Rédigé par Pierre MANSAT et publié depuis
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La métropole parisienne fait débat Paris . À l’occasion d’une journée d’étude organisée par le Centre d’histoire sociale du XXe siècle sur la gouvernance de la métropole parisienne, les différences d’opinions s’affirment. Les débats autour du « Grand Paris » se multiplient. Dernier en date, une journée d’étude sur les origines de la gouvernance métropolitaine avec pour thème « Les banlieues et Paris ou l’invention de nouvelles politiques publiques », qui s’est tenue lundi 3 décembre au Sénat à l’initiative du Centre d’histoire sociale du XXe siècle et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Le regard de l’histoire permet de voir qu’à chaque étape du développement de Paris et de son agglomération s’est posée la question, dans des conditions politiques chaque fois particulières, de son organisation administrative. Du département de la Seine avec Paris et sa banlieue à la mise en place en 1964 des trois départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne à la création ces dernières années des communautés d’agglomérations en première couronne ; cette organisation a évolué. Cependant, il est un constat que plus personne ne peut nier sérieusement. Si la métropole parisienne est l’une des trois ou quatre plus riches du monde, ce développement en lien avec les politiques nationales s’est construit sur la base d’un déséquilibre entre l’est et l’ouest et un accroissement des inégalités économiques et sociales. Pour répondre aux défis de l’avenir, faut-il un « Grand Paris » qui, comme l’explique assez brutalement Philippe Dallier sénateur (UMP) « regrouperait Paris et toutes les communes des trois départements limitrophes en une nouvelle collectivité territoriale élue avec des pouvoirs limités. Ce qui conduirait au maintien des communes mais à la suppression des départements concernés et des communautés d’agglomérations » ? Faut-il, comme le souhaite la Ville de Paris par la voix de Pierre Mansat, adjoint (PCF), une cohérence plus grande entre la capitale et les communes de la première couronne ? Faut-il une région métropole ou, comme le souligne Claude Pernès, président (ex-UDF) des maires d’île-de-France « que celle-ci, qui pour la première fois établit son propre schéma d’aménagement, favorise les solutions sur tout le territoire régional en matière de transport, de logement, de développement économique, de solidarité financière » ? Les lignes de débat ne sont pas simplement gauche-droite, elles traversent l’ensemble des forces politiques de gauche comme de droite. Comme le souligne Patrick Braouezec, président (PCF) de l’agglomération de Plaine-Commune, qui lui se prononce pour un développement de pôles économiques sur tout le territoire de l’île-de-France : « Si le statu quo est impossible, il faut que toute nouvelle organisation permettre de résorber les inégalités et aux populations modestes de vivre mieux. » L’enquête publique sur le SDRIF, qui se termine le 8 décembre, ne clôt pas le débat. Il est urgent que toutes ces questions deviennent l’objet d’un débat public. D’autant que Nicolas Sarkozy, qui ne cesse de prôner un « Grand Paris », ne cache pas son intention en octobre 2008 de faire, seul si besoin, les choix qu’il juge bon, pour la région parisienne. Pas sûr si les citoyens laissent faire, que cela aille dans le bon sens. Max Staat