Juste une petite remarque: je n'ai pas prononcé la phrase qui m'est attribuée, ni en totalité, ni même en partie. Grand Paris : les élus s'entendent pour reprendre la main face à l'Etat LE MONDE | 26.06.08 | 13h52 ubtils jeux de position autour du projet de Grand Paris. Mercredi 25 juin, les 200 élus de gauche et de droite concernés par le projet, réunis à la Plaine-Saint-Denis, ont jeté les bases d'un "syndicat mixte" pour tenter de peser et de reprendre la main face au gouvernement. Les élus UMP eux-mêmes, au premier rang desquels le patron des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, n'ont pas souhaité rester à l'écart de cette initiative Ce rassemblement a du coup incité Christian Blanc, nommé en mars secrétaire d'Etat à la région capitale par Nicolas Sarkozy pour mettre en musique le projet présidentiel de Grand Paris, à sortir de sa discrétion médiatique. M. Blanc a approuvé la création de ce fameux "syndicat mixte". Ce, pour ne pas rester en dehors de cette opération. Et afficher une volonté de concertation, quitte à légèrement amender le scénario qu'avait conçu M. Sarkozy. "D'abord les projets, ensuite la gouvernance", avait pourtant insisté le président de République en recevant, samedi 21 juin, les élus UMP parisiens. "Je ne serai pas un technocrate enfermé dans sa tour de silence qui, le moment venu, sortira une vérité", a expliqué pour sa part le secrétaire d'Etat. "Je présenterai d'ici la fin 2008 les prémisses d'un projet pour la région parisienne et avant la fin 2009 un projet de gouvernance", a-t-il exposé. Mais "je m'appuierai sur le syndicat mixte", s'est-il engagé. Pour les élus de gauche proches du maire de Paris, Bertrand Delanoë, à l'initiative de la manoeuvre, le syndicat mixte "est la première étape vers la création d'une future nouvelle collectivité locale", comme le résume Pierre Mansat, adjoint PCF au maire de la capitale. COMMUNAUTÉ D'AGGLOMÉRATION
"Les élus veulent pouvoir orienter les décisions que l'Etat pourrait prendre, notamment en matière de redistribution des richesses entre les communes", a ajouté Philippe Laurent, maire (app. UMP) de Sceaux (Hauts-de-Seine), favorable à terme à la création d'une communauté d'agglomération à l'échelle de la petite couronne.
"Ce syndicat mixte doit d'abord nous inciter au partage", a insisté Bertrand Delanoë. Le maire de la capitale s'est dit de nouveau prêt, mercredi, à "mutualiser" les recettes de taxes professionnelle de Paris avec les collectivités d'Ile-de-France. Nous devons "être imaginatifs" pour mettre en commun d'autres ressources, a-t-il insisté. "Dès le 1er janvier 2009, il suffirait d'un amendement dans la prochaine loi de finance" pour mutualiser ces taxes sur les transactions immobilières, a fait valoir Claude Bartolone, président socialiste du département de Seine-Saint-Denis. La manne fiscale des droits de mutation profite aujourd'hui surtout à Paris et aux Hauts-de-Seine. Son éventuelle redistribution est surveillée de près par les élus UMP. "Je suis d'accord pour partager mais l'égalité entre les territoires se fera aussi par la création de richesses", a ainsi prévenu M. Devedjian. "Le développement économique" avant tout, a appuyé M. Blanc.
Ce dernier a surpris l'auditoire en évoquant les priorités en matière d'infrastructures. "Il ne faudra pas se tromper dans les investissements", a-t-il insisté. Sans mettre en cause l'idée d'un métro en rocade autour de Paris, il a déclaré : "Dans quinze ans, toutes les voitures seront électriques. Si on ne construit plus du tout de routes, nos concitoyens ne comprendront pas."
Béatrice JérômeArticle paru dans l'édition du 27.06.08