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Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

Un dossier Grand Paris dans la revue Vacarme

a commander ici https://vacarme.org/rubrique528.html

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Paris perdu, plis urbains

L’exilée a traversé des territoires en prenant l’habitude d’en redéfinir les contours pour accommoder ses pas, ses besoins, son expérience plutôt que des visées des « bâtisseurs ». Elle a pris l’habitude du contre-champ. Elle lit dans chaque carte les terres abandonnées, les terres arrachées, les terres invivables et celles dont elle garde pour jamais la nostalgie. Zahia Rahmani relie à son parcours intime de romancière le programme d’un séminaire d’histoire de l’art à l’INHA qui s’intitule « Paradis Perdus. Colonisation des paysages et destruction des éco-anthroposystèmes ». C’est à sa suite et en tentant de désamorcer les écueils propres aux grandes ambitions des explorateurs (Éric Valette) que nous entreprenons un voyage de reconnaissance là où nos représentations de la ville en produisent d’autres.

Le chien Solo devance nos pas sur la Corniche des forts, écosystème en danger où s’organisent les mobilisations qui ont pour ambition de protéger la cité Gagarine et la forêt de Romainville (Nikola Chesnais et Paul Guillibert). Nous rejoignons l’autrice entre les sépultures musulmanes de la région parisienne (Coline Houssais) ou ce qui perdure d’histoire orale des habitants dans un carton de cassettes abandonné sur un trottoir (Coline Houssais et Pierre France). Suivons ceux qui quittent Paris en se demandant s’ils reviendront. Aux Mureaux, précédés par la caméra de Manon Ott, nous relions le passé de la cité bâtie pour accueillir les ouvriers des usines Renault et le présent d’un groupe de potes et d’un territoire qu’ils ont redéfini sous le terme « KROM » devenu « CROMS » (Gregory Cohen et Manon Ott ; Les CROMS).

Les noms se brouillent dénotant du refoulement des pratiques quotidiennes engendré par les grands projets, du changement des limites et des temps mais attestant aussi de leur vitalité (Olivia Rosenthal, Fanny Taillandier).

Au nom d’un projet social et écologique ancré dans une expérience sensible, il faut rétablir un rapport de force qui enraye la machine folle de grands projets. Pourtant leur objectif se perd dès lors que les données climatiques anéantissent les modalités de transports et de concentration démographique privilégiées depuis deux cents ans en vue de la croissance. En région parisienne, il n’y a aucun signe qui laisse présager que les collectivités territoriales soient prêtes à retisser ce que l’État et son bras armé, le district, avaient souhaité défaire en 1964 : une instance délibérative du Grand Paris ; bien au contraire. Tant au niveau de la Métropole (Clément Lescloupé), que des instances municipales locales (Dominique Lorrain), les enquêtes attestent déjà du biais des institutions, des élus, des décideurs, en faveur d’enjeux productivistes de la ville en décalage avec une reformulation intégrée des projets urbains à l’échelle de la région.

Les luttes cherchent à rétablir du collectif (contre la loi Élan) malgré les divergences réelles des acteurs, les limites des processus de consultation citoyens et d’enquête publique (Gaëlle Rilliard) et parviennent par un travail de terrain remarquable à gagner des victoires contre les visées des élus et des promoteurs (EuropaCity par Bernard Loup et Pierre Defilippi). Toutes posent la question de la possibilité d’un rapport de force à une plus grand échelle, régionale en tout cas. Peut-on gagner localement pour armer un projet à l’échelle nationale ? Ce serait l’idéal horizon de ces pérégrinations.

C’est un éveil peut-être, une prise de conscience malhabile, que nous voudrions mettre en scène dans ces pages où de multiples écritures convient au hasard des pages l’odeur des bois et la puissance des engins terrassiers, du béton qui coule sur des territoires abîmés, pollués, habités, et profondément aimés par ceux qui y vivent, habitants, natifs, exilés ou métèques.

 

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