19 Avril 2013
Pierre Mansat – 19 avril 2013
Paris : pour des listes d’union dès le premier tour des élections municipales
Je milite, depuis près de 15 ans, pour que Paris s’ouvre à la banlieue. Pour que Paris prenne toute la mesure du défi que représente sa place, dans tous les sens du terme, au cœur d’une métropole de plus de 10 millions d’habitants.
Parisien d'adoption comme beaucoup, mon entrée puis mon parcours en politique m'ont porté à m'intéresser aux boulevards des maréchaux, tout d’abord, ces territoires des confins parisiens, puis à la banlieue, la Rouge et les autres, mais aussi et surtout aux habitants qui y vivent. Aujourd’hui c'est la construction politique du Grand Paris qui m'anime pour eux et pour nous.
Avec le recul, je crois même que nous avons entrepris bien plus qu’un mouvement d'ouverture, plus qu'une simple transformation de Paris. C’est l’avenir de Paris qui se joue dans sa relation avec la banlieue. C'est l'identité de Paris qui est interrogée ainsi que le sens du combat politique que les forces de gauche conduisent ensemble depuis 2001.
Les élections de 2001 ont vu l’éveil de la question métropolitaine, la mise en mouvement des territoires autour de quelques élus pionniers, au premier rang desquels Bertrand Delanoë. Les municipales de 2008 ont porté l’ambition de construire une scène politique partagée, Paris Métropole, capable de construire un projet, et d’ouvrir le chantier de la gouvernance.
Nous sommes maintenant à un tournant historique. En 2014, les Parisiens n’éliront pas seulement leur Conseil municipal ; ils désigneront leurs représentants au sein du Conseil métropolitain, l’assemblée qui donnera une forme politique au Grand Paris. Pour que la gauche parisienne soit au rendez-vous de la métropole, je fais le choix de soutenir des listes d’Union de la gauche dès le premier tour.
Depuis treize ans au sein de la majorité municipale, je connais la gauche parisienne, j'ai pu éprouver la solidité de nos convictions, nos différences, ce qui nous distingue mais aussi ce qui nous rapproche, à l’image des Parisiens. Notre action collective n’a pas émoussé nos singularités. Nos plus beaux projets, nos plus belles réalisations, nous les avons enrichis ensemble. En tant qu’élus communistes nous avons pesé sur les choix et les orientations. Nous n’avons jamais été caporalisés. Nous pouvons revendiquer notre part de ces résultats. Personne ne peut contester qu’à Paris c’est une volonté politique de gauche qui a permis la réalisation des objectifs que nous avions collectivement définis en 2001 et 2008.
Je partage aujourd'hui le combat d'Anne Hidalgo pour Paris. A l’heure où la volonté de revanche de la droite est immense, où la bataille qui va se nouer se jouera bien entre les progressistes et les conservateurs, je suis intimement convaincu que nous, les communistes, les élus de gauche, devons nous présenter unis avec un projet partagé et cohérent devant les ParisienNEs. Anne Hidalgo, en lançant sa campagne, a trouvé les mots justes pour ouvrir cette nouvelle étape. Elle refuse les vieilles fictions, les identités de clochers, les féodalismes locaux, les solutions « coup de baguette magique ». Elle est décidée à poursuivre le renouvellement en profondeur de Paris, sans figer la capitale dans la nostalgie de la Ville d’avant ; elle est à même aujourd’hui de conduire cette union des forces progressistes et de tenir les promesses dont est porteur le projet métropolitain.
Quel projet ? Pour une métropole solidaire, juste, démocratique, innovante et responsable.
Le projet de métropole que nous dévons défendre est celui que nous menons ensemble, équipe municipale de Paris et nombre d’élus de Paris Métropole depuis 2001. Celui qui puise sa source dans la volonté de dire le destin commun des territoires. Dans le désir de renouer les liens qui unissent les territoires de plus en plus imbriqués pour une plus grande solidarité. Dans la volonté de rompre l’absurde isolement local des élus, en complet décalage avec la population. Car il ne faut pas confondre la proximité essentielle dont l'élu local doit faire preuve et la responsabilité qui lui incombe d'être aussi porteur de projets et d'espoirs pour demain.
Le projet métropolitain est aussi né de l’ambition de traiter les problèmes à l’échelle où ils se posent. De la volonté de reprendre le contrôle sur notre histoire politique, sans laisser les seuls acteurs privés être détenteurs d’une vision cohérente. De résoudre la profonde inadaptation de l’organisation politique actuelle aux enjeux du monde et de la métropole.
La prochaine étape est de mettre au cœur de la politique métropolitaine la justice sociale. Trop souvent le Grand Paris n’a été porté qu’au nom d’un projet de compétitivité mondiale, pour « tenir son rang » ; il a servi de prétexte pour ne pas voir la réalité d’une métropole à plusieurs vitesses. Les principes de solidarités, de coopération, d'innovation sociale et de mutation écologique doivent nous amener à penser un autre modèle métropolitain.
Depuis vingt ans, la question sociale en région parisienne a considérablement évolué. Certes, son visage le plus visible demeure celui de la concentration de l’exclusion dans les quartiers d’habitat social. Mais il consiste aussi de plus en plus en un exode choisi des ménages aux revenus moyens vers les autres régions françaises.
Notre Grand Paris pour les ParisienNEs contribuera à desserrer les prix de l'immobilier et des loyers en offrant des institutions opérationnelles pour répondre aux besoins de logements. Notre Grand Paris favorisera les parcours résidentiels choisis, l'innovation dans l'aménagement urbain, les mobilités durables, alternatives presque personnalisées, mais aussi et surtout la sociabilité, le partage et la solidarité.
Le projet métropolitain pour Paris ne vise pas simplement à desserrer l’étau qui bloquerait notre développement, mais à ouvrir les portes et les fenêtres. Il ne procède pas d’une vision réductrice, d’un Paris en plus grand, d’une infantilisation des élus. Il est né de la certitude que Paris a une responsabilité particulière dans ce projet. De la conviction que la construction politique du Grand Paris appelle un renouvellement des pratiques politiques.
Je souhaite dans les mois qui viennent contribuer à la réussite de cette construction collective.
Pierre Mansat
Adjoint au maire de Paris chargé de Paris Métropole
& des relations avec les collectivités territoriales d'Ile de France