22 Juin 2007
Paris Obs, supplément au Nouvel Observateur, a publié sous un titre racoleur - et assez inadapté - " Paris, banlieues: le divorce", une longue interview de Laurent Davezies. http://parisobs.nouvelobs.com/hebdo/parution/p322_2215/ J'ai été sollicité pour réagir, voici la première version du texte que j'avais adressé au journal et qui a été réduite au regard du grand nombre de réactions. Je souhaite que le débat s'approfondisse.
Laurent Davezies lance un pavé dans
la mare. Alors que beaucoup de Parisiens aspirent à un Paris tranquille, un Paris propre, un Paris vélo, il affirme que ce Paris là, est le Paris qui meurt. Pour lui un Paris en devenir passe par un maintien de la densité d’habitants, de l’emploi, de l’activité sociale…. L’élu que je suis est interpellé: peut-on répondre à la fois à l’attente des parisiens et aux exigences du développement d’une métropole du XXIe siècle ? J’affirme que ce n’est pas la quadrature du cercle. L’aspiration à la qualité de la vie, la lutte contre le dérèglement climatique sont des impératifs. En ce sens la politique parisienne est bienvenue. Mais l’exigence sociale est tout aussi forte, comme celle du développement économique et social.
Dans la compétitivité internationale, la ville de la mondialisation libérale est une centrifugeuse sociale, activée par la spéculation immobilière, qui repousse une partie du peuple dans les zones où l’accessibilité et les aménités urbaines sont moindres. Il serait inouï de réserver Paris - que la nation a doté d’équipements exceptionnels et du système de transports en commun le plus dense du monde - à quelques résidents tranquilles et aisés pouvant se payer un hyper centre d’agglomération dé-densifié.
Une ville du partage, de l’égalité des territoires, de l’écologie doit réussir les équations du dynamisme et de l’attractivité, de la justice sociale et de la qualité de vie à l’échelle de
la métropole. Si le cœur va mal, c’est toute la métropole qui en souffre. Contre les visions malthusiennes, faisons le choix d'un Paris de l’emploi, un Paris dense, actif économiquement, divers socialement, cosmopolite, accueillant pour les familles et solidaire de toute l’agglomération. Au contraire du «Paris-musée », ce Paris là est créateur de richesses et d’échanges, d’idées et de culture. Sur ces sujets je partage une part des analyses de Davezies.
Par conséquent, je pense, qu’il faut affronter des tabous dont celui de la densité, de la forme urbaine, des hauteurs. Concrètement.
En revanche, voir une continuité entre les politiques de Tiberi et de Bertrand Delanoë me heurte franchement.
On ne faisait plus de logement social. On en fait, beaucoup.
Nous sommes en passe de réussir le pari métropolitain. Comme en témoignent les pratiques des Franciliens dans tous les domaines un Paris-métropole - respectueux des identités locales - émerge.
La Conférence Métropolitaine - scène politique nouvelle - est un espace de dialogue et de débat des maires du cœur d’agglomération. Une vraie révolution.
La frontière symbolique du « Périphérique » - qui n’a plus de périphérique que le nom - doit maintenant s’effacer pour faire de Paris une ville ouverte à la banlieue. [Je propose de le débaptiser et de l'appeler "boulevard circulaire"....]
Enfin, quoi de plus efficace que la politique et la démocratie participative pour résoudre le dilemme apparent « Paris-bien vivre » et « Paris- vivant ».
La aussi il y a un avant et un après 2001.