En 1999, alors conseiller de Charles Pasqua, Président du Conseil Général des Hauts de Seine Henri Guaino présente un rapport devant l'Assemblée départementale ( le 5 novembre 1999).
Un extrait. Et l'intégrale des débats en pdf. Ce travail d'analyse et de réflexion de l'ancien commissaire au plan a alimenté un débat qui a débouché sur une "Charte 2000".
DÉBATS DU CONSEIL GÉNÉRAL
Evidemment, pas seulement en ce qui concerne la politique nationale d'aménagement du territoire, mais aussi sa déclinaison à l'intérieur de l'Ile-de-France. Je ne reviens pas sur un sujet toujours d'actualité, mais je crois que les gouvernements s'obstinent depuis longtemps, et ceci toutes tendances confondues, dans une politique de petit aménagement du territoire régional qui me paraît périlleuse. Autant il est absolument logique et politiquement légitime de vouloir rééquilibrer l'Est et l'Ouest de l'agglomération francilienne, autant il est totalement impossible de le faire en prenant à l'Ouest, pour donner à l'Est. On risque, ce faisant, tout simplement d'étouffer, d'asphyxier le centre névralgique de l'agglomération parisienne et compte tenu des fragilités aujourd'hui, cette agglomération dans la mondialisation et dans l'Europe qui se construit, cet exercice me paraît dangereux pour tout le monde.
Il me semble que tout le monde devrait se battre pour que l'aménagement du territoire dans la région parisienne, l'équilibre entre l'Est et l'Ouest ne soient surtout pas un jeu à somme nulle.
Voilà, nous sommes maintenant devant l'heure du choix, pour les Hauts-de-Seine, du choix stratégique, l'avancée du centre névralgique, l'ampleur de la mutation sociologique en cours, l'importance technologique et la rapidité croissante de leur diffusion, la course à la taille, la mise en place, à l'échelle planétaire d'une nouvelle géographie du pouvoir économique, est en train de déboucher sur une accélération de l'histoire et surtout sur des irréversibilités et des coûts que l'on pourrait appeler coûts irrécouvrables qu'il sera bientôt difficile de compenser.
De deux choses l'une, soit les Hauts-de-Seine assistent passifs à cette intégration dans le centre dense parisien, ils en auront, à mon avis, tous les désavantages sans aucun des avantages. Vous aurez l'urbanisation, vous aurez l'étouffement du centre parisien, vous n'en aurez aucun des avantages, pire les Hauts-de-Seine, on le voit sur la carte suivante, seront la victime de cette passivité, de cette intégration, parce que tout simplement ils vont se couper en deux.
Il est clair que si l'on ne fait pas une politique d'équilibre prenant en compte l'intégration du centre dense pour l'ensemble du département, les communes limitrophes du périphérique se détacheront logiquement de l'ensemble. L'enjeu est le suivant : ou les Hauts-de-Seine acteurs de la ville-centre ou les Hauts-de-Seine victimes de l'émergence de cette ville-centre.
On est maintenant à l'heure des choix décisifs. L'entrée dans le XXIème siècle n'est pas un enjeu symbolique. C'est maintenant que se décident pour longtemps la fonction et l'identité des Hauts-de-Seine dans l'hyper centre parisien, mais aussi le visage de cet hyper centre parisien.
La même remarque pourrait être en partie faite pour la Seine-Saint-Denis.
Pour aller à l'essentiel aujourd'hui, on se trouve un peu devant le même choix que celui devant lequel s'est trouvé le Baron Haussmann à Paris au début du second Empire, à savoir le défi soulevé par l'urbanisation et la révolution industrielle. Nous nous trouvons à peu près devant le même défi posé par la révolution de l'information et l'urbanisation rapide des Hauts-de-Seine.
Avec l'apparition des compétences et des pouvoirs aujourd'hui, on n'a plus les mêmes possibilités que le Baron Haussmann à l'époque. Le problème n'est pas le même puisqu'il s'agira, dans les Hauts-de-Seine, de préserver l'équilibre entre l'habitat individuel et l'habitat collectif, entre les bureaux et les habitations, mais c'est un défi de même nature, les Hauts-de-Seine sont aujourd'hui devant un défi haussmanien.
J'ai tiré ce fil. L'histoire impose aux Hauts-de-Seine d'accélérer l'intégration au centre dense parisien. On aurait pu rêver d'un autre avenir pour les Hauts-de-Seine, de la réminiscence des villes et villages dans la campagne. L'histoire a avancé et aujourd'hui il n'est plus temps de se poser la question. On se la posait peut-être encore il y a une vingtaine d'années mais désormais les Hauts-de-Seine sont dans le centre dense francilien.
Il s'agit de canaliser, de structurer et de répondre à toutes les demandes sociales que suscite cette mutation avec le souci de l'équilibre, de la diversité et de la cohésion. C'est là où la politique de la demande prend tout son sens.
M. le Président.- Je vous interromps une petite seconde pour me permettre de raccompagner le Président Huchon. Puis nous reprendrons nos travaux.
Les débats>>>>
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/54/07/70/d-bat-conseil-g-n-ral-92---novembre-99---1-re-partie.pdf
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/54/07/70/d-bat-conseil-g-n-ral-92---novembre-99---2-me-partie.pdf