'est l'embryon qu'a créé Mansat», dit Estèbe.

Mais qu'est-ce que ce communiste qui va de l'un à l'autre comme un vieux radical ? Un modèle atypique. Pierre Mansat est né à Senlis et a grandi à Montluçon, au nord du Puyde- Dôme, «le noyau familial», dit-il. Père inconnu, mère syndicaliste, «une espèce de libertaire». L'oncle est instituteur, maire et conseiller général du Puy-de-Dôme. PC mais «très ouvert, très rassembleur. Il lisait à la fois l'Huma et le Canard enchaîné». Un modèle politique. Egalement une figure structurante comme on en a dans les enfances chanceuses, et qui explique peut-être pourquoi Pierre Mansat n'a jamais cherché à connaître son père. Lui, marié, deux filles, présente un profil familial des plus courants. Côté famille du parti, en revanche, c'est plus rock'n'roll. Mansat adhère aux Jeunesses communistes en 1969. A Montluçon, tout l'arsenal de l'époque est présent : «La Ligue communiste, les Cercles rouges, les comités Vietnam», auxquels il participe. Le fond militant de ces années-là ne le quittera pas. «C'était très fort.» En interrogations, aussi. L'année précédente, sa mère l'a emmené à une réunion après l'entrée des chars soviétiques à Prague. «Je revois encore la salle : les tenants de l'intervention, la ligne médiane et des gens bouleversés, qui pleuraient. Pour moi, tout petit, sans grande culture politique, je trouvais ça épouvantable.» En 1981, un voyage en URSS enfonce le clou. «Je suis catastrophé. La confrontation est dure. Pour la santé, les transports, tout ce dont on croyait que ça fonctionnait, l'ineptie du système politique saute aux yeux.» Et, plus tard, la Pologne achève le tableau.

Alors, pourquoi rester au PC ? Parce qu'il n'y a «aucune force politique susceptible d'agir du côté de la transformation». Belle langue de bois, tout de suite suivie d'un hommage à ce mélange de «gens de tous les milieux».Il a adhéré au PC en 1973, à 19 ans. Puis il est monté à la capitale, ce qui en fait un authentique Parisien, comme les trois quarts des habitants de la ville. En bon élu de gauche, il habite dans le XIIe arrondissement, quartier raisonnablement populaire. Pierre Mansat dit que son métier, c'est «postier». C'est vrai. Il est entré au tri pour un été et il y est resté.

Mais il y a plus appris le syndicalisme que le courrier. Sa vie professionnelle démarre par une grève de quarante-trois jours et une adhésion à la CGT. «Très formateur», note-t-il. Puis le PC lui propose de devenir permanent. Il est dans le XXe arrondissement, «endroit très intéressant, avec un PC fort, des courants PSU, des cathos de gauche et, moi, j'aime beaucoup cette ambiance-là». Il est élu conseiller de Paris en 1995. Après la victoire de Bertrand Delanoë, en 2001, Mansat signale le sujet des relations Parisbanlieue au nouveau maire «Delanoë m'a proposé ça et ça tombait très bien», dit-il. Philippe Estèbe pense que, pour le maire, «ça ne constituait absolument pas une priorité». Mais l'échec de la candidature de Paris aux JO en 2005 «en a fait un peu un joker». Tout le monde s'empare alors du sujet, jusqu'au Président. Mansat, qui procède d'une manière inhabituelle, avance pas à pas sans jamais dessiner la solution simpliste d'une zone centrale identifiée avec un chef à sa tête. Quelle serait la frontière idéale du Grand Paris ? Il n'en proposera pas. «On invente des périmètres et ce n'est jamais les bons.» Depuis 2004, il plaide pour qu'on évite «des solutions anciennes». «Et c'est là, ajoute-t-il, que je sors des trucs qui font rigoler tout le monde, comme la gouvenance à géométrie variable.»

Un professeur Nimbus ? Estèbe le qualifie au contraire de «brillantissime». Evidemment, «en réunion, il est capable de se taire pendant des heures, on se demande ce qu'il fait là et puis hop !, au bout d'une heure ou deux, il vous sort une position cohérente et pas tranchée».

Mansat sait-il comment se terminera ce Grand Paris? Estèbe n'en est pas sûr : «II est quelque part entre l'analyste et l'acteur.» Le sénateur UMP Philippe Dallier, partisan d'une fusion des départements, estime que Mansat, comme lui, «veut une gouvenance métropolitaine» à terme, même s'il ne le dirait jamais ouvertement."

Au fond, un communiste pragmatique. Mais un militant comme aux jeunes années. En 2007, il est allé voir Mumia Abu-Jamal dans le couloir de la mort, a rencontré Angela Davis à cette occasion et vous envoie un SMS pour qu'on n'oublie pas ce détail-là. On vous le disait, un radical.

SIBYLLE VINCENDON

Photo Frédéric Stucin. MYOP

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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