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Pierre Mansat et les Alternatives

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Lu sur un blog Mediapart: http://www.mediapart.fr/club/blog/yvernat

Le Grand Pari(s) sarkozyste: un désert citoyen ?

01 avr 2008Par yvernat

La nomination de M. Blanc sur le projet du grand Paris pourrait bien être un recul de l'autonomie des collectivités locales. Or la question du dialogue intercommunal Paris-première couronne doit par essence être une organisation décentralisée et démocratique fonctionnant sur la base : une ville, une voix. Avec la conférence métropolitaine initiée par Bertrand Delanoé, une commune de vingt mille habitants a le même droit à la parole que Paris ou Saint-Denis. M. Blanc secrétaire d'état, ce n'est pas un retour de l'état dans le débat, c'est le retour au colbertisme pour lequel tout se décidait à Paris et le reste de la France était comme "un désert".

Avec MM. Blanc et Sarkozy, il faut craindre le tout marché. Il faut craindre le choc des ghettos, le nomadisme urbain sans territoire, sans citoyenneté, un vaste espace appelé « zone dense » autour de Paris dans lequel les gens seront indistincts. Il ne restera que leur fonctionnalité d'agent économique. N'ayons pas peur des mots, ce pourrait être le désert citoyen.

 Politiquement, on est aux antipodes de la ligne Delanoé.  Aux antipodes également de la ligne Braouëzec et du développement multipolaires qui procède de la nécessité de la solidarité des territoires à partir de réalités sociales et économiques hétérogènes. D'où l'idée de la redistribution urbaine des richesses entre pôles de développement comme cœur d'un maillage politique économique et social. Ce n'est pas une stratégie de concentration de la richesse mais d'irradiation par laquelle le lien social s'enracine face à un marché qui veut le dissoudre. Une société de sujets contre une « société de marché ».


Multitudes. Il faut reprendre le discours de Tony Negri sur la ville moderne comme usine, espace totalement dédié de l'exploitation. C'est l'immigration "sans droit, ni titre" livrée à une exploitation débridée. C'est l'absence de citoyenneté pour une masse hétérogène de plus en plus importante de personnes ramenées au rang d'agents économiques. L'abstention dans les grands centre urbains d'île de France à l'occasion des municipales est symptomatique d'une désaffiliation politique, de la déterritorialisation de la citoyenneté et de sa désintégration.


L'agglomération "de marché" est un espace urbain qui agrège des fonctionnalités dépolitisées pour lesquelles il n'y a plus de "sens collectif", d'appartenance citoyenne ou sociale.


Au fond cette mégalopole dépolitisée c'est autant le jeune  en desserrance, disponible comme main d'œuvre pour le trafic de drogue, l'immigré clandestin, que le cadre hyper diplômé qui passe son temps dans les aéroports. Il n'y a plus de temps démocratique, on est tout le temps en situation de "produire" ou de partir. C'est l'usine urbaine multifonctionnelle, la zone de transit permanente.


Ce qui motive l'adhésion de nombre d'élus locaux à la conférence métropolitaine, c'est d'abord l'espace démocratique une ville une voix. C'est le respect des unités citoyenne que sont les communes, respect des identités, respect des histoires et des populations. Mais le centre de Paris ce n'est plus les halles comme lieu de redistribution des marchandises mais un musée, le Louvre. Le Vème, VIème, le VIIème  sont des quartiers en voie de ghettoïsation pour riches (même le 16ème et le 8ème sont plus divers), l'image inverse des ghettos pour pauvre, l'effet miroir. Une des réponses à ce problème est la ville dense et son caractère multipolaires en termes politique, social, économique et culturelle. D'où l'enjeu du logement des classes moyennes dans le centre d'agglomérations à travers la diversité de l'offre HLM. Plus on va exclure les classes intermédiaires, plus le nouveau prolétariat sera isolé dans un tête-à-tête dépolitisé avec les classes supérieures. C'est ce phénomène qui  sourdement désinhibe la violence urbaine. Il n'y a plus de médiation, plus de chemin entre le bas et le haut. Il y a des sphères qui s'entrechoquent, celles des très riches et celles des très pauvres tandis que les catégories intermédiaires sont rejetées dans la grande banlieue en contradiction complète avec la lutte contre l'étalement urbain et ses conséquences écologiques.

http://www.mediapart.fr/club/blog/yvernat/010408/le-grand-paris-sarkozyste-un-desert-citoyen-0



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