1 Octobre 2009
Autoritarisme de l’Etat, mépris pour les communes et leurs habitants, dédain pour la démocratie, déni de concertation : telles sont les peu valorisantes louanges entendues au sujet du projet de loi du Grand Paris. Celui-là même qui veut créer une « société du Grand-Paris ».
Les élus de la région Ile-de-France devaient rendre leur avis sur ce projet de loi rédigé pendant l’été. Et puis, la veille de ce jour, les élus ont appris par voie de presse qu’une nouvelle version avait été transmise au Conseil d’Etat. Et qu’un élément d’importance avait déjà été adopté par le gouvernement : le STIF (le syndicat des transports de notre région, géré et financé jusqu’à présent par toutes les collectivités) serait dépossédé de ses biens, de ses ressources, de sa force d’investissement.
L’idée d’une société à la tête du Grand-Paris a été ressentie par nombre d’élus, et j’en suis, non seulement comme une aberration au regard des outils déjà existants mais aussi comme une menace.
Menace, parce qu’avant tout, l’idée de cette société est imposée et non concertée.
Menace, parce que cette société donne tout simplement les plein-pouvoirs à l’Etat (et aux actionnaires) et dépossède les communes de leurs compétences. Cela signifie que l’Etat pourra décider de n’implanter que des barres de logements à tel endroit, ou n’aménager que des entreprises valorisantes à tel autre. On imagine bien les risques d’abus que cela implique. L’Etat aurait ainsi le pouvoir d’empêcher que des projets déjà amorcés ne s’achèvent. Il pourrait confisquer un terrain pour en faire ce qu’il veut. Et en plus, il bénéficierait des retombées financières d’infrastructures au détriment de la ville qui les abrite !
Aberration parce que, d’une part, la création d’une société signifie création d’une organisation supplémentaire, ce qui alourdirait et compliquerait la coordination déjà en place entre STIF, AFTRP et autres EPA.
Aberration encore, car la centaine de maires concernés par l’élaboration du Grand-Paris, ne seraient représentés que par une seule voix…
Et que dire des onze millions d’habitants de la Région, qui espèrent en une amélioration des transports grâce à l’implantation d’un métro en rocade ? Son tracé ne se ferait plus à partir des débats entre les collectivités et l’Etat. L’Etat déciderait seul. Le tracé ne se dessinerait pas non plus à travers la participation des citoyens.
Vitry se situe dans l’agglomération Paris Métropole et adhère au syndicat mixte, avec 100 autres communes. L’objectif est de reconstruire de la ville sur la ville, de favoriser une mixité sociale et fonctionnelle, d’encourager le développement économique solidaire, de faire accéder chacun à la culture et à la formation, et de créer une place nouvelle de la nature en ville.
C’est dans le respect de la démocratie, c’est-à-dire dans l’intérêt des citoyens et à travers la prise en compte de leurs besoins, de leurs aspirations, que les nombreux maires de la région parisienne œuvrent ensemble pour construire et élaborer la ville de demain.
L’Etat doit participer et soutenir cette vision éclairée. L’Etat doit accorder sa confiance à « l’association des territoires et des citoyens » comme « condition de la réussite de la métropole durable ».