10 Octobre 2011
Sarkozy ravive la flamme du Grand Paris qu'il veut voir aller "au bout"
10/10/2011 14:44:53 GMT+02:00
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ATTENTION - ajoute déclarations Sarkozy, réactions Huchon et Delanoë ///
PARIS, 10 oct 2011 (AFP) - Nicolas Sarkozy s'est réjoui lundi des progrès concrets, près de quatre ans après son lancement, réalisés par son projet fétiche du Grand Paris et assuré qu'il veillerait à ce qu'il aille "au bout", "sans retour en arrière possible".
"Quatre ans après le lancement de cette opération à laquelle il faut bien dire très peu de gens croyaient (...) finalement il n'y a pas eu de blocage : les chantiers démarrent, les lois sont votées, les budgets sont organisés", a déclaré M. Sarkozy lors d'un discours à la Cité de l'architecture.
"C'est un enjeu absolument considérable (...) J'y attache une très grande importance et je veillerai (...) à ce que les choses aillent au bout, sans retour en arrière possible, parce que trop d'espérances sont nées et parce que trop d'intelligences ont déjà donné le meilleur de ce qu'elles pouvaient", a-t-il poursuivi devant un parterre d'élus et d'architectes.
"Ce qui est en jeu ici, c'est la réponse à la crise : on ne répond pas à la crise en se rétractant", a estimé le chef de l'Etat.
"Pendant des décennies, à Paris et dans la région Ile-de-France, il ne s'est rien passé. Nous ne portons de jugement contre personne. Il s'est passé dans les communes, chaque maire a fait tout ce qu'il était possible. Mais (...) il ne s'est rien passé de structurant", a-t-il jugé.
"Je voudrais vous dire ma satisfaction de voir qu'à l'image de ce qu'ont fait l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Etats-Unis, maintenant quand dans le monde on parle d'architecture, d'urbanisme, de vision, on parle de la France et on parle du Grand Paris", s'est félicité M. Sarkozy.
Egrenant toutes les réalisations engagées ou programmées, le président a insisté sur le volet transport du projet, un métro automatique de 155 km devant desservir la banlieue pour une facture de 32 milliards d'euros. "Les décisions sont prises, les financements sont votés (...) c'est fait", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy s'est aussi réjoui du lancement de "plus de 650 projets" d'aménagement et a plaidé, à nouveau, pour une réforme du droit de l'urbanisme permettant "la levée des obstacles réglementaires à la construction et l'augmentation des droits à construire", avant de souligner l'importance du volet culturel du Grand Paris.
En réponse au chef de l'Etat, le président PS du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a insisté sur le rôle des collectivités locales dans le Grand Paris et la nécessité de le respecter.
"Le Grand Paris (...) n'appartient à personne en particulier", a-t-il dit, "on peut faire le Grand Paris mais pas contre les gens. Pas contre les collectivités locales". M. Huchon a ainsi suggéré que le Grand Paris prenne la forme d'une "conférence des élus d'Ile-de-France" et plaidé pour un renforcement des pouvoirs de la région en matière de logement.
Très critique, le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a dénoncé un "bilan présidentiel (qui) se résume finalement à peu de choses" et reproché à M. Sarkozy de vouloir "s'approprier une dynamique urbaine engagée de longue date par les élus", plaidant lui aussi pour un renforcement des pouvoirs des collectivités locales en matière de logement.