Un projet colossal : 210 km de rails à créer, un coût variant de 10,7 Mds€ à 14,9 Mds€ selon les hypothèses de tracé, pour une mise en service envisagée à l’horizon 2023.
Des trains à 250 km/h
Jusqu’au jour où, dans le cadre de la consultation internationale des architectes du Grand Paris, une évidence est réapparue : la Normandie et surtout le port du Havre sont le débouché naturel de Paris et de l’Ile-de-France. « Le potentiel de développement du transport fluvial est considérable mais avant ça, il faut savoir que 90% des voyageurs de Normandie viennent à Paris! souligne Pierre Mansat, adjoint (DVG) au maire de Paris en charge du Grand Paris. L’amélioration des temps de trajet serait une opportunité fantastique. »
Un temps évoquée, l’hypothèse d’une ligne TGV, trop coûteuse, a été abandonnée. Réseau ferré de France, qui pilote le projet, propose une solution intermédiaire, à 250 km/h qui mettrait Le Havre à 1 h 15 de Paris. « L’atout de ce projet, c’est que c’est une nouvelle ligne indépendante qui est créée, explique un expert. Cela va permettre d’améliorer tout le réseau : les RER et les trains de banlieue à l’ouest de Paris, les dessertes locales en Normandie comme Dieppe, par exemple. L’effet démultiplicateur est considérable. » L’impact pour Paris et l’Ile-de-France sera énorme. Une gare à Achères (Yvelines) permettrait de desservir Cergy-Pontoise, oubliée du Grand Paris. Un arrêt à La Défense permettrait quasiment de relier directement la Normandie à l’aéroport de Roissy…
Reste maintenant à mettre tout le monde d’accord sur les tracés. Ce sera le but du débat public. Les différents scénarios collent aux aspirations contradictoires : se rapprocher d’Evreux ou plutôt de Rouen? Comment concilier les aspirations de Caen et du Havre, séparés par l’estuaire de la Seine? De ces discussions dépendra également le financement de cette nouvelle ligne qui se veut l’épine dorsale du futur axe de développement le long de la Seine, le fameux Grand Paris jusqu’au Havre.