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La majorité municipale parisienne vent debout contre le projet Grand Paris
(AVANT-PAPIER)
Par Josette MICHY
PARIS, ~:6sept 2009 (AFP) - Groupée derrière Bertrand Delanoë, mais sans les Verts qui déposeront leurs propres propositions, la majorité municipale parisienne (PS-PCF-MRC) dira tout le mal qU'elle pense du projet Grand Paris, mardi en conseil de Paris.
Le maire socialiste avait fait part au Premier ministre François Fillon de son
"inquiétude" après avoir pris connaissance du texte adressé aux présidents des conseils
généraux d'Ile-de-France et de la Région, les invitant à donner leur avis pour le 25
septembre.
Le projet du Grand Paris, en principe examiné le 7 octobre en conseil des ministres,
vise à doter l'agglomération parisienne, conçue comme un ensemble de 9 millions
d'habitant::" des structures d'une "ville-monde".
Il prévoit notamment la création d'un établissement public dénommé "Société du Grand
Paris", ayant pour mission de réaliser des projets de transports.
Bertrand Delanoë demande la "reprise" du texte gouvernemental "dans le cadre d'une
concertation qui donne aux collectivités locales la possibilité de participer réellement
à l'élaboration de son contenu".
Il souhaite aussi que "les projets d'aménagement autour des gares restent définis par
les collectivités locales".
Autant de griefs qui seront exposés devant le conseil de Paris par un voeu présenté
au nom du l'S,du PCF et du MRC. Les élus y affirment que ce projet "remet en cause
directement les acquis de la décentralisation en Ile-de-France" et dénoncent "une fuite
vers le passé, au nom d'une prétendue modernité",
Le Grand Paris mettrait en place "un pouvoir d'exception, sans équivalent dans les
autres régions françaises". Bref, pour la majorité municipale, "l'Etat prend le pouvoir,
sans mettre les moyens".
Pierre Mansat, adjoint (PCF) chargé de Paris Métropole, a parlé jeudi de "rouleau
compresseur", de "méthode intolérable et inacceptable" à propos de la "concertation" sur
ce texte qui a soulevé un tollé à gauche, mais parfois aussi chez des élus de droite.
Devant la presse, la première adjointe (PS) Anne Hidalgo a dénoncé "l'attitude
brutale vis-à-vis des collectivités locales" et mis en garde contre "la spoliation
totale des sols autour des gares" envisagée dans le texte.
L'Association des maires d' IDF (AMIF), pluraliste, a demandé "un peu plus de temps
pour la concertation".
S'ils se félicitent du débat organisé par M. Delanoë, les Verts défendront leur
propre voeu demandant le retrait du projet de loi qui "représente une imposture tant sur
la forme que sur le fond". Ian Brossat, président du groupe PCF, s'étonne qu'ils aient
choisi de "faire bande à part" et y voit un "comportement un peu politicien en vue des
régionales" .
Yves Contassot (Verts) insiste sur la priorité "d'améliorer l'existant", la question
centrale étant "la solidarité des territoires" qui induit une péréquation "financière et
fiscale". Pour les Verts, "il n'est pas envisageable d'accroitre les déséquilibres
actuels entre l'est et l'ouest, le centre et la périphérie".
L'DMP Jean-François Lamour accuse M. Delanoë de "se servir de ce projet à des fins
purement politiciennes" et d'''allumer ce front au moment où les Parisiens reçoivent
leurs feuilles d'impôts locaux" en forte hausse. Selon lui, "la dynamique est du côté du
président" Sarkozyet "l'immobilisme, c'est Bertrand Delanoê".
Quant au Centre et Indépendants, qui a "toujours soutenu Paris Métropole" (lancé par
Bertrand Delanoê), il est favorable au Grand Paris voulu par M. Sarkozy, soulignant ce
projet peut créer "l'électrochoc afin qu'il y ait une croissance de 4% dans la région
capitale" .