25 Mars 2014
C’est une question qu’ont entendue mille fois les journalistes qui suivent le Grand Paris dans
les différents médias : « Le Grand Paris, c’est quoi ? » Et longtemps, il faut bien le dire, ils ont été
bien en peine de répondre. Le Grand Paris était une organisation, peut-être territoriale, peut-être
institutionnelle, peut-être seulement technique même, quelque chose en train de se faire
et dont on cernait mal les contours. Les acteurs politiques qui s’avançaient là savaient-ils eux-mêmes
ce qu’ils visaient ? Au début, pas sûr. Obnubilés par leur commune, leur département ou leur région
et vigilants sur le fait que la puissante capitale se tienne tranquille dans son coin, les élus
ne réfléchissaient guère à la question métropolitaine. Par la suite, ils vont s’y mettre, au prix,
pour certains, de changements d’avis assez radicaux. Depuis les premiers tâtonnements jusqu’au
vote, fin 2013, d’une métropole du Grand Paris, le chemin fut erratique mais ceux qui l’empruntèrent
respectèrent d’emblée une règle non dite, presque un tabou : même si l’on parlait du Grand Paris,
il n’était surtout pas question d’« agrandir » Paris. La méthode par extension géographique,
voire par annexion, qui avait prévalu depuis Lutèce, n’était plus utilisable au XXIe siècle.
Il allait falloir trouver d’autres voies car aucun modèle adaptable n’était disponible dans l’histoire
institutionnelle de la France. Parfois, il faut se contenter d’avancer en marchant et les allures
ont été variées, entre ceux qui progressaient à petits pas et ceux qui voulaient foncer.
On peut faire le récit du Grand Paris par les chemins qu’ont emprunté ses acteurs. Ce récit, le voici.
Il a été publié dans le numéro 100 de Pouvoirs Locaux >> PL100-Vincendon S