2 Novembre 2009
Philippe Dallier, Sénateur UMP de Seine Saint Denis, Maire de Pavillons sous bous (93)
« J’avais rêvé d’une collectivité locale du Grand Paris gérée par des élus, non pas désignés par leurs pairs, mais élus par le peuple sur un projet politique clair.
J’avais rêvé d’un Grand Paris dont la collectivité locale aurait eu pour principale raison d‘être d’en assurer la cohérence urbaine et sociale.
J’avais rêvé d’un Grand Paris dont les fruits du développement économique, objectif majeur dans le contexte de compétition des villes-mondes, seraient partagés et non accaparés.
J’avais rêvé d’un Grand Paris du partage de la richesse fiscale pour financer les politiques sociales et la politique de la ville afin de faire vivre sur tout son territoire les valeurs de notre République.
J’avais rêvé que les élus, de droite et de gauche, face à ce défi gigantesque, seraient capables de s’entendre pour imposer la création de ce Grand Paris de la gouvernance politique, indispensable pour assurer l’avenir de la métropole.
J’avais rêvé d’un Grand Paris où les uns accepteraient de partager les richesses au nom de l’intérêt national et où les autres accepteraient de lâcher leur siège de Président de Conseil Général pour la même raison.
Oui, j’avais rêvé.
J’ai également dû rêver, le 29 avril dernier, lorsque dans son discours prononcé à la cité de l’architecture, le Président de la République appelait de ses vœux la naissance de l’agora des maires de la métropole.
Mais la réalité vient de me rattraper. Patrick DEVEDJIAN vient d’annoncer la création du syndicat « Ile-de-France Métropole » concurrent de « droite » du syndicat dit de gauche « Paris Métropole »…
Cette fois, les masques sont tombés. Où est la vision politique dans tout cela ? Où est la grande ambition métropolitaine ? Où est le Grand Paris de l’égalité et de la fraternité dont je rêvais ?
On ne me fera jamais croire que « le grand huit » de Christian Blanc tiendrait lieu d’alpha et d’oméga en la matière.
Depuis deux ans, je dis et je répète que le problème de la gouvernance politique est au cœur du sujet du Grand Paris et que sans avancée dans ce domaine, nous ne règlerons rien des problèmes majeurs de notre métropole.
Les architectes, Jean Nouvel en tête, viennent de s’apercevoir un peu tard, que j’avais probablement raison. Il ne suffit pas, comme le répétait Christian Blanc, de faire rêver les gens avec de beaux projets pour que, comme par enchantement, le bon sens et l’intérêt général s’imposent.
Il est possible au XXIè siècle de refaire du de Gaulle ou du Delouvrier. J’attends simplement de voir venir, du plus haut sommet de l’Etat, l’impulsion politique ».
Philippe Dallier