8 Juin 2011
Pierre Mansat sort de l'ombre
Date de parution: 08.06.2011
photo Mairie de Paris Henri Carat
Il n'est pas du genre à chercher les
honneurs, il préfère l'efficacité,
même si elle impose la discrétion.
Mais l'élection hier de Pierre Mansat,
57 ans, adjoint (DVG) au maire de
Paris, à la présidence de l'Atelier
international du Grand Paris le place
enfin sous les projecteurs et vient
couronner un parcours exemplaire.
Adjoint de Bertrand Delanoë
depuis 2001 après avoir fait ses
classes dans le militantisme au sein
du ,Parti communiste du
XXe arrondissement, Pierre Mansat
est la cheville ouvrière du Grand
Paris. Avant Nicolas Sarkozy, avant
Christian Blanc, il avait créé un petit
club de réflexion, Paris métropole
ouverte, qui posait dès 1999 les
enjeux du développement de cette
capitale engoncée dans son
périphérique.
Il a convaincu Bertrand Delanoë
d'ouvrir Paris à la banlieue
C'est lui qui a convaincu Bertrand
Delanoë de s'ouvrir à la banlieue en
abandonnant le « splendide
isolement» de la capitale pour tendre
la main aux villes voisines
traumatisées par l'attitude
impérialiste de Paris.
Dix ans plus tard, sa «conférence
métropolitaine », petite assemblée
d'élus locaux de toutes tendances
d'accord pour échanger sur des
problématiques communes, est
devenue Paris Métropole, un « ovni»
politique de près de 200 collectivités
où les querelles politiciennes sont
mises de côté pour répondre aux
problèmes du quotidien. Homme de
l'ombre, inconnu du grand public
alors qu'il est certainement l'élu le
plus connu d'Ile-de-France, Pierre
Mansat réalise son rêve: piloter
l'Atelier international du Grand
Paris (AIGP), ce lieu où les grands
architectes conviés à imaginer la
métropole de l'avenir vont tenter de
. mettre un peu de rêve en Ile-de-
France. Parmi ces «pointures» de
l'architecture, Pierre Mansat est
unanimement apprécié: «Que dire,
il n'y a que des compliments à lui
faire! explique François Leclercq, un
des architectes du Grand Paris. C'est
un politique très à l'écoute. » Chez
les élus aussi, c'est le même concert
de louanges: «les communistes,
c'est du sérieux, ça rigole pas, mais
j'ai appris à l'apprécier, on est amis,
explique Philippe Laurent, maire
centriste de Sceaux. C'est bien pour
lui d'être ainsi reconnu. »
Détestant parler de lui, Pierre Mansat
se dit «honoré, mais plutôt intimidé
par la tâche qui s'annonce. Les
travaux dé ces architectes ont quand
même eu un retentissement
international! ». A l'AIGP, ses
qualités de dialogue et d'écoute ne
seront pas de trop: il faudra faire
travailler un collectif avec des
personnalités fortes, décrocher des
financements ... Pierre Mansat a
réussi à faire asseoir à la même table
Neuilly et la banlieue rouge, il devra
maintenant briser les frontières pour
aménager la métropole de l'avenir.
Sébastien Ramnoux