7 Septembre 2009
L'Assemblée nationale a voté, hier soir, à la hussarde un amendement du Gouvernement sur les transports en Ile-de-France, qui spolie les Franciliens et méprise leurs élus.
Au prétexte d'un règlement européen sur la concurrence des services publics - et sans lien réel avec ce sujet - l’Etat prend la lourde responsabilité de transférer d’autorité à la RATP le patrimoine du STIF (Syndicat des Transports d’Ile de France), patrimoine qui correspond tout simplement aux actifs financés directement par le STIF, au fil des années, en sa qualité d’autorité organisatrice des transports en Ile-de-France.
Cet acte qui n’a été précédé d’aucun dialogue, est supposé conforter la RATP et permettre son développement à l’international. Curieuse logique qui pour atteindre un tel objectif, très éloigné des attentes des Franciliens, prive le STIF de sa capacité à mobiliser, par l’emprunt, le financement nécessaire aux projets d’investissement dont notre région a besoin.
A l’heure où le STIF s’engage autour de projets nécessaires à la vie quotidienne des usagers - rocade de métro automatique en petite couronne parisienne, prolongement de la ligne 14, prolongement d'Eole à l'ouest - ce coup de force illustre une fois de plus, le double langage du gouvernement sur le dossier de la métropole parisienne. Loin des discours apaisants et ouverts du chef de l’Etat en avril dernier, cette nouvelle initiative gouvernementale contredit également les bonnes intentions exprimées encore récemment par le Premier ministre.
Elle s’inscrit surtout en cohérence avec le projet de loi sur le Grand Paris qui vise à recréer en Ile-de-France un régime d’exception où des compétences essentielles pour la vie quotidienne de nos concitoyens, exercées aujourd’hui, comme partout ailleurs en France, par les élus locaux, seraient transférées demain à de nouvelles structures technocratiques dirigées par l’Etat.
En totale solidarité avec Jean-Paul Huchon, je demande donc au gouvernement de renoncer à cette initiative choquante et à procéder à un nouvel examen de ce dossier en concertation avec les élus locaux dont la légitimité ne peut être ainsi piétinée à la faveur d’un débat parlementaire mené en catimini.