20 Janvier 2012
Les ports du Grand Paris se mettent en ordre de bataille
Ecrit par
Dominique MALECOT
Le Grand Paris a son port. Sans attendre l'Axe Seine, son prolongement jusqu'à la mer que s'applique à créer l'ancien maire UMP du Havre Antoine Rufenacht, les ports de Paris, de Rouen et du Havre ont scellé hier leur alliance. « Nous entrons directement dans le concret sans attendre la conclusion du volet politique du projet », explique Laurent Castaing, président du directoire du port du Havre.
Réunis au sein du GIE Haropa -on n'évoque pas encore de fusion -ils constituent le premier ensemble portuaire français avec près de 130 millions de tonnes de trafics maritimes et fluviaux, de 40.000 emplois directs et 120.000 indirects au coeur d'un marché de 25 millions de consommateurs.
Unis, les trois ports vont tenter de reconquérir les parts de marché perdues depuis trente ans. Leur incapacité à garantir un service fiable, à s'allier au rail pour écouler les marchandises et à s'entendre ne leur a pas permis de bénéficier de l'explosion des trafics liés à la mondialisation de l'économie.
Aujourd'hui, l'achèvement de la réforme portuaire, qui a ramené la paix sociale et la productivité sur les quais, et la volonté politique de faire aboutir les projets de développement du Grand Paris changent la donne. D'autant que le gouvernement a nommé, presqu'au même moment, il y a deux ans, de nouveaux responsables à la tête des trois ports avec mission de s'entendre. Hervé Martel à Paris, Laurent Castaing au Havre et Philippe Deiss à Rouen ont ainsi su faire oublier l'échec de précédentes tentatives de coopération.
A la reconquête des marchés
« Nous avons trois objectifs, explique Hervé Martel, reconquérir des parts de marché, favoriser la mise en place de systèmes logistiques plus respectueux de l'environnement et être un acteur important du développement et de l'aménagement de nos territoires ».
De fait, les clients ne se contentent plus d'une infrastructure adaptée à leurs navires. Ils exigent un système de transport global à même de toucher le consommateur final comme peut en fournir Haropa. Cette vision « a beaucoup contribué à la décision de l'armateur italo-suisse MSC de s'installer au Havre », reconnaît Laurent Castaing.
Dans l'immédiat, les trois ports vont renforcer leur offre commerciale commune et « se développer en coopération avec la société civile et les collectivités », insiste Philippe Deiss. Cela va passer par une structure commune pour réaliser des investissements conjoints.
DOMINIQUE MALECOT, Les Echos