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Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

Paris/banlieues, conflits et solidarité: 2 pages dans l'Humanité du samedi 30 juin

Paris-banlieues une longue histoire .
La parution du livre Paris-banlieues. conflits  et solidarités par un groupe d’historiens dément l’idée reçue d’une capitale arrogante et d’une banlieue servante.
L’histoire commence en 1789, évidemment. Le projet de découpage de l’Île-de-France par Dupont de Nemours crée le premier département de Paris, un Paris enfermé derrière son enceinte des fermiers généraux, correspondant en gros aux onze premiers arrondissements actuels. Le département inclut donc la ville, ses faubourgs qui seront plus tard rattachés (Vaugirard, Passy, La Villette... en 1860) et les communes voisines. L’histoire, c’est celle des relations entre la capitale, alors devenue centre du pouvoir, et cette agglomération environnante qui commence à se gonfler des migrants provinciaux. Les banlieues naissent autour de la ville, autour des vieux villages. Jusqu’à nos jours. Ce temps, un peu plus de deux siècles, est raconté par un groupe d’historiens, Annie Fourcaut, Emmanuel Bellanger et Mathieu Flonneau qui en ont fait un ouvrage Paris-banlieues. Conflits et solidarités. À l’initiative de Pierre Mansat, adjoint au maire chargé de la coopération avec les collectivités d’Ile-de-France, il a pour but de « clarifier les rapports complexes, conflictuels, en partie mythifiés, négativement comme positivement, entre Paris et la banlieue », explique Annie Fourcaut dans la préface. L’objectif, écrivait le maire de Paris Bertrand Delanoë en septembre 2002, est bien de « dépasser les méfiances héritées d’un temps où l’arrogance de la capitale nuisait à des relations positives avec les collectivités voisines... » Le poids de l’histoire dans les mentalités La mise en oeuvre de la conférence métropolitaine, qui a réuni le 6 janvier 2006 à l’hôtel de ville de Vanves (Hauts-de-Seine) plus d’une cinquantaine d’élus de la banlieue et de la capitale, fonda un processus de rencontre, de dialogue qui s’est concrétisé par des positions communes, tandis que la ville signait des conventions avec plusieurs collectivités. Il s’est poursuivi en novembre avec la séance sur les transports à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et le 6 juillet prochain à Cachan (Val-de-Marne) avec une séance sur le logement et l’habitat. Les barrières tombent peu à peu, comme en 1919 les dernières fortifications, ou l’octroi en 1943. Les millions d’habitants qui voyagent quotidiennement dans l’agglomération la parcourent en long, en large et en travers, n’ont que faire de ces barrières d’autrefois. Mais ils restent parisiens ou banlieusards. Traverser le boulevard périphérique était jusqu’à ces dernières années un sacerdoce pour le Parisien intra-muros, habiter hors de Paris une aventure. « Le poids de l’histoire est incroyablement présent dans les mentalités », constatait Pierre Mansat en mai dernier, lors d’un débat public autour de la parution de Paris-banlieues. Lorsque l’adjoint au maire a commencé en 2001 et 2002 « le tour des 29 communes périphériques de la capitale », il a découvert « la nostalgie » des élus pour leur grande commune, lorsque Paris a annexé les zones autour des fortifications. « L’idée de l’annexion est encore dans les têtes », s’étonne-t-il. Paris n’a-t-elle pas déversé ses eaux usées au-delà de ses murs ? Implanté ses cimetières par-delà les barrières ? Et après la dernière guerre, expulsé, en douceur ou manu militari, les populations les plus pauvres dans des logements qu’elle construisait... en banlieue ? « L’histoire de la banlieue servante est un lieu commun du discours politique. Mais ça pèse encore sur nos rapports », dit Pierre Mansat. Le livre doit justement, dit Annie Fourcaut, « combler l’amnésie généralisée d’une histoire contemporaine ». la banlieue prend son essor La période des Trente Glorieuses des années 1950 à 1970 fut celle d’un grand « vide » de connaissances sur l’histoire de l’agglomération. C’est alors que la banlieue prend son essor, avec la politique de construction des grandes cités, avec les villes nouvelles. Car s’il y a des conflits entre Paris et sa périphérie, il y a aussi eu des périodes de solidarité, de dialogue. C’est la thèse d’Emmanuel Bellanger, qui rappelle les grands moments de l’entre-deux-guerres notamment, période durant laquelle se structure l’agglomération. Les syndicats intercommunaux, les réseaux de dispensaires, les politiques innovantes de l’époque que Paris finance largement au bénéfice des communes de banlieue, dans le cadre du département de la Seine, furent soutenues par les élus communistes, dont Georges Marrane, maire d’Ivry, président du département de la Seine en 1936. Georges Marrane, l’un des premiers au passage à évoquer l’idée d’un Grand Paris. Aujourd’hui, le terme fait horreur. Le découpage en huit départements « On ne peut pas penser les rapports entre Paris et sa banlieue sur le mode dramatique », dit Mathieu Flonneau, l’un des trois historiens auteurs de l’ouvrage. Olivier Klein, adjoint au maire de Clichy-sous-Bois relève-t-il que les Clichois « portent encore les stigmates » de la séparation d’avec Paris qu’il est démenti par Annie Fourcaut : « Notre livre sert à montrer que la vie des banlieusards, qui serait une série de stigmates, est une image erronée. » Si Clichy-sous-Bois est le parent pauvre de l’agglomération, c’est parce que la commune était incluse dans cette partie de l’ancienne Seine-et-Oise qui a été rattachée en 1964 à la Seine-Saint-Denis. « C’est l’héritage du département de la Seine » qui a équipé son territoire, rappelle Emannuel Bellanger. Le découpage de 1964 en huit départements correspondait d’ailleurs, ajoute l’historien, à une volonté de redistribuer les richesses à l’échelle d’une région, donner des préfectures à des communes qui n’en avaient qu’à des trop longues distances. L’ère du préfet aménageur Delouvrier n’a pas porté tous ses fruits. L’échec relatif des villes nouvelles ne doit pas masquer la réalisation du réseau de RER ou d’un rapprochement des instances de décision avec les habitants. Et en 1977, l’élection d’un maire à Paris. Et Paris dans tout ça ? Trop à l’étroit dans ses murs, la capitale cherche à nouer une coopération partagée avec ses voisines. Accueillie avec méfiance au début, la démarche semble entrer dans les moeurs. L’animosité du débat avec la région. « L’agglomération parisienne, c’est la région », dit Jean-Paul Huchon, le président de l’Île-de-France, qui craint un gouvernement de la zone dense, a évolué vers une entente cordiale, au point de faire figurer la zone dense dans le schéma directeur d’aménagement. Une nouvelle ère s’ouvre, qui sans aucun doute sera ponctuée de conflits et aussi de solidarités. Jacques Moran

De Dupont de Nemours à Bertrand Delanoë
Paris-Banlieues édite les textes qui ont parcouru l’histoire de l’agglomération entre 1788 et 2006. Paris-Banlieues.
Conflits et solidarités, d’Annie Fourcaut, Emmanuel Bellanger et Mathieu Flonneau, Paris-Banlieues. Éditions Creaphis, 480 pages, 25 euros.
L’histoire des relations entre Paris et sa (ses ?) banlieue(s) est complexe, contradictoire. C’est tout le mérite de l’ouvrage de rétablir une perspective que l’après-guerre avait quelque peu estompée. « Lutter contre l’amnésie qui affecte le passé récent et la méconnaissance des multiples décisions ordinaires qui ont modelé nos villes semble une urgence intellectuelle et civique », conclut Annie Fourcaut (1), l’historienne qui a mené les travaux, en conclusion de la préface du livre. Nos contemporains n’ont pas découvert la lune, ni Paris, ni la banlieue. Il y eut dans le passé, surtout dans la période de l’entre-deux-guerres, correspondant à celle d’une urbanisation enfin structurée, de grandes réalisations, de grands projets portés par des humanistes dont devrait s’inspirer une technostructure sûre d’elle et dominatrice. Après Haussmann, qui n’avait pas comme seul objectif d’élargir les avenues pour tuer définitivement la - Commune de Paris, Henri Sellier, le député et maire de Suresnes, qui importa les cités jardins d’Angleterre, André Morizet, le député maire de Boulogne, et dans les années cinquante et soixante, le député et maire communiste d’Ivry, et président du conseil général de la Seine, Georges Marrane, le préfet Paul Delouvrier ont pensé la ville, même si souvent, ils ont connu des échecs ou n’ont pu aller jusqu’au bout de leurs rêves. Le Grand Paris est loin d’être une idée neuve, elle court tout au long de l’histoire. L’ouvrage d’Annie Fourcaut, d’Emmanuel Bellanger et de Mathieu Flonneau est composé de textes, projets, déclarations, décrets et lois, qui marquent cette histoire comme autant de bornes solidaires les unes aux autres. Il débute en 1788 avec ce « Tableau de Paris », de Louis Sébastien Mercier, et l’année suivante, l’un des premiers rapports officiels sur le découpage de l’Île-de-France rédigé par le député Dupont de Nemours, dans lequel il suggère la création d’un département de Paris auquel seraient réunis les faubourgs (Vaugirard, Montmartre...) et les communes riveraines. La Seine et la Seine-et-Oise sont créés en 1790, en même temps que les autres départements français. Le rapide développement de la banlieue, qu’occupe une population pauvre et déracinée, provoque au XIXe siècle de multiples projets d’urbanisation. Mais les fortifications, qui laisseront une fois détruites place à la zone, ont toujours maintenu une barrière entre la capitale et la banlieue. Le boulevard périphérique (inventé par le gouvernement de Vichy en 1943, « il serait regrettable que la capitale se trouvât confondue avec sa banlieue ») a longtemps maintenu cette barrière. Mille fois remise en cause, jamais totalement détruite mentalement, elle explique les incompréhensions d’aujourd’hui. Le travail politique et social des municipalités communistes et socialistes de l’entre-deux guerres et des années cinquante et soixante est aussi traversé par cette contradiction de villes de banlieue qui s’organisent, développent un esprit communal mais, en même temps, sont aidées financièrement par la capitale. Conflits et solidarités, sous-titre de l’ouvrage d’Annie Fourcaut, traduit bien la schizophrénie urbaine de la région parisienne. Où l’on découvre des textes fondateurs, de géniales anticipations, des constats qui viennent de loin. Comme par exemple la déclaration du ministre Olivier Guichard, inquiet du divorce entre la société et la ville, qui préconise l’arrêt des grands ensembles, « blocs sans beauté, alignements sans vie ». En 1973 ! (1) Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, directrice du Centre d’histoire sociale du XXe siècle.
Jacques Moran


http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=6135&document_type_id=4&document_id=13953&portlet_id=14061&multileveldocument_sheet_id=1510

Centre d'histoire sociale du XXe siècle UMR8058 http://histoire-sociale.univ-paris1.fr/Gouvernance.htm
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