6 Juin 2018
La "Villa Médicis" de banlieue parisienne ouvre son premier site
06/06/2018 13:31:18
AFP
CLICHY-SOUS-BOIS (France), 6 juin 2018 (AFP) - Dix ans après le lancement de ce projet qui a connu de nombreux atermoiements, la "Villa Médicis" de banlieue ouvre jeudi un premier lieu à Clichy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis), préfiguration d'un grand laboratoire de création artistique attendu en 2024.
Foyer en 2005 des plus graves violences urbaines que la France ait connues, les communes déshéritées et enclavées de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, situées à une vingtaine de kilomètres de Paris, avaient été choisies en 2008 par l'État pour y implanter les "Ateliers Médicis", un espace culturel qui hébergerait des artistes en résidence à l'instar de la chic Académie de France à Rome.
Au départ, il devait s'implanter dans la tour Utrillo, un bâtiment de bureaux désaffecté. Finalement, la tour a été rasée et les "Ateliers Médicis" devraient être érigés sur son site en 2024, à proximité de la future gare de métro du Grand Paris Express. Incorporé dans le projet du Grand Paris, le chantier devrait avoisiner les 30 millions d'euros.
En attendant, c'est dans une structure en bois de 800 m2, "légère et démontable", à 300 mètres de là, que les artistes prendront leurs quartiers, avec une volonté affichée d'ouverture sur les habitants de ce territoire en pleine transformation - Clichy-Montfermeil a bénéficié du plus ambitieux programme de rénovation urbaine jamais réalisé en France (670 millions d'euros).
Le lieu comprend un plateau polyvalent pouvant accueillir des spectacles, expositions ou rencontres, des espaces dédiés aux ateliers et à l'accueil des publics, des bureaux.
Pour célébrer cette ouverture, un "temps fort" aura lieu du 7 au 23 juin, avec notamment la présentation de "Construire", un spectacle créé avec des habitants et mêlant témoignages, danse, vidéo et sons.
Parmi les artistes en résidence cette année figure le réalisateur Ladj Ly, deux fois nommé aux César en 2018, qui y développera un projet d'école de cinéma, avec des formations au scénario, à la réalisation et au montage.
La réalisation de ce premier bâtiment a été confiée au collectif Encore Heureux, par ailleurs sélectionné pour assurer le commissariat du Pavillon français à la 16e biennale d'architecture de Venise.