6 Novembre 2010
Ile-de- France : élection clef pour l'avenir de la Défense
La maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, affronte aujourd'hui Patrick Jarry, maire de Nanterre, pour prendre les commandes du nouvel établissement public gérant le site de laDéfense. Lundi, une nouvelle vague de maires de droite rejoindra Paris Métropole.
Un an après l'épisode Jean Sarkozy, c'est une bataille moins médiatique mais très stratégique qui se tient aujourd'hui à la Défense. L'Epadesa,le nouvel établissement public chargéd'aménager le premier quartier d'affaires européen en lieu et place del'Epad - qui couvrait son périmètre historique -et de l'Epasa - qui avait autorité sur le territoire de Nanterre -, doit élire son président. La portée de ce scrutin est donc bien différente de celle de l'an passé, d'autant que leterritoire couvert par l'Epadesa a été élargi cet été par décret gouvernemental de 479 à 564 hectares.
Un territoire que se verraient biendiriger Joëlle Ceccaldi-Raynaud, dernière présidente de l'Epad et maire UMP de Puteaux, comme PatrickJarry, maire PCF de Nanterre et président de l'Epasa. La première se targue d'avoir «réussi à tenir une grande partie des objectifs» du plan immobilier de renouveau de la Défense, dont elle nie qu'il soit en panne malgré l'abandon du projet phare de la tour Signal. «Nous avions senti les effets de la crise, mais depuis six mois, c'est terminé », affirme-t-elle. Soutenue par l'Etat, dont elle compte appliquer le programme à la ligne, elle est donnée favorite, d'autant que le nouveau conseil d'administration compte 6 représentants de l'Etat. Face à elle, Patrick Jarry, qui s'était déjà opposé à Jean Sarkozy et à l'extension de la Défense, joue à nouveau les outsiders et se présente comme le porte-parole des collectivités. « Face aux promoteurs et à l'Etat, nous devons la jouer collectif », affirme celui qui prendra par ailleurs la tête d'un nouveau syndicat d'études réunissantcinq communes limitrophes de la Défense ... sauf Puteaux.
Au-delà des inévitables rivalités politiques, les collectivités franciliennes sont de plus en plus amenées à jouer la carte de la coopération. Plusieurs intercommunalités se sont renforcées ces derniers mois. En outre, à l'appel de Nicolas Sarkozy, la droite siègedésormais massivement à Paris Métropole, agora des collectivités imaginée par Bertrand Delanoë.
Lundi, 19 nouvelles communes de droite y seront admises, portantl'effectif à 170 - dont 40 % de droit- contre 110 au printemps. Elle se dotera aussi, en vertu de ses statuts, d'un premier président de droite,Jacques JP. Martin, maire UMP de Nogent-sur-Marne, l'un des premiers dans son camp, à avoir adhéré à cette structure. « L'assemblée va se rééquilibrer politiquement et géographiquement », se félicite-t-il.
Plus de gouvernance
Les premières séances seront consacrées à l'intégration de ces nouveaux membres, dont nul ne mesure encore la volonté réelle d'implication. Très vite, cependant, une question devrait resurgir: Paris Métropole doit-elle renforcer ses pouvoirs à l'instar des assemblées existantes dans les métropoles étrangères? La loi sur le Grand Paris a accru sa légitimité en rendant incontournable son avis sur le tracé du supermétro. Mais, pour le reste, ce n'est, encore qu'un syndicat d'études que certains élus soucieux de leur chasse gardée ne veulent surtout pas voir grandir trop vite. Paris, par la voix de son adjoint Pierre Mansat, aimerait aller plus loin en matière de gouvernance. «Nous pourrions expérimenter le transfert de compétences dans le logement, la culture et le développement économique et se doter d'un G27 rassemblant les exécutifs locaux », affirme-t-il.
Jacques J.-P. Martin devrait proposer aux syndicats mixtes (eau, déchets ...) une réflexion commune sur leurs orientations à «dix ou vingt ans ». Pour le reste, dit-il prudemment" « nous ne sommes pas encore prêts ».
L.A