16 Octobre 2012
Bertrand Delanoë veut accélérer le pôle métropolitain parisien
Le maire de Paris veut profiter de l'acte III de la décentralisation pour mettre fin au statut de
la capitale, qui l'empêche de fédérer un pôle métropolitain.
Bertrand Delanoë espère bien que le
pôle métropolitain parisien qu'il
appelle de ses voeux est à portée de
main. «Nous arrivons à une étape
décisive pour cette révolution
institutioannelle », s'est réjoui hier le
maire (PS) de Paris à quelques heures
du premier débat public organisé
dans la capitale sur le sujet avec les
élus de Paris Métropole.
Lui qui milite depuis plus de dix ans
pour une nouvelle gouvernance qui
engloberait la région, Paris et les
départements peut désormais
compter sur un gouvernement «plus
favorable» à son projet. Jusqu'à
présent, contrairement à d'autres
métropoles, Paris, à cause de son
statut particulier, ne peut se
regrouper avec d'autres villes.
Bertrand Delanoë espère donc
profiter de l'acte III pour mettre fin à
ce particularisme. «J'ai toujours dit
que j'étais favorable à la création d'un
pôle métropolitain parisien sur le
modèle de ce qui existe en
province », a insisté Bertrand
Delanoë. Paris Métropole, créée il ya
trois ans en réaction au Grand Paris,
et qui regroupe 202 collectivités
franciliennes, sert de tremplin au
projet métropolitain. C'est sous son
égide que seront organisés une
vingtaine de débats publics jusqu'à
fin novembre, qui permettront
d'élaborer un Livre blanc en vue du
projet de loi sur la décentralisation.
Opportunité unique
«On espère que la quinzaine de
communes qui ne sont pas présentes
dans Paris Métropole adhéreront au
pôle », déclare Pierre Mansat, adjoint
chargé de Paris Métropole. Cette
future structure métropolitaine, qu'il
voit représenter 12 millions
d'habitants, serait dotée des
compétences du logement, du Samu
social, et de la péréquation
financière. Certains verraient bien
Bertrand Delanoë, qui sera libre en
2014 à la fin de son mandat
municipal, prendre la présidence de
ce pôle.
Reste à déterminer comment se
partageront les rôles de cette
nouvelle structure avec Paris, les
départements et surtout le conseil
régional. Depuis trois ans, Bertrand
Delanoë et le patron (PS) de la
région, lean-Paul Huchon, ont mis
leurs divergences de côté pour être
davantage audibles dans le débat du
Grand Paris. Et ils y sont parvenus.
Aujourd'hui, la région est du côté du
gouvernement. Ce dernier a une
opportunité unique d'ancrer le Grand
Paris à gauche. Son prédécesseur
avait renoncé à la réforme, en partie
parce que cette structure aurait été
dominée par une majorité socialiste.
MARION KINDERMANS,
DOMINIQUE MALECOT,