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Pierre Mansat et les Alternatives

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> Sur Le Monde.fr, Béatrice Jérome " Le Grand Paris abat ses cartes"

Le Grand Paris abat ses cartes

Le Monde.fr | 03.12.2013 à 18h07 • Mis à jour le 03.12.2013 à 18h44 | Par Béatrice Jérôme

A côté des projets des architectes, des plans des promoteurs, de la vision des aménageurs, « il y a le Grand Paris vécu par ses habitants », rappelle Dominique Alba, directrice de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) et coordinatrice de L'atlas du Grand Paris 2013 (collection Paris Projet #43, co-édition Apur/Wildproject , 225 p., 23 €).

A l'heure où le gouvernement entend créer une nouvelle collectivité baptisée Métropole du Grand Paris, LeMonde.fr publie des cartes extraites de cet ouvrage qui montrent la réalité de son futur territoire sous un angle inédit. Il s'agit de montrer « des faits avérés qui ne sont pas assez débattus », résume le géographe Michel Lussault, auteur de l'un des chapitres de l'atlas.

  • Une urbanisation qui va bien au-delà de la petite couronne

Première évidence « pertubante » pour ceux qui recherchent « de bonnes solutions de gouvernement urbain », écrit M. Lussault, « la périurbanisation massive » du Grand Paris. Dans l'atlas, la carte de « l'occupation physique des sols » montre que l'étalement urbain se propage bien au-delà des trois départements de la petite couronne – qui doivent délimiter la future Métropole du Grand Paris, prévue par le projet de loi en cours.

Carte de l'occupation physique des sols du Grand Paris

Le Grand Paris est le fruit du « rêve pavillonnaire et de l'idéal d'une société de propriétaires », rappelle M. Lussault. Pour tenir compte de cette continuité du bâti, la future collectivité métropolitaine devra avoir des « limites évolutives et souples si on veut qu'elle agrège plus qu'elle ne divise », prévient, dans la préface, Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris en charge de la métropole.

L'atlas rappelle aussi que Paris ne « trône pas en majesté » au milieu de « périphéries concentriques », énonce M. Mansat. La carte des « centralités » multiples montre qu'autour des commerces, des petits équipements, des stades, conservatoires, médiathèques, s'organise à l'échelle locale la vie des habitants. Ces « micro-polarités » produisent « une valeur ajoutée ordinaire », souligne M. Lussault, qu'il convient de « prendre en compte » au même titre que celle des grands pôles (La Défense, les aéroports, les zones commerciales) dans la conception de la métropole.

Carte des centralités.

  • Espace public et espaces privés non lotis

Alors qu'il est le plus souvent question de logements à construire dans les débats sur la métropole, la « carte du patrimoine végétal » et celle de « l'espace public » font apparaître l'importance des « vides » dans l'agglomération : plus d'un quart de la surface de Paris est faite de rues et de places. En dehors de la capitale, l'espace public représente en moyenne 15% du territoire. Il diminue au profit de l'espace privé créé par les jardins pavillonnaires.

Carte des espaces publics.

Cet espace non loti est un « des ingrédients de base » du Grand Paris, selon l'expression de M. Mansat. Lieu de sociabilité et de « respiration » de la métropole, il ne doit pas être considéré systématiquement comme une réserve foncière à bâtir, insiste M. Lussault. Aux yeux de ceux qui y habitent, « le calme qu'apporte la faible densité, les espaces ouverts ou le silence » font « la richesse de la banlieue », souligne le géographe Fréderic Gilli dans le portrait des « grands Parisiens » qu'il brosse dans L'atlas du Grand Paris.

  • « Propriétés de Lucifer » et promenades urbaines

Iconoclaste, l'ouvrage l'est aussi en publiant la carte, réalisée par Bernardo Secchi et Paola Vigano, des « propriétés de Lucifer », ces lieux déplaisants (aéroports, voies ferrées, autoroutes, zones industrielles, cimetières, grands ensembles dégradés), qui rendent compte des zones d'ombre du Grand Paris. Ceux-ci se concentrent au Nord et à l'Est, là également où vivent les habitants aux plus bas revenus.

Les propriétés de Lucifer

C'est aussi au Nord et à l'Est que des habitants ont initié, depuis une trentaine d'années, des « promenades urbaines » un phénomène spécifique à la métropole parisienne. Loin des visites de monuments, de parcs ou de musées, elles ont pour but de découvrir les rives industrielles du canal de l'Ourcq, la diversité architecturale des logements sociaux, les portes de Paris ou bien encore les traces de l'Occupation entre Drancy et Bobigny (Seine-Saint-Denis).

L'atlas publie la carte de quelque 150 « drôles de balades » du Grand Paris. Ces itinéraires vers des lieux « décalés, tabous, parfois tristes, résume l'urbaniste Sameh Sioud, témoignent du besoin des habitants de donner de la valeur aux lieux où ils vivent ». Ces balades pour « s'approprier » l'espace métropolitain selon l'architecte Paola Vigano, font apparaître aussi les barrières, les obstacles, les clotûres qui le segmentent.

Inventer la métropole, « ce n'est pas seulement imaginer des immeubles un peu tous semblables ou des monuments emblématiques, c'est aménager l'espace public, installer des passerelles par-dessus le périphérique, des pistes cyclables connectées avec la banlieue, soutient Mme Alba. Si s'y déplacer devient confortable, alors le Grand Paris deviendra un territoire. »

Béatrice Jérôme
Journaliste au Monde

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