Bertrand Lemoine, directeur général de l'Atelier international du Grand Paris (AIGP) | 14/11/2011 | 09:09 | Profession
Bertrand Lemoine détaille les activités passées, en cours et à venir de l'Atelier international du Grand Paris (AIGP), dont il est le directeur général. Un point de vue extrait du dossier spécial Grand Paris publié ce mois-ci dans AMC, la revue mensuelle d'architecture éditée par le groupe Moniteur.
Depuis sa création en février 2010, quelles ont été les activités de l'Atelier international du Grand Paris ?
La création de l'Atelier international du Grand Paris (AIGP) avait pour objectif de donner une suite à la consultation des dix équipes d'architectes et de chercheurs menée en 2008-2009. Les dix équipes, qui forment aujourd'hui le Conseil scientifique de l'AIGP, se sont rassemblées une douzaine de fois. Elles ont reçu en 2010 une première mission d'approfondissement de leurs travaux autour du thème de la mobilité et de l'accessibilité. Même si le Grand Paris ne se résume pas à un réseau de transports, c'était alors le thème le plus urgent à traiter en raison du débat public sur le futur métro rapide qui s'est déroulé à l'automne 2010. Cette mission a abouti à la proposition d'un « Grand système métropolitain » qui mettait l'accent sur l'utilisation de toutes les infrastructures disponibles et l'importance des interconnexions entre les réseaux de transport – y compris le réseau autoroutier – pour constituer un maillage optimisant la mobilité dans toute la métropole. Cette proposition a initié, dans le cadre du débat public, le rapprochement des deux projets qui existaient jusque-là, celui du secrétariat d'État au Grand Paris et celui de la Région Ile-de-France (Arc express).
En dehors du thème de la mobilité, sur quoi travaillez-vous ?
Depuis juin 2011, les collectivités locales sont entrées – à parité avec l'État – dans la gouvernance de l'AIGP dont le président est désormais Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris. Cela va la conduire à renforcer son action pédagogique auprès des élus et sa vocation de lieu de débats. Nous allons, par exemple, à l'occasion de la révision du SDRIF d'Ile-de-France, réinterroger les méthodes de la planification en introduisant les notions de projets, de représentation et de récit métropolitain comme facteur d'identité. Nous avons aussi lancé avec les CAUE deux cycles de débats sur, précisément, l'intensité urbaine (la densité, le marché foncier, l'accès au logement, les formes urbaines...) et sur les espaces ouverts (terrains agricoles, biodiversité...). Nous avons aussi recensé les 650 projets en cours dans la métropole, et les 1 000 lieux qui ont une capacité de rayonnement culturel (cf. Ateliergrandparis.com). Enfin, nous allons lancer avant fin 2011 une nouvelle consultation internationale d'architectes et d'urbanistes sur les thématiques du Grand Paris et faire entrer probablement de nouvelles équipes au sein du conseil scientifique de l'AIGP.
Autres points de vue et dossier complet à retrouver dans « AMC », n°210, novembre 2011, pp. 75-87