25 Juin 2008
● Porte de la Chapelle dans Paris Nord Est (18ème)
a) Situation actuelle
Le site proposé s’étend du boulevard Ney jusqu’à la limite de Paris – marquée par la présence de l’échangeur du boulevard périphérique avec l’autoroute A1 - et du faisceau ferré de la gare du Nord jusqu’au périmètre d’études « Gare des Mines-Fillettes ». La porte de la Chapelle est marquée par la présence, au sud du boulevard Ney, de deux bâtiments hauts (25 à 30 étages) de logements existants. Desservi par la ligne 12 du métro, et d’ici 2012 par le tramway des Maréchaux, le site pourrait recevoir à terme une gare du RER D qui a été demandée dans le cadre du projet arrêté de plan de déplacements de Paris.
Ce site s’inscrit dans la dynamique qui lie l’opération Paris Nord Est au développement du sud de la Plaine Saint-Denis. Le projet actuel étudié par l’équipe d’architectes-urbanistes DUSAPIN-LECLERCQ, qui intègre des activités économiques, des logements, une implantation universitaire et des services urbains, a pour objectif de requalifier cette porte d’entrée majeure de Paris. La composante universitaire pourrait être encore renforcée dans le quartier, en lien avec Plaine Commune, dans le cadre du projet de grand campus urbain au Nord Est de Paris.
Au PLU approuvé, les terrains situés à l’ouest de l’avenue de la Porte de la Chapelle, qui appartiennent principalement aux organismes ferroviaires, sont classés en zone urbaine de grands services urbains et sont couverts par un périmètre d’attente qui gèle le devenir de ce site jusqu’en juin 2011. Ainsi, tout projet de nouveau quartier nécessitera une modification du PLU.
b) L’apport de l’atelier
Les trois équipes (ABALOS et HERREROS, BRENAC et GONZALEZ, PERRAULT et UAPS) assistées du bureau d’études TRIBU ont estimé prioritaire de relier Paris et Saint-Denis au moyen d’un grand mail bordé de constructions dans la continuité de l’avenue du Président Wilson et de son terre-plein central. Ces trois propositions diffèrent cependant entre elles sur la forme urbaine, la modulation des hauteurs, la disposition des différents éléments de programme et l’organisation des espaces libres.
Les principaux enseignements, que l’on peut retirer de ce travail en atelier, sont :
· la possibilité d’augmenter la constructibilité, notamment à proximité des accès aux transports collectifs avec un gain très net pour le logement et les espaces libres,
· l’importance de créer une bonne continuité urbaine entre Paris et les quartiers du Sud de Plaine Commune ; l’efficacité de la liaison dépendra cependant beaucoup de la qualité finale du passage sous le périphérique et de l’enfouissement de la liaison ferroviaire empruntée par CDG Express et la SNCF,
· les contraintes liées au périphérique amènent à prévoir de préserver un recul suffisant par rapport au périphérique, de protéger les immeubles de logements par des constructions écrans, ou encore réserver les premiers niveaux à des usages peu « ouverts » sur l’extérieur.
c) Les modalités de poursuite de l’étude du projet
Il a pu être constaté, au regard des propositions de cet atelier, une certaine déception, en partie due à un périmètre réduit, à une situation urbaine plus difficile et davantage contrainte par les infrastructures. Néanmoins, les différentes réflexions ont montré là aussi le fort potentiel de développement de ce site et sa capacité à recevoir des formes urbaines ambitieuses.
On peut en tout cas retenir la nécessité d’établir un lien continu reliant le 18ème arrondissement à Plaine Commune, « trait d’union » entre les deux territoires de part et d’autre du périphérique, qui peut se matérialiser dans une figure urbaine où la grande hauteur aurait sa place. La mise au point d’un tel projet nécessite une coordination étroite avec Plaine Commune, qui prévoit dans son SCOT la possibilité de réaliser des constructions hautes au nord de la porte de la Chapelle, sur le territoire de Saint-Denis. Aussi, c’est naturellement vers cette collectivité riveraine que le projet doit se tourner.
La question des transports est primordiale pour assurer une desserte suffisante des programmes. L’arrivée du tramway T3 à la Porte de la Chapelle sera un événement qui va très largement transformer les conditions de vie aux abords de la Porte de la Chapelle. A cela s’ajoutera le prolongement de la ligne 12 du métro à Aubervilliers. La réalisation d’une gare du RER D, demandée dans le cadre du projet arrêté de plan de déplacements de Paris, pourrait apparaître comme un élément nécessaire pour réaliser sur le site de part et d’autre du périphérique un programme urbain ambitieux.
Par ailleurs, le projet CDG Express et la desserte de la gare de fret « Chapelle Charbon » constituent une contrainte majeure du développement de la partie Ouest de la porte. La ligne aérienne traverse en effet le site en diagonale, impactant les emprises dévolues a priori à l’université. L’enquête publique relative à ce projet de liaison ferrée conduit par l’Etat s’est achevée avec un rapport favorable de la commission d’enquête remis en mai dernier, avec la réserve que la ligne CDG Express soit enfouie au droit de la Porte de la Chapelle.
Cette réserve, soutenue par la Ville et la mairie du 18ème, doit nous inciter à poursuivre ce projet d’aménagement de la porte, avec l’ambition de réaliser sur des espaces aujourd’hui délaissés ou ingrats un véritable quartier de ville, épaulé par les projets contigus des quartiers « Chapelle International » et « gare des Mines ».
De nouvelles études doivent être engagées qui pourront nourrir une large concertation. En fonction des résultats des études et des conclusions de la concertation, je reviendrai vers vous en temps utile pour vous soumettre des propositions qui pourront déboucher sur l’élaboration de projets architecturaux dans le cadre d’une modification du PLU.
La direction de l’urbanisme est chargée de mener ces études en relation étroite avec Plaine Commune sur un périmètre intercommunal de part et d’autre du périphérique.
1-2 Les autres sites d’études
Les deux sites suivants présentés au groupe sur les hauteurs n’ont pas donné lieu à un travail en atelier, à proprement parler, parce qu’ils procédaient d’une démarche autonome.
a) Situation actuelle et état d’avancement
Le secteur de la Porte de Montreuil est inscrit au Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU) depuis 2002. Ce territoire a fait l’objet de plusieurs délibérations, notamment pour l’attribution, à la suite des marchés de définition, d’un marché de maîtrise d’œuvre urbaine confié à l’atelier PRANLAS-DESCOURS.
Ce secteur est délimité à l’ouest par la ceinture des HBM et à l’est par la limite avec les communes de Bagnolet et Montreuil. Le giratoire de la porte de Montreuil est au centre du dispositif de reconquête de ce territoire, avec en particulier la couverture du boulevard périphérique - sur laquelle serait transféré le marché aux Puces existant - qui permettra d’affirmer la continuité urbaine entre ces 3 communes et .de créer un lien urbain et agréable à emprunter pour les circulations douces entre la rue d’Avron, l’avenue de la Porte de Montreuil, à Paris, et la rue de Paris, à Montreuil.
Comme pour les autres sites de la couronne, le transport est une composante importante du projet urbain avec l’arrivée du tramway des Maréchaux T3 en 2012, le réaménagement de la station de métro existante, la réalisation d’un programme de stationnement en relation avec le fonctionnement du marché aux Puces.
Le programme envisagé, dans le cadre des dispositions du PLU en vigueur, porte sur la réalisation d’environ 110 000 m² avec une dominante de bureaux, activités et équipements, la part de logement étant inférieure à 10% compte tenu des importantes nuisances subies sur les terrains constructibles. La composition urbaine a privilégié le recollement des deux rives, de part et d’autre du boulevard périphérique, suivant un épannelage progressif qui forme une émergence au niveau de la place avec des immeubles de 31 m.
Dans le cadre des réflexions sur la hauteur, l’équipe de concepteurs en charge de ce site a étudié, à la demande de la Ville, un nouveau projet ne se limitant plus au plafond actuel du PLU. Ce nouveau projet proposerait quelques immeubles d’au plus 50 m pour les logements et jusqu’à 60 à 70 mètres de haut pour l’activité économique, se raccordant avec les immeubles hauts de Montreuil. Ce projet renforcerait le lien entre les deux rives du boulevard périphérique et améliorerait la lisibilité de cette porte de Paris et l’entrée de ville de Montreuil, en tant que nouveau pôle de centralité.
Ces premières études ont montré que la constructibilité pourrait ainsi atteindre de l’ordre de 165.000 à 170.000 m². Cette augmentation irait dans le sens de l'animation des espaces publics, plus densément fréquentés, et de l'apport de nouveaux programmes en faveur du logement, jusqu’à 50 m, des équipements et de l'emploi. La priorité serait donnée, comme je l’ai déjà annoncé, au renforcement du programme de logements, notamment des logements sociaux à destination des étudiants et des jeunes travailleurs.
Les objectifs économiques et sociaux du GPRU s’en trouveraient également renforcés, ouvrant notamment la possibilité d’un développement en direction des activités tournées vers le numérique en synergie avec les activités économiques voisines.
En tout état de cause, la répartition du programme (logements, activités économiques, équipements) sera définie avec la mairie du 20e arrondissement, en associant Montreuil et Bagnolet.
En matière de développement durable et de végétalisation, l’aménagement de ce secteur constituerait une vraie opportunité de voir émerger, à l’articulation de Paris, Montreuil et Bagnolet, un quartier exemplaire du point de vue environnemental mettant à profit la bonne accessibilité et le réseau d’espaces verts et sportifs renforcé.
b) Les modalités de poursuite de l’étude du projet
La concertation dont les modalités ont été arrêtées par le Conseil de Paris en septembre 2003 va se poursuivre dans les prochains mois, avec l’ambition d’élaborer un projet métropolitain, s’inscrivant dans une approche urbaine commune avec Montreuil et Bagnolet. A l’issue, notre assemblée sera amenée, durant le premier semestre 2009, à se prononcer :
· sur le bilan de cette concertation,
· sur la mise en œuvre de cette opération, en approuvant un dossier de création de ZAC avec un périmètre et un programme global prévisionnel s’appuyant notamment sur la couverture du périphérique, avec des logements, des équipements publics et la création d’un pôle économique en synergie avec Montreuil et Bagnolet. Une étude d’impact sera produite à cette occasion.
· sur le principe de modification du PLU qui serait en tout état de cause nécessaire, pour réaliser cette ZAC qui nécessitera une modification des emprises des espaces publics Porte de Montreuil avec la couverture du périphérique.
Dans la phase suivante, vous aurez à vous prononcer sur la modification du PLU, l’approbation du dossier de réalisation et du programme des équipements publics ainsi que sur le choix d’un aménageur.
a) Situation actuelle
Le site de Paris Expo, Porte de Versailles, concerne les emprises situées de part et d’autre de l’avenue Ernest Renan.
Au plan urbain, les emprises de Paris Expo s’étendent sur 3 communes : Paris (15ème arrondissement), Issy-les-Moulineaux et Vanves. Il bénéficie d’une desserte par les transports en commun remarquable avec, outre la ligne de métro n°12, le tramway T3 et l'arrivée prochaine du prolongement du T2, arrivant de La Défense.
Au plan économique, ce site est l’un des premiers parcs européens en terme d'activité (228 000 m² de surfaces de halls d'expositions, 163 manifestations et 45 000 exposants accueillis en 2006, 7,2 millions de visiteurs par an). Il représente 65 % de l'activité congrès, expositions et évènements en Ile-de-France.
Cependant dans le domaine des salons, la concurrence européenne est très forte et, malgré des atouts indéniables, Paris est en recul par rapport aux grandes capitales européennes. Des pays européens comme l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont consacré des investissements importants pour restructurer, agrandir et moderniser leurs sites d'expositions. On constate par ailleurs une évolution de la structure des manifestations avec l’imbrication plus étroite des activités salons et conférences.
Pour renforcer la place de Paris Expo sur la place européenne, la proposition formulée par UNIBAIL-RODAMCO et Viparis consisterait à renforcer l’attractivité du site par l’adjonction d’un nouvel équipement comportant un hôtel de grande capacité et un ensemble économique et tertiaire venant conforter et élargir l’activité du Parc des Expositions.
Parallèlement, pour répondre aux besoins des utilisateurs du parc et renforcer la place de Paris parmi les capitales européennes, il est souhaitable d’étudier la création d’un centre de congrès/conventions.
L’accueil de ces fonctions nouvelles, sur un terrain rare, nécessite une approche architecturale et urbaine ambitieuse, reposant à la fois sur la hauteur des constructions et sur une exigence environnementale forte.
Les premières études de faisabilité menées par UNIBAIL-RODAMCO en lien avec Viparis paraissent montrer que la vocation de ce site est compatible avec la valorisation d’un grand équipement métropolitain. Ce projet pourrait offrir d’une part un repère architectural symbole de la vitalité économique de la capitale et d’autre part une véritable liaison urbaine entre Paris et ses voisins, qui fait aujourd’hui défaut.
L’ambition d’un tel projet serait de conforter Paris comme leader européen de l'accueil des salons et congrès.
b) Les modalités de poursuite de l’étude du projet
La Ville marque un véritable intérêt sur le principe de réaliser une œuvre architecturale emblématique du 21e siècle pour contribuer au dynamisme et à l’attractivité du plus grand parc d'expositions français, tout en améliorant la qualité des liaisons urbaines et des espaces publics du secteur.
Il est donc proposé d’engager un travail avec UNIBAIL-RODAMCO sur la mise au point du projet, qui porterait sur les deux rives de l’avenue Ernest Renan, dès lors que les objectifs de très haute qualité environnementale, notamment sur le plan énergétique, ainsi que la programmation économique et tertiaire sont bien partagés.
Le traitement urbain s’attacherait à une requalification générale des abords de cet équipement dans l’esprit qui a présidé à l’implantation du tramway T3 et qui se met en place avec le prolongement du T2, avec le souci de poursuivre l’amélioration des déplacements et des circulations douces.
1-3 ZAC Clichy-Batignolles (17ème)
Même si ce site n’a pas été examiné dans le cadre du groupe de travail « hauteurs » et comme indiqué précédemment, je souhaite qu’une étude portant sur la possibilité d’implanter, outre les logements jusqu’à 50 m comme proposé au paragraphe II-1, un bâtiment plus élevé à usage d’activités économiques soit engagée aux abords de la Porte de Clichy, au nord du boulevard Berthier, entre l’avenue de la porte de Clichy et le faisceau ferroviaire. L’objectif est aussi de dégager de l’espace libre, permettre une meilleure liaison avec le parc au sud, tout en préservant la mixité du nouveau quartier. Cette étude sera menée par F. Grether en cohérence avec l’ensemble du projet urbain, pour faire des propositions d’ici la fin de l’année, en lien avec la mairie du 17ème arrondissement et la ville de Clichy.