10 Janvier 2008
Quelques dépèches et articles après les declarations de N.Sarkozy .
Grand Paris: Nicolas Sarkozy donne des assurances à Bertrand Delanoë AP | 09.01.2008 | 21:05
Nicolas Sarkozy a assuré mercredi Bertrand Delanoë que son projet de "Grand Paris" ne se ferait pas "contre Paris" ni "contre ses élus" lors de ses voeux aux parlementaires et aux conseillers de Paris. "M. le maire de Paris, rien ne se fera sans vous, rien ne se fera contre Paris et rien contre ses élus", a déclaré le chef de l'Etat en s'adressant à Bertrand Delanoë, assis au premier rang. Mardi, lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat a relancé son idée de "Grand Paris", destinée à favoriser la concertation entre les communes de l'agglomération parisienne sur les grands projets d'urbanisme. Paris est la seule agglomération française à ne disposer d'aucune structure intercommunale. Cette intervention dans la campagne des élections municipales a été accueillie avec scepticisme par le maire de Paris. Bertrand Delanoë a lancé depuis 2001 une conférence métropolitaine boycottée par la plupart des élus de droite. Corrigeant le tir, Nicolas Sarkozy souhaité mercredi que ce chantier, "le plus ambitieux depuis Haussmann", soit "le chantier de tous". Le chef de l'Etat a fait une autre fleur à M. Delanoë en renouvelant son soutien à la construction de tours à Paris. "Si on raisonnait avec les critères d'aujourd'hui, on n'aurait pas eu la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, la Défense", a-t-il lancé, citant en exemples des villes comme Londres, Shanghai, Hong Kong ou Berlin. A la sortie, le maire de Paris ne cachait pas sa satisfaction. "J'ai préféré ce que j'ai entendu aujourd'hui, ça prouve qu'on se comprend mieux", a dit Bertrand Delanoë. "Puisque j'ai été à l'initiative du travail en commun des collectivités de l'agglomération parisienne, je suis content de me sentir encouragé par le président de la République." "On est très heureux. Il a l'air de considérer que Bertrand Delanoë est déjà réélu maire de Paris", rigolait Patrick Bloche, directeur de campagne du maire sortant. Adversaire UMP du maire de Paris, Françoise de Panafieu a pour sa part quitté l'Elysée sans dire un mot. AP
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A deux mois des élections municipales, le chef de l'Etat s'est directement engagé, mardi 8 janvier, dans la bataille de Paris. S'attaquant au bilan de Bertrand Delanoë (PS), M. Sarkozy a indiqué lors de sa conférence de presse que la capitale devait "retrouver sa vitalité, son rayonnement, son attractivité", et qu'elle devait redevenir "pour le monde entier le symbole d'un art de vivre". Ce faisant, le président s'est attribué le mérite d'avoir "lancé la réflexion sur le Grand Paris", projet d'unification de la capitale avec sa proche banlieue, en nationalisant ce débat qui occupe depuis des années les élus franciliens. "Je ne laisserai pas ce projet s'enliser", ni "personne le bloquer", a-t-il prévenu, laissant entendre que l'Etat devait être moteur sur ce sujet. M. Delanoë a répliqué sur RTL, mercredi matin : "S'il veut être candidat à Paris, qu'il le soit." Paris "a rattrapé Londres en matière d'attractivité depuis 2001", a-t-il souligné. Contre-attaquant, M. Delanoë a rappelé que les Hauts-de-Seine - fief de M. Sarkozy - s'étaient "toujours soustraits à la politique de solidarité en matière de fiscalité et des politiques d'hébergement" à l'échelle de l'agglomération. Il a par ailleurs rappelé son engagement d'organiser, après les municipales, des assises de l'agglomération parisienne. Et s'est dit prêt à "une véritable concertation" à laquelle, a-t-il précisé, "l'Etat ne s'est jamais associé jusqu'ici". Mardi, le chef de l'Etat a affiché sa volonté d'aborder le sujet du Grand Paris sous "l'angle de l'urbanisme (et) de l'architecture". "Ma politique de civilisation s'exprimera par une ambition architecturale majeure en la matière", a-t-il déclaré. M. Sarkozy a lancé une consultation internationale auprès des architectes. En décembre, à sa demande, la ministre de la culture - et candidate UMP dans le 4e arrondissement de Paris -, Christine Albanel, a ouvert un appel à des projets de recherche et développement au terme duquel seront sélectionnées dix équipes pilotées par un architecte mandataire. Elles devront réunir urbanistes, paysagistes, ingénieurs, économistes, politologues, géographes, historiens, démographes, sociologues pour mener une réflexion théorique sur "la métropole du XXIe siècle de l'après-Kyoto". Elles devront dégager des propositions "concrètes" en matière de transports, de logement, d'urbanisme universitaire à l'échelle de l'agglomération parisienne. Leurs travaux seront financés à hauteur de 200 000 euros pour chaque équipe par le ministère de la culture. Parallèlement, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et Georges-Marc Benamou, conseiller culturel à l'Elysée, poursuivent des échanges informels depuis l'automne 2007 avec une dizaine d'architectes, parmi lesquels Jean Nouvel et Christian de Portzamparc. Tous saluent le "retour d'un volontarisme de l'Etat", selon l'expression employée par l'architecte François Leclercq. Béatrice Jérôme Article paru dans l'édition du 10.01.08.du Monde
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