5 Mars 2008
>>>>>>>> En 2001 je savais que les éléments d'analyse de la "place" de Paris dans le système francilien étaient peu nombreux, ou bien restaient plutôt confidentiels, en tous cas n'étaient pas appropriés par les élus. J'avais en tête une "référence", non pas en terme de contenu mais dans la forme: le plan stratégique pour les Hauts de Seine, écrit par Henri Guaino, conseiller de Ch. Pasqua alors président du CG 92. Ce rapport a été présenté au Conseil Général en novembre 1999. Il faut noter que Guaino utilise les termes métropoles et métropolitains, ce qui est pluôt rare dans la littérature de l'époque. Il dit:" nous appartenons à l'espace central qu'il nous faut constituer".
A part bien sur le rapport commandé par Jean Pierre Duport [ Préfet de la Région Ile de France] à Pierre Beckouche
Je pensais " il nous faut l'équivalent pour Paris "
J'ai constitué à cette époque un petit groupe de travail que nous appellions "le comité experts". J'en parlerai dans un prochain billet. Des architectes, des urbanistes, des sociologues et géographes.
Parallélement nous avons lancé un certain nombre d'études , dont certaines n'ont pas été publièes. Je ne comprends toujours pas pourquoi.
C'est le cas de celle ci , réalisée par Daniel Behar et Philippe Estèbe.
Voici la conclusion et l'intégralité du rapport à télécharger.
" On a ici, au travers de ces quelques pages, tenté de dresser un tableau raisonné ? et discutable? des recompositions de la métropole francilienne. On pourrait penser que ce propos nintéresse qu'indirectement, à titre surtout cognitif, les acteurs parisiens. Ce n'est pas notre opinion. Il nous semble qu'un tel éclairage métropolitain peut fortement contribuer à l'explicitation des choix stratégiques auxquels la Ville de Paris est confrontée. Considérons à titre illustratif, deux questions d'actualité pour la Ville de Paris, celle de la spécialisation socio-spatiale de son territoire et celle de l'affaiblissement de son portefeuille d'activités et d'emplois. Il nous semble que, pour ces deux enjeux, c'est la capacité de la Ville de Paris à se situer clairement vis à vis « du dehors », au sein du système francilien ? et en particulier en référence aux différentes représentations ici esquissées? qui lui permettra de trouver les réponses les plus adaptées pour ses politiques « du dedans ». A propos du premier enjeu, parce que Paris constitue la ville-centre d'une métropole, il est clair que les processus de spécialisation sociale de son territoire ne se jouent pas seulement en termes résidentiels, mais dans les interactions multiples entre résidences et usages. Dans certains cas, les usages, de l'appareil commercial, des espaces publics ou des services, vont renforcer la spécialisation résidentielle. Dans d'autres cas, ils vont la contrecarrer. La question stratégique pour une politique affichant un objectif de mixité urbaine à Paris porte alors sur le renforcement et la diversification des usages ?en particulier métropolitains? des centralités parisiennes. Pour ce faire, la Ville de Paris doit jouer sur différents registres, combiner plusieurs représentations de la métropole et de sa place en son sein.
Il lui faut par exemple s'affirmer au sein de la « métropole concentrique ». C'est à ce titre qu'elle peut développer des usages quotidiens « réciproques » de part et d'autre du périphérique. C'est dans cette perspective qu'il s'agit de renforcer l'usage des transports collectifs pour les déplacements à l'échelle de la zone dense de l'agglomération. Mais le développement des « usages » de Paris passe aussi par son affirmation au sein de « l'archipel métropolitain ». C'est en ces termes par exemple que la Ville de Paris peut concevoir la relance de son rôle à destination des étudiants étrangers, tout en acceptant le partage de facto de cette fonction avec d'autres pôles d'accueil franciliens. Seconde illustration, comment la Ville de Paris peut-elle retrouver un dynamisme de ses activités et de sa création d'emplois dans un contexte marqué à la fois par un processus global de rétraction du volume d'emplois de l'Ile de France et par une redistribution de ce portefeuille entre Paris et le reste de l'Ile de France ? Les pistes de réponse à cet enjeu majeur résident sans doute en partie dans une double orientation, référée à deux représentations différenciées du système métropolitain. En se référant à la représentation de la « métropole globale », Paris doit probablement accroître sa spécialisation, tel Manhattan, sur les fonctions économiques corrélées à une forte urbanité.
En revanche, simultanément, prenant appui sur la représentation de la « métropole radiale » Paris doit accepter un partage d'autres fonctions économiques avec certains pôles franciliens. Autrement dit, on veut plaider ici pour une « dialectique du dedans/dehors » dans la construction de la stratégie territoriale de la Ville de Paris. C'est en intégrant les dimensions liées à la globalité métropolitaine que Paris pourra résoudre au mieux ses propres problèmes. Et c'est en traitant de la sorte ses enjeux spécifiques que la Ville de Paris sera d'autant mieux en mesure d'affirmer sa place au dehors, à l'échelle de l'Ile de France.
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/54/07/70/rapport-final-paris-en-idf.doc