8 Juin 2011
J’ai été élu hier président de l’Atelier international du Grand Paris. Je tiens d’abord à remercier l’ensemble des membres du Conseil d’administration pour la confiance qui m’est manifestée à travers ce vote unanime. Je pense en particulier à Emmanuel Raoul, dont la présidence a accompagné la naissance de l’AIGP. Cette unanimité me confère une forte responsabilité…
Je veux croire que cette nouvelle étape est l’occasion de retrouver l’esprit et l’enthousiasme de la consultation du « Grand Pari de l’agglomération parisienne », autour de deux principes. D’abord, penser que la question du Grand Paris doit être l’occasion de dépasser l’égoïsme institutionnel. Ensuite, poursuivre une démarche novatrice, fondée sur la créativité, la générosité et l’intelligence collective.
Ce sont les 10 équipes pluridisciplinaires elles-mêmes qui avaient souhaité prolonger la démarche, en demandant la création d’un atelier qui puisse « intervenir de façon pertinente et efficace dans le système complexe des décisions et des influences qui font la ville ». Depuis 2009, il y a eu des difficultés, finalement dépassées. Elles auraient pu émousser notre désir de poursuivre cette aventure. Ce ne fut pas le cas. Cette volonté était partagée par les collectivités : en entrant dans l’atelier, la Région, Paris, Paris Métropole et l’AMIF ont institué un lieu pérenne d’échange et de partage.
L’avenir, maintenant. Si nous n’avons pas fini de puiser dans le réservoir de réflexions et de pistes ouvertes par la consultation, l’Atelier ne peut se limiter à vivre sur son passé. Il doit trouver sa place, parmi tous les acteurs de la métropole, comme dans la maturation de la réflexion. Pour y parvenir, tout reste à inventer ensemble. Le programme et l’appel d’offres devront fixer un cap. Et plusieurs défis devront être relevés.
D’abord, l’Atelier doit se construire en structure durable tout en jouant un rôle de catalyseur. Le Grand Paris ne se fera pas à l’Atelier, mais directement sur les territoires et par des acteurs légitimes. En-dehors des avis que l’Atelier doit formuler selon les termes de la loi, il n’a pas vraiment d’attributions en propre. Pour éviter de devenir une coquille vide, une structure bureaucratique dénuée d’influence, il lui faudra inventer de nouvelles manières de faire la métropole, en croisant tous les acteurs chargés de l’aménagement, pour faire émerger une conscience commune de l’appartenance à la métropole. L’association aux travaux de mise en révision du SDRIF sera un premier test de ce rôle à inventer.
Ensuite, l’Atelier doit mêler réflexion et action. Les équipes réunies au sein de l’Atelier n’ont pas vocation à produire éternellement des études, hors de toute exigence d’opérationnalité. Le nouveau format de l’AiGP peut à ce titre constituer un atout : les collectivités ont vocation à encourager dans leurs actions la déclinaison opérationnelle des réflexions.
Enfin, l’Atelier doit faire vivre ses acquis tout en s’appropriant de nouveaux sujets. Le contexte nouveau (débat sur la gouvernance, veille des élections, mise en place du grand Paris express, lancement des CDT) fait naître de nouvelles interrogations. La naissance de l’AiGP miroite avec le débat que Paris Métropole engage sur la transformation de la gouvernance de la Métropole. Les questions sociales et politiques ne sauraient être étrangères aux préoccupations de l’atelier. La pluridisciplinarité qui a fait une part de sa richesse sera un atout.
L’Atelier ne pourra trouver sa place et jouer son rôle que s’il porte une envie identifiée. L’année que nous avons devant nous sera décisive, elle manifestera notre capacité à ouvrir une nouvelle ère pour l’AiGP. Il n’est plus temps de tergiverser. Je souhaite, en lien avec les 10 équipes, pouvoir proposer des orientations fortes d’ici l’été.
> un " portait" sur le site de mégalopolislink
> le billet de Sibylle Vincendon sur son blog