21 Juin 2012
Paris Métropole vient de mettre en ligne toutes les contributions sur la possible gouvernance
de la métropole. Elle met en ligne également les dossiers et questions clés et publiera cet
automne une synthèse avant de lancer une consultation publique sur la gouvernance. Un
travail pédagogique et politique considérable et novateur
Paris est une métropole. Mais une
métropole qui se cherche. Lorsque
Bertrand Delanoë a lancé le syndicat
Paris Métropole en juin 2009, les
politiques d'Ile de France ont pensé
qu'il cherchait essentiellement à
agrandir son pré carré face à la
Région de Jean Paul Huchon et au
Grand Paris de Nicolas Sarkozy. En
publiant le premier «livré (ou)vert de
la gouvernance», Paris Métropole
s'affirme en tout cas comme l'acteur
incontournable de la réforme à venir.
Au fil des mois 199 collectivités de
droite comme de gauche y ont adhéré
: communes, région, départements,
intercommunalités ... Depuis un an
elles ont été appelées à réfléchir sur
la gouvernance que pourrait prendre
Paris Métropole. Les premières
contributions sont en ligne
(www.parismetropole.fr) et çà fuse.
Trois hypothèses de gouvernance
L'exercice n'est pas facile puisqu'il
s'agit de réfléchir sur des « figures
possibles de gouvernance » dans un
syndicat où aucune voix n'est
prépondérante, celle du maire de
Paris n'ayant pas plus de poids que
celle du président de la cormnunauté
d'agglomération du Val d'Orge. Le
travail est pédagogiquement
passionnant et elle fait pour l'instant
apparaitre trois grands types de
logiques : la première est d'unifier la
gouvernance en simplifiant là carte
institutionnelle existante, la
deuxième vise à faire évoluer la
concertation entre les acteurs en
s'appuyant sur les structures et
syndicats techniques existants et la
troisième vise à fédérer les
collectivités existantes.
Les partisans de la première logique
veulent une « métropole intégrée »
qui correspond plus ou moins à
l'ancien département de la Seine et
qui amènerait à faire vivre ensemble
6,5 millions de personnes (et, disent
ses détracteurs, à en exclure autant à
la périphérie au sein d'une seconde
couronne). Les partisans de la
deuxième pensent que la métropole
n'a pas besoin d'une structure unifiée
ou que celle-ci est illusoire, tant les
interactions et échanges entre
territoires sont complexes et non
codifiables. Elle se base sur la
convergence des volontés et suppose
que les structures arrêtent de se
concurrencer entre elles sur le même
territoire. Les partisans de la
troisième veulent une confédération :
la métropole étant polycentrique, sa
gouvernance doit l'être. Donc chacun
conserve son autonomie mak les
moyens sont mutualisés et le
leadership est partagé. Les
détracteurs y voient déjà une couche
supplémentaire de mille feuilles et la
mort programmée des communes,
mais beaucoup trouvent la piste
séduisante.
Démarche totalement novatrice
La démarche de Paris Métropole est
en tout cas totalement novatrice : les
contributions vont continuer à être
mises en ligne, et, cet automne Paris
Métropole en fera une première
synthèse et engagera une consultation
publique. Ce seront donc les
«parisiens» (au sens large) qui
devraient choisir leur mode de
gouvernance. Tout est transparent et
en ligne (ce qui est rare aussi) avec
surtout une partie «Enjeux de
gouvernance» qui identifie les
questions à résoudre en présentant
chaque fois un dossier synthétique et
clair.
Jean Pierre Gonguet