27 Avril 2010
Grand Paris : Delanoë déplore le vote au Sénat d'un texte "passéiste" et "inefficace"
PARIS, 27 avr 2010 (AFP) - Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a dénoncé lundi l'adoption par le Sénat du projet de loi sur le Grand Paris selon "une procédure d'urgence que rien ne justifiait", et a jugé le texte voté "à la fois passéiste, autoritaire et inefficace".
Ce projet dessine une région Ile-de-France "éclatée, avec des poches de développement limitées à quelques territoires économiques jugés prioritaires", déplore aussi M. Delanoë dans un communiqué.
Selon lui, le gouvernement "confirme son refus de prendre en compte le message exprimé par les électeurs lors du récent scrutin régional". Les Franciliens "ont pourtant rejeté une conception centralisatrice de notre métropole et de sa gouvernance", ajoute-t-il.
"La crédibilité même du financement de ce projet pharaonique est mise en doute, y compris par le rapporteur général du budget, Gilles Carrez, dans un contexte déjà dominé par l'explosion de l'endettement public".
Bertrand Delanoë prône "le traitement opérationnel des grands enjeux urbains" (transports, logement, emploi, environnement) au sein du syndicat mixte d'études Paris Métropole, structure issue de la conférence métropolitaine qu'il avait lui-même lancée en 2006.
"Précisément au sein de Paris Métropole (qui comprend une centaine de collectivités franciliennes, essentiellement de gauche, ndlr) chacun travaille à cette mise en synergie dans le respect de toutes les sensibilités politiques et des compétences représentées", plaide-t-il.
Le Communiqué
> COMMUNIQUÉ DE PRESSE
de Bertrand Delanoë
Le Sénat vient d’adopter le projet de loi sur le Grand Paris. En totale convergence avec
Jean-Paul Huchon et de très nombreux élus locaux franciliens, de gauche comme de
droite, nous avons dénoncé et combattu ce texte à la fois passéiste, autoritaire et
inefficace. En effet, nous rejetons la perspective que dessine ce « Grand Paris » : une
région éclatée, avec des poches de développement limitées à quelques territoires
économiques jugés prioritaires.
En faisant voter ce texte selon une procédure d’urgence que rien ne justifiait, le
gouvernement confirme en outre son refus de prendre en compte le message exprimé par
les électeurs lors du récent scrutin régional : ceux-ci ont pourtant rejeté une conception
centralisatrice de notre métropole et de sa gouvernance. La crédibilité même du
financement de ce projet pharaonique est mise en doute, y compris par le rapporteur
général du budget, Gilles Carrez, dans un contexte déjà dominé par l’explosion de
l’endettement public.
A l’inverse, pour notre territoire commun, nous faisons le choix de la performance en
partant des vraies attentes de nos concitoyens. C’est pourquoi nous souhaitons en
particulier des améliorations rapides pour les transports en Île-de-France, desservant les
zones denses d’habitat. D’ores et déjà, la Région et les collectivités franciliennes ont
mobilisé les financements indispensables, l’Etat refusant obstinément jusqu’à présent de
s’associer à cette stratégie concrète. Son intransigeance est d’autant plus contestable que
rien ne pourra se concevoir sans un partenariat loyal avec les collectivités locales.
Tel est notre état d’esprit, dédié à une ambition moderne et résolument collective pour un
traitement opérationnel des grands enjeux urbains du l’époque : transports, logement,
dynamique économique, emploi et bien entendu environnement.
Précisément, au sein de Paris Métropole, chacun travaille à cette mise en synergie dans le
respect de toutes les sensibilités politiques et des compétences représentées.
Seule une telle méthode pourra, selon nous, aboutir à de vraies avancées au service des
Franciliens.