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Pierre Mansat et les Alternatives

Luttes émancipatrices,recherche du forum politico/social pour des alternatives,luttes urbaines #Droit à la Ville", #Paris #GrandParis,enjeux de la métropolisation,accès aux Archives publiques par Pierre Mansat,auteur‼️Ma vie rouge. Meutre au Grand Paris‼️[PUG]Association Josette & Maurice #Audin>bénevole Secours Populaire>Comité Laghouat-France>#Mumia #INTA

> Grand Paris « Paris, métropoles. Le défi de la gouvernance », l'introduction de Pierre Mansat

J’ai le grand plaisir de vous accueillir, avec Anne Hidalgo, première adjointe au maire ,  aujourd’hui pour l’ouverture du séminaire « Paris, métropoles : le défi de la gouvernance » qui se déroulera sur deux journées complètes.

Je suis très heureux de voir tant de monde réuni pour une occasion plutôt inédite. Inédite pour le sujet qu’elle traite, inédite pour la démarche que l’on a choisi d’adopter, inédite également pour les lieux que nous occupons.

Pour une partie de nos échanges, en séance plénière, nous occuperons cette salle, la salle du conseil de Paris qui réunit une fois par mois les conseillers de Paris. De manière symbolique, je crois qu’il faut le souligner. Symbole de l’exercice du pouvoir, ce lieu est l’incarnation du débat démocratique, et a connu de belles heures. Evoquer la question de la gouvernance dans ces murs aurait été à une époque, inconcevable. Je parle d’une époque où Paris était arrogante, où Paris était introvertie, où Paris faisait cavalier seul. Ce n’est donc pas sans émotion que je mesure, encore une fois, le chemin parcouru.

 

Le chemin parcouru

J’ai souhaité organiser ce séminaire, avec le maire de Paris, précisément parce que nous nous sommes engagés depuis 2001 dans une démarche de réparation avec les collectivités voisines, qui petit à petit s’est transformée en une réelle coopération entre Paris et ses voisins. L’ouverture et le dialogue ont caractérisé ces 10 années de politique parisienne. Aujourd’hui, nous sommes arrivés au bout.

Etre arrivés au bout, cela ne signifie pas que nous rompons avec cette politique, bien au contraire. Désormais, la coopération et le dialogue sont entrés dans les habitudes de l’administration parisienne, ainsi que dans celle des collectivités. Le temps de la réparation est terminé, celui de la coopération se poursuit, la construction collective de la métropole de demain commence. 

Etre arrivés au bout, cela signifie aussi que nous sommes allés aussi loin que nous le pouvions dans le cadre institutionnel actuel. Nous faisons le constat que nous buttons sur la question de la gouvernance de la métropole parisienne. Bien loin d’être le point d’aboutissement de ce qui a été entrepris depuis 2001, le débat autour de cette question ouvre une nouvelle ère. C’est l’objet de ce séminaire.

Car l’évolution de la gouvernance de la métropole parisienne n’est pas une fin en soi, elle est au contraire le moyen de résoudre des problématiques qui sont aujourd’hui insolubles, dans le cadre dans lequel nous exerçons aujourd’hui nos compétences.  Je pense bien sûr à quelques exemples emblématiques comme celui le logement, dont l’émiettement des compétences, la toute puissance du marché rend l’action à l’échelon communal faible voire inopérante.

Traiter des contenus de l’action publique, d’équité sociale et territoriale, d’amélioration des conditions de vie des franciliens, de rayonnement international et d’exigence démocratique est une nécessité. C’est parce que nous faisons le constat que sur ces points nous ne pouvons plus avancer seuls, que la question de la gouvernance doit être posée.

En organisant ce séminaire, j’ai souhaité que Paris continue d’assumer la responsabilité qui est la sienne. Comme je le disais, il ne s’agit plus aujourd’hui d’une démarche de réparation, mais d’ouvrir un débat, d’en assumer, et c’est bien légitime, le leadership. Paris a tout au moins un rôle moteur à jouer dans la construction de cette nouvelle gouvernance. En étant à l’initiative du débat, nous montrons que Paris assume sa place dans le jeu d’acteurs actuel et porte une voix qui doit être entendue. Si le Medef s’est exprimé tout récemment, en faveur de la suppression des départements et de la création d’une collectivité Grand Paris, c’est bien parce que nous avions initié un travail de réflexion, autour de scénarios de la gouvernance de demain. Aujourd’hui, avec le séminaire, nous continuons d’impulser le débat, de faire bouger les lignes, d’être à l’origine d’un partage d’idées sur cette question.

 

Parce que historiquement Paris est la capitale, parce que Paris est la ville centre dans l’agglomération, parce que sa place est interrogée de tous les côtés, j’ai souhaité que l’on pose les bases de cette interrogation, à laquelle toutes les grandes métropoles mondiales sont confrontées.  IL ne s’agit pas de ne parler que de soi, les cas étrangers qui seront abordés tout au long du séminaire ont vraiment vocation à regarder ailleurs, à décentrer le regard, à s’enrichir des autres.

La démarche du séminaire

Face à ces constats, l’organisation d’un séminaire sur plusieurs années, à tonalité très universitaire, qui se veut explicitement exploratoire, même tâtonnant peut surprendre.

Cela pour autant n’est pas en contradiction avec la nécessité d’agir, ni avec le besoin d’une prise de décision politique. Au contraire, je suis convaincu, je l’ai toujours été, qu’il faut des temps d’échanges, de partage des visions, de rencontre entre le monde politique et le monde universitaire international.

A la fois parce que la science a beaucoup à apporter au politique : idées nouvelles, audaces, propositions ; Aussi parce que bien évidemment la distinction entre ces deux champs est ténue. Le programme permet, je l’espère en tout cas, de donner une idée de la direction que l’on souhaite prendre, des idées qui nous animent. Les choix qui ont présidé aux axes figurant sur le programme ne sont pas anodins : traiter de la question du multiculturalisme ne va pas de soi. C’est un choix politique.  Pour autant, et je laisserai Frédéric Gilli en parler, la définition du contenu du séminaire est le fruit d’un travail universitaire : un comité scientifique a travaillé à son élaboration, en lien bien sûr avec moi.

Vous, les chercheurs, les praticiens, les étudiants, le élus présents aujourd’hui avez toute la liberté de débattre, de vous contredire, d’afficher vos désaccords ;  c’est cela qui enrichira notre réflexion, et qui sera permis par le format que nous avons retenu, alternant des moments de partage collectifs, et des moments de travail, par groupes plus réduits.

Dans une période si agitée, un temps de recul nécessaire. Je crois nécessaire de s’arrêter, d’interroger les fondamentaux, de mener une démarche réflexive. C’est aussi le moment de se comparer, de se confronter aux exemples étrangers. Prendre le temps de partager les expériences, d’opérer des rapprochements, de s’inspirer des autres ou au contraire, de s’en distinguer. 

C’est un moment de travail intense dans une période tumultueuse.

 

La séquence politique

Réforme territoriale, réseau de transports, apparition de nouveaux acteurs sur la scène métropolitaine, développement du syndicat mixte Paris Métropole, les échéances électorales à venir …   La séquence politique est installée. Et elle repose sur les acquis de Paris Métropole, que je voudrais rappeler brièvement :

Tout d’abord, Paris Métropole a mis définitivement un terme à l’héritage relationnel entre Pairs et la banlieue, fait de méfiance et de méconnaissance. Ensuite, Paris Métropole a permis d’identifier la zone dense, le cœur de l’agglomération qui est une chance réelle pour la Région , surtout au moment où elle s’apprête à réviser son SDRIF. Paris Métropole a permis d’affirmer politiquement la métropole, au travers d’une culture démocratique nouvelle. Enfin, les élus réunis au sein du syndicat ont su développer des formes de coopérations qui dépassent la logique de périmètre, tout en gardant une grande souplesse pour associer acteurs et territoires.

C’est dans ce contexte que Paris Métropole a ouvert en grand le chantier de la gouvernance, il y a quelques mois déjà.

Le séminaire de Sceaux a été riche et fécond. Organisé par Paris Métropole au mois de mai dernier, il a permis aux élus de partager un certain nombre de constats, d’établir un « diagnostic » de la gouvernance métropolitaine, et fait émerger des pistes d’évolution ; Ce séminaire a conclu sur la nécessité d’élaborer un livre vert de la gouvernance. Livre vert, parce qu’il sera ouvert, qu’il n’aura pas vocation à clore les débats mais à poser les jalons d’une réflexion enfin partagée. Livre vert, car il a aussi vocation à partager les réflexions avec les citoyen. L’objet d’un livre vert est bien une mise en débat démocratique de cette question cruciale pour les habitants de la métropole.

C’est dans ce cadre que Paris Métropole a lancé un appel à contribution à toutes les collectivités adhérentes du syndicat : 196 au total. Paris travaille en ce moment à la rédaction de sa position sur la gouvernance de demain. Elles seront livrées au cours du mois de décembre et permettront de recueillir les visions, aussi diverses soient elles, des élus locaux qui sont les principaux acteurs de la gouvernance.

Mais je crois sincèrement que ce calendrier, si tendu soit –il ne doit pas installer la précipitation, ne doit pas conduire à faire des choix brutaux, trop rapides. Ce n’est d’ailleurs pas la méthode retenue par Paris Métropole, et encore une fois, je m’en félicite.  Prenons le temps de la réflexion, croisons les temps courts et les temps long.

J’espère que nous saurons mettre à profit cette réunion d’intelligences collectives exceptionnelle.

 

Les  séminaires à venir

Un temps plus court, le temps des prises de position politique, celui des élections… Un temps plus long, dans lequel s’inscrit ce séminaire qui vient rythmer les années, enrichir le débat et faire avancer l’état de nos réflexions. Rien ne s‘arrêtera en 2012, ce ne sera pas la fin du débat, et c’est bien dans cet esprit que nous avons conçu le séminaire.

Car enfin, il faudra, après les prises de positions politiques, après les démarches exploratoires et scientifiques, qu’il y ait un grand moment citoyen, de partage de ce travail, de consultation des habitants de la métropole qui sont les premiers concernés par la question de la gouvernance ; Le dernier séminaire, en 2013 pourrait avoir vocation à cela ;

 

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