Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

> Le Grand Paris d'A.Bellanger, la critique de Sibylle Vincendon dans Libération

Disons-le tout de suite : le Grand Paris n’est pas un livre sur le Grand Paris. Ou alors, très accessoirement. L’extension du domaine de la capitale est plutôt un décor de fond de scène qu’Aurélien Bellanger utilise avec l’érudition dont il est coutumier pour raconter d’abord une histoire de pouvoir - ce qui n’est pas sans rapport avec le titre, il faut bien l’admettre. Mais Alexandre Belgrand, le héros que l’auteur fait vivre à la première personne, pense aussi le Grand Paris comme une vaste interrogation sur le sens de la ville, «de ce projet fou et émancipateur, de cette anthropologie spirituelle, de ce désir moite de vivre tous ensemble dans le filet sans fin des déterminations humaines, dans le paysage sans point de fuite d’une humanité repliée sur l’adoration perpétuelle de ses réalisations passées, présentes et futures». En gros, il se demande s’il y a du Dieu dans tout ça.

Manipulateur. Alexandre Belgrand est le descendant d’un collaborateur du baron Haussmann «qui a son nom au premier étage de la tour Eiffel» (et une rue dans le XXe parce qu’il a créé les égouts parisiens). Son grand-père a construit des villes nouvelles en Algérie, ses parents ont participé aux parcs d’attractions Astérix, Mirapolis et France Miniature. Bref, le niveau a baissé. Or, voilà que le jeune Belgrand, futur urbaniste, rencontre à l’Essec Machelin, un professeur de philosophie assez impénétrable quant à savoir où il veut en venir mais bien complotiste et habile manipulateur. Tellement, même, qu’il réussit à introduire le jeune Belgrand dans l’équipe de campagne de «son autre élève», dit le Prince, le «meilleur acteur politique de sa génération», en clair Nicolas Sarkozy.

Nous sommes en 2007, tous les personnages du roman portent des noms d’emprunt, mais il suffit d’avoir un peu lu les journaux à l’époque pour les situer sans problème. Machelin, qui rêve d’installer sournoisement «les religions en idéologie de substitution», fait penser à l’obscur Patrick Buisson, le veston enregistreur en moins.

Le Prince a des traits qui ne trompent pas. «Il parlait aux instincts du peuple, mis en perpétuelle situation de jurés populaires d’un procès d’assises devenu grand comme un pays entier.» Il s’était «fait élire sur l’idée de rupture, au fond simple reformulation en plus positif et en plus volontaire, de l’idée de déclin, de reflux historique». On voit de qui on cause. Même si le jeune Belgrand note que «le spectacle méritait qu’on y prenne part», Bellanger le montre pas si distancé que ça, ivre de l’orgueil du premier cercle et torché à la vodka-Red Bull du matin au soir.

Belgrand a pourtant une mission. Le Prince «voulait que je l’aide à dessiner quelque chose qui porterait son empreinte et qui marquerait sa place dans l’histoire de France». A partir de là, dans le livre, Alexandre crée tout : le concept de Grand Paris, les deux discours du Président sur le sujet, le métro en forme de huit, son nom «Grand Paris Express», et même l’idée «qu’on délocalise le Quartier latin à Aubervilliers». «J’allais réinventer Paris», dit le personnage. Du moment que c’est un roman, tout est possible…

 

Il y a quand même un auteur derrière. Bellanger sait regarder et décrire l’univers de bardage des entrées de ville, «le mode de domination territoriale le plus facile à mettre en œuvre». Il évoque la géographie du Grand Paris, appuyée sur ses strates géologiques. Mais il charge aussi son personnage d’assumer quelques bons vieux clichés sur le dynamisme de Londres comparé à Paris la figée.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article