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Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

L'événement de la rentrée littéraire: un ouvrage sur Paris> "En finir avec le petit Paris"

parution début octobre

parution début octobre

Enfin un livre politique sur Paris, le Grand Paris‼️#rentrelitteraire #Paris #Paris #grandparis #parismaville #banlieue #banlieues #GPE #MGP # métropole #metropolisation #globalisation #mondialisation #mobilités #parismonopoly #architecture #urbanisme #politique #Delanoë #Hidalgo #pollution #climat #changementclimatique #changementglobal #espace public #tourisme #surtourisme #parcs #jardins #bois #jop2024 #PLU
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Pour en finir avec le petit #Paris

Avant-propos

Cinquante ans après le retour de Paris au rang de collectivité de plein

exercice dotée d’un maire élu, trente ans après le numéro de la revue Le

Débat sur l’avenir de Paris, vingt ans après la parution de Paris, capitale de

la modernité sous le Second Empire de David Harvey, près de quinze ans après la

consultation internationale sur le Grand Paris post Kyoto, et près de dix ans après la

création officielle de la Métropole du Grand Paris, un certain scepticisme, voire de

l’indifférence, caractérise aujourd’hui les débats liés à la gouvernance et au futur

de cette ville et du territoire métropolitain mal identifié dont elle reste le centre

incontesté.

Pourtant, si Paris a bénéficié d’un savoir-faire urbain spécifique longtemps

érigé en modèle universellement reconnu, la promesse énoncée il y a environ un

quart de siècle de la fabrique d’une ville en rupture avec la verticalité des politiques

urbaines passées, plus douce, écologique, populaire, participative et inclusive, est

à l’évidence largement insatisfaite. Cet écart justifie la mise en question du bilan

rétrospectif que les contributions regroupées dans cet ouvrage entendent stimuler,

puisque face aux politiques engagées ces dernières années, un mécontentement

croissant s’exprime et un reflux démographique inquiétant s’installe.

Certes, cette défiance n’est pas propre à Paris et à sa région urbaine. Mais

compte tenu de la place particulière de la capitale en France et dans le monde, de

l’attraction qu’elle continue d’exercer, des débats qu’elle ne cesse de susciter, nous

avons voulu comprendre et explorer le sens et les raisons de cette frustration en

lien avec les mutations contemporaines.

Paris, unique par son histoire, son architecture, son espace public, son métro,

son savoir-vivre et le système de développement radioconcentrique dont elle est

le noyau, reste un objet de référence qui appartient à tous. Mais peut-on toujours

décrire et répéter cette évidence sans actualisation des questionnements et des

priorités ? Pour comprendre les racines de la crise du modèle parisien et tracer des

perspectives ouvertes pour Paris et le Grand Paris, cet ouvrage propose des analyses

croisées issues de disciplines différentes (architecture, géographie, ingénierie,

mobilités, paysage, urbanisme, sociologie…).

Les auteurs — dits collectif Fluctuat — sont universitaires, chercheurs, anciens

élus, responsables d’administration, historiens, consultants, maîtres d’œuvre. Ils

ont été ou sont personnellement impliqués dans la vie de la capitale. Tous sont

passionnés et interpellés par les évolutions récentes de la ville, notamment la dé-

gradation progressive de l’espace public parisien dont les pratiques sont devenues

indéchiffrables.

Même si la distance qui s’est installée dans le champ démocratique entre

prescripteurs et citoyens n’est pas propre à Paris et à sa région urbaine, toutes les

polémiques qui ont largement animé l’opinion publique, des ouvrages critiques, la

presse et les réseaux sociaux nous ont amenés à réfléchir aux causes de ces dérives

dans une ville qui a toujours prôné une forme de leadership dans l’excellence.

Par ailleurs, au-delà de l’actualité fluctuante du Grand Paris, comment espérer

amorcer un nouveau cycle, à quelle échelle et avec quels acteurs, compte tenu

des contraintes sociales, financières et politiques qui s’imposent aux métropoles

confrontées à l’urgence environnementale ?

Guidés par la volonté de participer à une démarche constructive sans arrière-

pensées politiciennes, nous avons voulu éviter les pièges d’une critique trop

souvent centrée sur le triptyque sécurité-propreté-autorité et approfondir les effets

contradictoires de la mondialisation auxquels Paris ne saurait échapper. Nous avons

tenté de mesurer comment les dynamiques économiques et sociales, marquées

par le sceau du libéralisme globalisé, ont influencé les choix de politique urbaine,

et comment les outils et les périmètres d’intervention des acteurs publics se

sont révélés inopérants et inadaptés à l’heure de la métropolisation et de la crise

climatique. Notre réflexion ne prétend pas à l’exhaustivité mais s’inscrit dans un

moment où l’aménagement territorial du Grand Paris est en pleine redéfinition :

mise en débat du Plan local d’urbanisme bioclimatique (PLUb) de Paris et des

Plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUi) des autres communes, approba-

tion du Schéma de cohérence territoriale métropolitain (SCoT), projet du Schéma

directeur environnemental de la région Île-de-France (ou SDRIF-E), impact des Jeux

olympiques de l’été 2024, difficile mise en application du dispositif Zéro Artificiali-

sation nette (ZAN).

Des analyses thématiques pour évaluer, comprendre et ouvrir le débat sur l’avenir

Ce livre ne s’inscrit pas seulement dans la lignée désormais bien fournie d’ou-

vrages déplorant les transformations récentes de la ville, notamment par les regards

portant essentiellement sur des questions d’esthétique que l’on retrouvera aussi

dans plusieurs contributions. Il ne s’agit pas d’un récit linéaire ou d’un manuel, mais

d’une somme de choix éditoriaux singuliers visant à apporter de brefs éclairages

thématiques sur les ambiguïtés des résultats obtenus après trois mandatures de

gauche à l’épreuve du pouvoir, et de la panne du débat métropolitain. Constatant

que la gauche parisienne aura été, qu’on le veuille ou non, un acteur contrarié du
processus d’embourgeoisement — quand bien même elle s’est efforcée de déve-
lopper l’habitat social et des politiques sociales généreuses en mobilisant de fortes
ressources —, notre contribution ne peut esquiver la perspective des prochaines
élections municipales de 2026 et la réforme annoncée du système électoral. Sans
prétendre faire programme, elle veut dépasser le cap de la simple critique d’une
situation devenue dysfonctionnelle et favoriser les conditions d’un débat sur l’état
de l’édifice et les inflexions souhaitables.
Les différents articles tentent d’éclairer l’actualité des vingt-cinq dernières an-
nées en abordant, sans prétendre à l’exhaustivité, les thématiques qui structurent
les polémiques, les choix politiques et les réactions de l’opinion publique : densité et
forme urbaine, construction de logements, dynamiques de gentrification, évolution
des mobilités et des enjeux circulatoires, usage et traitement des espaces publics et
des espaces verts, adaptation à la crise climatique, financiarisation et privatisation
de l’aménagement, impasse budgétaire, relations entre Paris, la métropole et le
Grand Paris, rôle de l’Etat…
Les contributeurs s’expriment ici en toute liberté d’écriture, avec pour seule
visée d’alimenter le débat à l’intention d’un public dépassant le cercle des spécia-
listes. Chacun a porté dans son domaine de prédilection et de compétence une
analyse historique de l’adaptation de la ville à la pression des investisseurs interna-
tionaux dans un espace contraint.
Paris, un territoire en question(s)
Remontant bien au-delà des mutations intervenues depuis 2001, l’article
introductif à cette première partie, signé de Bernard Landau, retrace le temps long
des politiques urbaines parisiennes et rappelle les adaptations graduelles de la
chaîne de décisions à l’horizontalité d’une démocratie plus participative.
Les diverses contributions qui suivent interrogent, sans résignation ni
cynisme, nombre d’aspects problématiques, contradictoires et discutables des
transformations récentes de Paris :
— Simon Ronai déplie les justifications, échecs et paradoxes d’une politique de
densification par le logement imposée à une ville-centre déjà saturée (« Faut-il
mettre Paris sous cloche ? »),
— Antonine Ribardière met en perspective les données et la géographie
des relations emploi-habitat à l’échelle de l’agglomération pour souligner la
diversité des situations et la singularité de Paris (« Paris, lieu de travail, lieu de
résidence ? »).
La gestion et l’usage de l’espace public parisien, dans ses diverses acceptions,
constitue un thème transversal aux trois contributions suivantes :
— Chiara Santini revient sur la constitution dans le temps des jardins et
espaces verts, pour réclamer une meilleure prise en compte du legs matériel et
logistique de cette histoire face à la nouvelle donne imposée par le changement
climatique (« Quel passé pour les jardins de demain ? »),
— Gwenaël Querrien plaide pour le respect de la valeur patrimoniale et
paysagère de la très minérale place de la Concorde, exceptionnel éloge du vide
écrit dans le temps long, et conteste le destin « végétalisé » et ludique qui lui est
promis. Elle insiste sur l’importance de la proximité immédiate de la Seine et de

jardins dans l’évaluation du climat urbain (« La Concorde : de la place royale au

Concorde Park »),

Mathieu Flonneau revient sur l’enjeu très polémique du partage de la voirie

par les différentes « mobilités » ; il dénonce le déni de réalité et suggère de

jeter un regard plus réaliste et constructif sur cet aspect de la modernisation

de Paris (« Les mobilités parisiennes sont-elles un sous-produit soluble dans

l’idéologie ? » ).

Cette première partie de l’ouvrage se clôt sur trois contributions qui constatent

la privatisation croissante des biens municipaux et des acteurs de l’aménagement

urbain :

Françoise Fromonot analyse ses effets délétères, notamment sous l’angle

de la captation du patrimoine urbain par les baronnies du luxe (« Paris

Monopoly ? »),

Martine Drozdz, pour Londres (« Dubaï-sur-Tamise (…) » ?) et Raphaël Lan-

guillon-Aussel pour Tokyo (« Ville globale mature à la renaissance privati -

sée ? ») comparent les évolutions de ces deux modèles de développement à

l’heure de la mondialisation.

Qu’il s’agisse de logement, de travail, d’écologie, de mobilités, de statut du foncier

ou de l’espace public, tous les auteurs de cette première partie diagnostiquent, tous

à leur manière et dans leur domaine, que la capitale peut moins que jamais fonc-

tionner et mener une politique urbaine cohérente en ignorant son insertion dans la

métropole.

Élargir la focale

La seconde partie de l’ouvrage ouvre les perspectives en revenant sur l’histoire

contemporaine de l’émergence entravée du Grand Paris. Elle aborde dans la durée

les problématiques d’échelle, de gouvernance, de métropolisation ou de proximité,

d’environnement, de génie urbain et de fabrique de la ville.

Bernard Landau et Gwenaël Querrien, revenant sur l’histoire de l’émergence

entravée du Grand Paris depuis l’annexion de 1859, rappellent combien ce sujet

a toujours été in fine une question géopolitique nationale (« La longue marche

du Grand Paris »),

Pierre Mansat raconte comment la construction d’une institution

véritablement métropolitaine est nécessaire et entravée dans « La malédiction

du Grand Paris »,

Emmanuel Bellanger décrit l’émergence du patriotisme communal des

communes tout autour de Paris, et leurs coopérations au sein du département

de la Seine et des grands syndicats (« L’histoire méconnue de la banlieue

municipale au-delà du Petit Paris »),

Dominique Bourg questionne l’explosion des métropoles et mégalopoles et

appelle à rompre avec les modèles hérités du siècle dernier et à ne plus concevoir

l’avenir des villes « hors sol et hors latitudes » (« La métropole insoutenable »),

Elsa Martayan revient sur « Les métropoles et la pollution de l’air »,

Mathieu Flonneau interroge à l’horizon des Jeux olympiques la place de tout

l’écosystème ferré et routier de transport individuel et de transports publics

(« “Hardcore” et redouté : l’horizon ouvert ou confiné des Jeux olympiques ? »),

Marco Cremaschi, conteste le concept de la « ville du quart d’heure », et nous

rappelle que l’opposition entre intégration métropolitaine et proximité ne peut

se résoudre que dans le cadre d’un projet politique à cette échelle (« Grandeur

et misère de la proximité urbaine parisienne »).

Questions pour un vrai débat sur Paris,

métropole du XXI e siècle ?

Partant de nos approches complémentaires, des évolutions de l’opinion

publique et de l’action des différents décideurs, il s’agit de mesurer ce qui a déjà

changé où qui pourrait encore changer en privilégiant deux approches :

Bernard Landau décrit l’ampleur de la rupture opérée dans le nouveau règlement

d’urbanisme parisien mis récemment à l’enquête publique : « Le PLU bioclimatique

pour engager la transition ? »,

Daniel Behar, constatant les tendances lourdes de l’évolution contradictoire des

dynamiques de développement de Paris et de sa périphérie urbaine, interroge le

risque d’une dissociation durable : « Le Grand Paris sans Paris ? ».

Notre démarche, pragmatique, vise à reformuler les questionnements pour

contribuer à trouver des solutions adaptées dans ce moment de grands boulever-

sements.

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