Les propos du Chef de l’Etat, lors de sa conférence de presse, sur le « Grand Paris » et sa volonté de faire de l’agglomération parisienne un « laboratoire de la modernité humaine » m’inspirent les remarques suivantes : Je ne considère pas les Parisiens et les Franciliens comme les « cobayes » d’une politique ou d’un homme. Depuis 2001, nous avons mis un terme à plusieurs décennies d’ignorance et de mépris de la capitale à l’égard de ses voisins, et fait ainsi avancer, comme jamais auparavant le dialogue et le partenariat à l’échelle de l’agglomération. A ce titre, la mise en place de la Conférence métropolitaine en juillet 2006 a constitué une étape décisive vers la création d’un cadre institutionnel, partant des élus eux-mêmes, et destiné à répondre concrètement aux grands enjeux qui se posent à notre agglomération. Ainsi, Paris Métropole pourra faire vivre une véritable solidarité, y compris fiscale entre toutes les collectivités qui la composeront. De même, cette instance devra dans toutes ces communes, garantir le respect de la loi – aujourd’hui bafoué - sur le logement social ainsi que sur l’hébergement d’urgence : comment l’ancien président du Conseil général des Hauts de Seine et ex maire de Neuilly pourrait-il ne pas adhérer à de tels objectifs ?... De même, l’enjeu des déplacements, de l’innovation et du développement économique et de l’environnement appelle la mise en œuvre d’une nouvelle ambition pour l’agglomération parisienne. Nous regrettons d’ailleurs que le Grenelle de l’environnement (fut-il enlisé) ait exclu l’Ile de France des mesures annoncées. Je suis donc disponible pour une véritable concertation. Je constate toutefois que depuis les premières annonces du Chef de l’Etat sur le sujet, en juin dernier, aucune initiative, aucun contact n’a été engagé en direction des élus franciliens. Pour notre part, lors de la dernière réunion de la conférence métropolitaine, le 5 décembre 2007, nous avons posé le cadre d’une telle concertation qui se traduira par la réunion d’assises de l’agglomération parisienne, dès après les élections municipales et en présence des élus légitimés par le suffrage universel. Il n’y a donc pas d’enlisement à un processus de concertation authentique auquel l’Etat ne s’est pas associé jusqu’à ce jour. Enfin quand j’entends M. Sarkozy assurer que « Paris doit retrouver son rayonnement », je m’interroge sur ses périodes de référence et je lui rappelle que, depuis 2001, notre Capitale a renoué avec le mouvement comme l’illustre notamment le lancement de plus de 70 opérations d’aménagement urbain couvrant 10 % de son territoire.