6 Novembre 2010
Après avoir créé un club avec l'ancien ministre Karoutchi, le député socialiste fait des propositions sur la gouvernance de la métropole. Je dirai dans un prochain billet ce que j'en pense. Il à noter que JM Le Guen n'évoque même pas l'existence de Paris Métropole qui lundi rassemblera 170 collectivités de cette même métropole.
En attendant voici le texte de l'interview publié par Les Echos
Pierre Mansat
Le chef de l'Etat, qui au départ avait affiché de grandes ambitions, ne les a pas concrétisées, exception faite de la société du Grand Paris qui traite uniquement des transports de façon très discutable. Il n'a ouvert aucune perspective sur la gouvernance. C'est pourtant une urgence nationale qui appelle une réponse volontariste. Cela suppose qu'on en débatte en 2012 et aux élections territoriales de 2014 pour que le projet soit abouti en 2020.
Sur la question de la gouvernance, il serait bon d'agir en deux temps. Il faut d'abord se placer dans une perspective confédérale en constituant une sorte de Sénat des collectivités locales franciliennes qui permette d'incarner un début de légitimité métropolitaine. Celle-ci devra ensuite être affirmée par l'élection au suffrage universel des élus métropolitains à partir de 2020. La deuxième urgence, indissociable, concerne la péréquation financière car il faut aller vers une solidarité plus forte au niveau de l'agglomération parisienne. Nous ne pouvons pas continuer à rester indifférents à la situation des banlieues.
D'abord le logement. Chacun sait que le morcellement administratif et politique actuel empêche de répondre à une crise du logement sans précédent, qui impacte toutes les autres facettes de la vie de notre métropole. Ensuite, il faut sans doute mutualiser davantage pour un dévelopement économique durable. Enfin, ce nouveau cadre pourrait nous permettre de développer une police métropolitaine.
L'administration parisienne doit être métropolisée. On pourrait créer des agences métropolitaines qui rassemblent des fonctionnaires de Paris et d'autres collectivités pour gérer ensemble des politiques publiques et mettre en commun des compétences. Dans un contexte de crise des finances publiques, Paris, comme d'autres collectivités, gagnerait beaucoup à cette mutualisation afin d'éviter des coûts excessifs. Le nombre de fonctionnaires n'est pas, en soi, l'indice d'une politique progressiste. Céder aux conservatismes risque d'amener des ajustements plus drastiques demain.
L'administration parisienne vit sur un statut d'exception, c'est une quatrième fonction publique, avec ses corps, ses concours hérités d'une histoire préfectorale et chiraquienne. Un rapprochement avec la fonction publique territoriale est nécessaire. Ce statut doit permettre à l'administration de passer de l'édiction des normes à la fourniture de services au public et d'être plus à l'écoute des habitants et de leurs élus.