21 Février 2012
Après des années d'une réflexion initiée notamment par Bertrand
Delanoë dès son élection à la mairie de Paris, J'intercommunalité en
Ile-de-France connaîtrait-elle enfin une accélération ? Certains signes,
convergents, permettent de l'espérer. Ainsi, dans un entretien accordé au «
Monde » daté du 15 février, le président du « 93 » s'est déclaré prêt
à sacrifier son propre fauteuil sur l'autel du Grand Paris ! Claude
Bartolone (PS) " propose de réunir les départements des Hauts-de-Seine,
de Paris, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne en une seule
collectivité dotée des compétences départementales ». Il préconise d'y «
adosser une seconde assemblée qui porterait le nom de communauté
urbaine afin d'harmoniser les politiques au niveau local,
notamment en matière de logement ou de transports ».
Ensemble homogène.
Le président du conseil général de la Seine-Saint-Denis n'est pas isolé
dans cette démarche. Un mois plus tôt, dans une contribution au projet
du candidat François Hollande, le président du Grand Lyon,
Gérard Collomb, indiquait peu ou prou le même chemin. Mieux, la
sénatrice (UMP) de Paris Chantal Jouanno et le maire (EEL V) de
Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon, se sont depuis
engouffrés dans la brèche. Exit les soliloques de colloque, la fusion des
départements de la petite couronne est enfin mise à l'agenda politique!
11 faut s'en réjouir. Car, n'en déplaise aux tenants de la théorie régionale,
ces quatre dér>artements - et sans doute les villes nouvelles
(Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, Melun-Sénart, Saint-Quentin-en-Yvelines) ainsi que le Sud des Yvelines, le Nord du Val-d'Oise, Roissy et le plateau de Saclay - forment un ensemble assez homogène, très différent des terres
céréalières de Seine-et-Marne ou des petites villes au charme « provincial
» comme Provins ou Rambouillet. Par ailleurs, à la périphérie de Paris,
un réseau formé d'intercommunalités de 400 000 à 500 000 habitants
coulées dans le moule de Plaine commune (Seine-Saint-Denis) ne
saurait suffire.
Collectivité autonome.
Face à la fracture démocratique, à la crise du logement, à la « muséification » de
Paris et au spectre du déclin économique, le périmètre ainsi proposé possède une légitimité incontestable. Enfin, le Grand Paris mérite une collectivité autonome,
dirigée par une assemblée élue au suffrage universel direct.
Le débat dans le cadre de la présidentielle en fournit donc
l'occasion. Puissent les candidats à la fonction suprême s'affranchir du
joug des grands élus franciliens pour se saisir de cette opportunité ...
Jacques Paquier, rédacteur en chef délégué