14 Février 2012
Dans LE Parisien
Bartolone prône la fusion-des départements de Paris et de la petite couronne
Comment mieux équilibrer les richesses entre Paris et les départements limitrophes, entre les
zones riches et les zones pauvres- de ce territoire, dans le sens d'une plus grande solidarité? En fusionnant « les
départements de Paris et de la petite couronne », propose le président socialiste du conseil général de
Seine-Saint-Denis, dans le cadre d'une réflexion sur « la gouvemance » initiée par Paris Métropole.
La démonstration de Claude Bartolone tient en quelques chiffres : les dépenses sociales obligatoires
(RSA, allocation personnalisée d'autonomie ...) sont de 689 € par habitant en Seine-Saint-Denis, contre
555 E à Paris et 494 E dans les Hauts-de-Seine. Dans le même temps, en 2010, Paris a touché 669
ME de droits de mutation (liés aux transactions immobilières), les Hauts-de-Seine 395 ME et la
Seine-Saint-Denis 147 ME. Une « inégalité insupportable» pour le patron du conseil général 93, qui
souhaiterait donc que les dépenses sociales soient mutualisées à l'échelle de la petite couronne,
appelée « coeur de l'agglomération ». Une sorte de retour au périmètre de l'ancien département de la Seine
d'avant 1968, plus « solidaire », .et qui accorderait « un statut métropolitain à des territoires moins
élitistes ». Nombreuses critiques à gauche
A côté de ce super-département centré sur la question de la solidarité, une communauté urbaine
récupérerait les autres compétences « de développement, d'aménagement et d'habitat» sur ce même périmètre
qui disposerait ainsi d'une « double gouvernance ». Mais verrait de fait la disparition des communautés
d'agglomération. Claude Bartolone s'est immédiatement attiré les critiques des élus, y compris dans son
propre camp politique. Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région,parle ainsi d'un « un
monstre technocratique qui briserait la région ». « Ce serait la mort d'une certaine solidarité francilienne »,
assure-t-il. Pour mieux répartir la richesse, Jean-Paul Huchon avance une proposition alternative : « Un
smic communal. Chaque ville disposera au minimum de 80% du potentiel financier moyen de
l'ensemble des communes d'lle-de-France. »
Pierre Mansat, adjoint (PC) au maire de Parischargé de Paris Métropole et des relations avec les
collectivités territoriales d'lle-de-France, juge lui aussi que « ce n'est pas la bonne échelle pour
gérer les politiques sociales et de solidarités ». La mairie de Paris préfère « la création d'une
gouvemance commune, d'une confédération. ».